Après Moussa Coulibaly, l’ancien avant-centre malien du MCA Rafan s’est confié à Compétition pour parler de son passage au Mouloudia. Il affirme, comme son compatriote Coulibaly, qu’il peut aider le MCA à dénicher les oiseaux rares dans le championnat malien. Il croit aussi dur comme fer que le MCA va gagner le titre cette saison.
Depuis que vous avez quitté le Mouloudia, vous n’avez donné aucun signé de vie ; quelles sont les nouvelles de Rafan Sidibé ?
Tout d’abord, je vous remercie d’avoir pensé à moi. Comme vous le savez, après avoir quitté le MCA, j’ai joué au MSPB, ensuite je suis parti au Maroc où j’ai joué pour le club d’Asafi. Après être resté une seule saison au Maroc, j’ai rejoint mon ancienne équipe Djoliba, où j’ai terminé ma carrière. Actuellement, j’exerce comme dirigeant du club.
Comment est la vie à Bamako avec cette épidémie du coronavirus ?
C’est vrai qu’ici, au Mali, il n’y a que 74 cas et 5 décès. Les autorités ont imposé le couvre-feu à partir de 21h. Mais les gens se regroupent dans la journée au niveau des marchés et un peu partout, ce qui n’est pas bon. En tant que croyant, on prie Dieu de nous protéger.
Que retenez-vous de votre passage au Mouloudia ?
Les plus beaux moments de ma carrière footballistique ! C’est grâce au MCA que j’ai découvert le vrai football en jouant des matchs devant 50 à 60 mille supporters. Je profite de cette occasion pour saluer les Chnaoua qui me manquent beaucoup.
Quel est votre meilleur souvenir avec le doyen des clubs algériens ?
Le meilleur souvenir reste un match de la coupe arabe contre une équipe du Koweït. Il y avait des milliers des supporters et l’ambiance était grandiose ce jour-là. C’était vraiment génial. Et mon autre souvenir, c’était lorsque je suis revenu à Bologhine sous le maillot du MSPB, je ne vous cache pas que je ne m’attendais pas à un tel accueil des Chnaoua ; j’ai versé des larmes ce jour-là. Je ne pourrais jamais oublier ce jour jusqu'à la fin de mes jours.
Et votre plus beau but avec le MCA ?
Deux que j’ai marqués sont restés gravés dans ma mémoire. Le premier, c’était en coupe arabe contre l’équipe koweïtienne. Ce jour-là, je suis rentré en deuxième mi-temps ; pour mon premier ballon, je l’ai tiré des 20 mètres et j’ai marqué le but. Je me rappelle, j’ai célébré ce but avec les Chnaoua comme un fou. Le deuxième but, c’était contre le CRB. J’ai décroché un tir des 25 mètres après un contrôle orienté ; c’était, je crois, le 3e but ou le 4e but.
Et le but contre la Fiorentina ?
Oui, c’était aussi un beau but surtout après mon retour de blessure. Sincèrement, le MCA m’a fait aimer le football ; je suis reconnaissant pour ce grand club qui mérite de gagner des titres chaque saison.
Quel est le joueur qui vous a marqué durant votre passage au Mouloudia ?
Sans hésiter, je dirai Amer Benali. C’était le Zidane du Mouloudia. Benali aurait pu facilement jouer dans un grand club européen, mais le destin en a voulu autrement. Il y avait aussi Fayçal Badji. Je ne pourrai jamais aussi oublier un joueur qui était un très bon ami, à savoir Babouche.
En parlant de Babouche, il est membre de l’actuel staff du MCA…
Je ne vous cache pas que je savais que Babouche allait verser dans le métier d’entraîneur, car c’était l’un des leaders du groupe à notre époque. Je lui souhaite bonne chance dans son nouveau métier.
Votre mauvais souvenir reste votre blessure…
Et oui ! C’était le plus mauvais souvenir pour moi. Je me rappelle très bien, c’était lors d’un match de la coupe arabe contre l’équipe égyptienne de l’ENPI. Cependant, je retiens une chose importante : les Algériens m’ont beaucoup soutenu. J’ai quand même repris quelques mois après et j’ai réussi de bons matchs.
Mais les dirigeants de l’époque vous ont comme même libéré…
Franchement, je ne suis pas rancunier. Ils ont jugé que je ne pouvais pas apporter un plus à l’équipe à cause de ma blessure. J’ai accepté la décision surtout que j’avais reçu une offre du MSPB et je voulais leur montrer qu’ils avaient tort de m’avoir libéré.
Quel est votre meilleur match avec le Mouloudia ?
J’en ai deux où j’étais le meilleur joueur de l’équipe. Le premier, c’était à Bologhine contre une équipe dont je ne me rappelle pas. Le MCA luttait pour son maintien ; lorsque je suis rentré en cours du jeu, j’ai réussi à marquer le but de la victoire qui a permis au Mouloudia de rester en L1. Le second match, c’était contre le CRB ; j’ai tout donné dans ce match.
Mais face à l’USMA, vous n’avez pas marqué ?
Malheureusement non ! Je voulais marquer, mais j’ai laissé le soin à Moussa (Coulibaly) qui a marqué le plus beau but de sa carrière.
Suivez-vous les résultats du Mouloudia ?
Comme je vous l’ai déjà dit, le MCA est ma deuxième famille ; j’ai suivi ses résultats cette saison. Vu le parcours de l’équipe, je pense qu’on peut devenir champion, car le CRB ne pourra pas tenir le coup jusqu’à la fin de la saison.
A l’image de Coulibaly, on vous demandera pourquoi les joueurs maliens réussissent au MCA ?
Si les Maliens ont réussi au Mouloudia, c’est pour deux raisons. La première, c’est la qualité du joueur ; on ne trouve pas de difficultés à s’adapter. Par ailleurs, la religion sacrée pour nous et les Algériens, est le ciment qui nous réunit.
Depuis votre départ, le MCA est toujours à la recherche d’un bon avant-centre…
Je profite de cette occasion pour dire qu’au Mali, il y a deux avant-centres de qualité ; je conseille aux dirigeants du Mouloudia de les recruter. Si l’on me fait appel, je peux les aider. Je promets de ramener un avant-centre, le futur Sidibé.
Que pouvez-vous conseiller aux dirigeants du MCA ?
Je demande aux dirigeants du Mouloudia d’être à la hauteur de ce prestigieux club, qu’ils prennent soin de ce club. Personnellement, je me sens ambassadeur du Mouloudia au Mali ; comme vous savez, Aliou Dieng jouait dans mon club Djoliba ; avant son départ à Alger, je lui ai dit qu’il a choisi le meilleur club d’Algérie. Sur le plan sportif, je dirai aux dirigeants, qu’au Mali, il y a de très bons joueurs qui pourront être un bon investissement pour le MCA. Donc, il ne faut pas chercher ailleurs, car le Mali est aussi une terre de football.
Avant de conclure, quel est le message de Sidibé aux supporters du Mouloudia ?
Je souhaite du fond du cœur que Dieu nous protège de ce virus. Je sais que le peuple algérien, depuis la nuit des temps, a surmonté des moments difficiles. Ils vont surmonter cette épidémie comme nous au Mali. Je leur demande de rester chez eux et de profiter de la vie en famille. Je lance aussi un appel aux supporters du Mouloudia de rester derrière leur équipe. Une fois que la situation redevienne normale, je vais venir suivre un match du Mouloudia au stade du 5-Juillet.
- Z.