Titulaire indiscutable durant pratiquement toute la phase aller, Walid Ardji a fini par perdre sa place les derniers matchs du championnat en raison de sa baisse de forme. Dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder, il rompt le silence et explique les raisons de la régression terrible de son niveau, tout en affirmant que l’intervention chirurgicale qu’il a subie à l’appendice, le mois de novembre dernier, l’a freiné dans son élan. Il nous parle de l’offre concrète qu’il a reçue au dernier mercato hivernal du club bulgare Lokomotiv Plovdiv et pour quelle raison il l’a déclinée. II nous parlera également de ses journées en cette période de confinement.

 

Cela fait un bail que vous vous n’êtes pas adressé aux médias, quelles sont les nouvelles ?

Effectivement, ça fait bien longtemps que je n’ai pas parlé. Je suis du type qui n’aime pas être trop médiatisé. Dieu merci, je me porte bien. Comme tous mes coéquipiers, mais aussi les joueurs du championnat, je m’entraîne en solo chez moi.

 

Quel est le train de votre vie quotidienne en cette période de confinement ?

Comme je viens de dire, je m’entraîne individuellement en appliquant le programme tracé par le staff technique du club. Puisque j’habite à Zéralda, j’ai le privilège de m’entraîner dans la matinée à la plage juste à côté de chez moi. Dans l’après-midi, j’effectue des séances de musculation à la maison. Heureusement que je dispose du matériel !

 

On suppose que vous ne sortez pas beaucoup de chez vous…

C’est clair. Comme la plupart des Algériens, je suis confiné et je ne sors qu’en cas de besoin, c'est-à-dire lorsque je rejoins la plage pour m’entraîner ou bien  acheter quelque chose. Face à la pandémie, on doit bien respecter le confinement, recommandations du ministère de la Santé. Mieux veut prévenir que guérir.

 

Vous devrez appliquer à la lettre le programme de travail préconisé par le staff technique du club, n’est-ce pas ?

C’est clair. Le staff technique nous a remis le programme de travail pour nous entraîner individuellement. Même si l’on s’entraîne chez nous, on doit travailler d’arrache-pied afin de garder  la forme physique, en attendant de connaître la date de reprise des entraînements collectifs.

Personnellement, je cravache dur car je compte revenir plus fort pour la suite du championnat.

 

La routine a certainement sapé votre moral, n’est-ce pas ?

En toute franchise, ce n’est pas évident de gérer ce quotidien ennuyeux. Les entraînements collectifs, la compétition officielle ainsi que l’enthousiasme des supporters dans les tribunes nous manquent énormément. Vivement le retour à la normale ! Mais que voulez-vous qu’on fasse ! On doit encore patienter pour éviter le risque de propagation de la pandémie. La santé et la vie des personnes passent avant tout. On espère que la situation sanitaire dans notre pays connaîtra une amélioration dans les prochaines semaines, d’autant plus que dans quelques jours, ce sera le Ramadhan.

 

Peut-on dire que l’USMA garde ses chances intactes pour jouer le podium ?

Bien sûr, il reste encore 8 matchs à disputer ; je crois que le podium est encore jouable, et c’est notre principal objectif cette saison, on se battra pour le réaliser. Une participation à une compétition continentale au prochain exercice nous tient vraiment à cœur. Seulement, on n’aura pas droit aux faux pas à la maison. On devra aussi ramener des points de nos différents déplacements. Ce groupe renferme d’énormes potentialités ; il est capable de terminer le championnat en force.

 

Avec 6 matchs à Alger contre 2 déplacements seulement, le reste du calendrier semble largement en votre faveur ; qu’en pensez-vous ?

Comme je viens de dire, que ce soit à domicile ou hors de nos bases, on doit gagner et essayer d’arracher le maximum de points lors des prochains matchs. C’est sûr que notre mission s’annonce ardue pour la simple raison qu’on affrontera des équipes qui luttent pour le maintien ou bien celles qui jouent les premiers rôles en championnat, mais on relèvera le défi.

 

Parlons de vous maintenant ; votre niveau a connu une nette régression depuis l’entame de la phase retour, qu’en est la raison ?

Tout a bien commencé pour moi. Je jouais régulièrement et je fournissais toujours de belles prestations, mais l’intervention chirurgicale que j’ai subie à l’appendice au début du mois de novembre dernier a freiné mon élan. Je ne vous cache pas que j’ai frôlé la mort.

 

Pourquoi ?

Je sentais des douleurs au niveau de l’appendice, mais quand j’ai consulté le médecin, il m’a dit que tout allait bien. Après le match face au CABBA le mois d’octobre dernier, les douleurs se sont intensifiées ; j’ai été été évacué en urgence à l’hôpital. Après des examens approfondis, il s’est avéré que mon appendice était sur le point d’éclater, synonyme de la mort subite. Donc, ils m’ont immédiatement opéré. Le chirurgien m’a avoué par la suite que mon intervention chirurgicale a duré 40 minutes ; ce qui explique que mon cas était compliqué. Je voudrais ajouter une chose…

 

Allez-y…

Lorsque j’étais en période de convalescence, certains ont voulu profiter pour me briser. C’est donc pour des raisons extra-sportives que je n’ai pas beaucoup joué après être totalement remis de ma blessure.

Pouvez-vous être plus précis ?

Je me contente de ça pour le moment, je ne veux pas parler davantage ou citer des personnes. Je m’en remets à Dieu contre ces personnes qui voulaient me nuire. En plus de l’histoire de mon opération, il y a aussi l’enchaînement des matchs ; ce qui a eu des retombées négatives sur mon rendement. Ce n’est pas évident de maintenir le même rythme en disputant plusieurs matchs, sans oublier les longs voyages effectués en Afrique.

 

Alors, vous êtes déterminé à revenir plus fort…

Comme j’ai déjà dit, je cravache dur et je ne baisserai jamais les bras pour retrouver mon meilleur niveau. Je tâcherai de terminer la saison en force.

 

Vous serez libre de tout engagement en fin de saison ; avez-vous pris une décision concernant votre avenir ?

J’ai signé un avenant l’année passée quant à prolonger mon contrat pour une autre saison. Je suis lié avec l’USMA jusqu’en 2021. Je ne serai donc pas maître de mon destin l’été prochain.

 

En parlant toujours de votre avenir, aimeriez-vous rester ou partir ?

Franchement, je n’ai encore rien décidé. La pandémie nous a fait complètement oublier le football. Je préfère aussi rester concentré sur la suite du championnat qui s’annonce décisive pour nous.

 

Avez-vous reçu des contacts ?

Oui, plusieurs mêmes. J’ai des touches avec des clubs arabes et ceux du championnat local. Mais je ne suis pas beaucoup motivé pour le moment.

 

Peut-on connaître l’identité de ces clubs ?

Excusez-moi, c’est encore trop tôt de les dévoiler.

 

Vous avez été contacté par le club bulgare Lokomotiv Plovdiv l’hiver dernier, pour quelles raisons ce transfert ne s’est-il pas concrétisé ?

Effectivement, j’ai bel et bien été contacté par ce club, mais l’offre n’était pas intéressante. Aussi, je ne suis pas emballé de tenter une nouvelle expérience en Bulgarie. Ni le côté financier ni le côté sportif se sont intéressants. J’ai donc décidé de rester à l’USMA, et je crois avoir pris la bonne décision.

1. S.