Nabil Neghiz a préparé un programme à ses joueurs pour qu’ils continuent à bosser durement car comme il vise le titre, il veut tout faire pour l’avoir. Dans cet entretien, Neghiz revient sur l’annonce de Hachoud quant à son départ, le coronavirus, les déclarations de Medouar…
Le confinement a été encore une fois prolongé jusqu’au 29 avril, comment le vivez-vous ?
On n’a rien à dire dans la mesure où le confinement est obligatoire. On doit respecter les décisions des instances sportives et de l’Etat, car, c’est la seule solution pour endiguer ce fléau qui a touché le monde entier. On doit le combattre, et la seule façon, c’est de rester chez soi. C’est dur, mais il faut le faire, il y va des vies humaines.
Le président Medouar a déclaré que l’idée d’une saison blanche est écartée, qu’en pensez-vous ?
Je comprends que le président de la Ligue nationale de football veuille finir la saison, mais à mon avis, on devrait laisser cette décision aux personnes compétentes comme les professeurs, les médecins et le ministère de la Santé. Pour reprendre, il faut beaucoup de moyens. Mettre un protocole bien détaillé, car on ne peut pas s’aventurer pour ensuite risquer de détecter un cas porteur du virus qui par la suite contaminera tout le monde. C’est bien de finir le championnat ; c’est respecté l’éthique sportive, mais à mon avis, pas à n’importe quel prix. Je pense qu’on doit se fier aux professeurs et les médecins qui sont au front et qui connaissent le danger de ce coronavirus. Ce n’est pas aux présidents de club ou aux entraîneurs de se prononcer. Il faut laisser la décision aux personnes habilitées.
Si le championnat reprend, ce sera dur après un arrêt de plus d’un mois, n’est-ce pas ?
D’ici le 29 avril, on sera à 6 semaines d’arrêt ; une très longue période pour les joueurs. Il faudra au minimum 4 semaines de préparation avant de reprendre les débats. Le premier match de la reprise devrait se jouer la 5e semaine de préparation. Les joueurs certes travaillent quotidiennement pour maintenir la forme, mais ce n’est pas suffisant pour reprendre le championnat. En plus d’un petit entretien physique, il faudra avant la reprise du championnat faire des tests médicaux, des tests pour le coronavirus et comment préparer les déplacements.
Donc, si le championnat reprend, il faudra mettre un programme pour le suivre, n’est-ce pas ?
Si l’on reprend, car on ne sait pas encore quand vu le taux des contaminations qui continue à augmenter. Si l’on reprend donc, on va jouer par exemple en déplacement, il faudra choisir l’endroit où l’on doit bien manger, où passer la nuit, surtout si la pandémie perdure. Ce sera vraiment difficile de gérer tout cela. Je pense que finir le championnat en août ou septembre, c’est bien. Prolonger la date de la reprise est mieux pour la santé des gens.
Après six semaines d’arrêt et probablement plus, comment est le joueur sur le plan psychologique ?
C’est difficile, car les joueurs commencent à se lasser de la routine. C’est normal, mais ils n’ont pas le choix, ils doivent respecter les consignes et s’entretenir. On essaye de leur remonter le moral à chaque fois car tout le monde sait qu’on a un sprint final difficile à négocier.
Parlons maintenant du cas Hachoud, qui a déclaré que ce sera sa dernière année au MCA ; êtes-vous pour ou contre son départ ?
Il y a Hachoud et Bourdim qui sont en fin de contrat. Personne ne peut nier le grand rôle qu’a joué Hachoud au MCA depuis qu’il a rejoint les rangs du Doyen. Il s’est donné à fond et s’est beaucoup sacrifié. Ceci dit, je pense qu’il ne faudra pas parler de départ maintenant, car c’est prématuré. On est 2e à 3 points du leader, donc, il faut plutôt penser à réussir cette fin saison ; après, on aura le temps nécessaire de discuter de l’avenir de Hachoud et des joueurs en fin de contrat. On va jouer le titre à fond et avec tous nos éléments. Si l’on veut jouer la Ligue des champions africaine à fond, il faut des joueurs expérimentés à l’image de Hachoud, Bourdim et Nekkache. Pour réussir nos objectifs, il faut des joueurs d’expérience.
Mais, le MCA va vers le rajeunissement, qu’en dites-vous ?
Rajeunir, c’est bien si on a 4 à 5 éléments qu’on va former, mais il faut avoir 20 joueurs de valeur qui peuvent honorer le club sur tous les fronts. On ne peut pas rajeunir tout l’effectif, ça ne marche pas comme ça.
Si l’on comprend bien, il faut le faire sur le long terme, n’est-ce pas ?
Absolument ! Avoir 3 joueurs des U21 et les former, comme je l’ai fait auparavant avec Khasef et Nadji ou l’an dernier avec Deghmoum, Kandoussi et Debari. Ils sont été mis dans le bain petit à petit. Si l’on veut jouer la LDC, il nous faut plutôt compter sur l’expérience. Les jeunes, il faut les incorporer au fur et à mesure pour qu’ils réussissent.
Une commission de recrutement a été installée dernièrement, dont vous faites partie, et a entamé le travail sans vous. Des joueurs vous ont-ils été proposés ?
Je me concentre plutôt sur la suite du parcours qui, à mon avis, est plus important. J’ai envoyé samedi un programme à suivre aux joueurs après l’annonce du prolongement du confinement. Pour le moment, le plus important pour moi, c’est d’être proche des joueurs tout en les motivant afin qu’ils fassent un retour en fanfare. Pour moi, l’avenir ce n’est pas important comme la fin de saison. On est 2e et on peut réaliser l’exploit ; alors, je préfère me concentrer sur cette fin de saison plutôt que l’avenir. Je n’ai aucun contact en vérité avec cette commission.
Vous parlez de programme envoyé aux joueurs ; peut-on connaître ledit programme ?
Comme le confinement a été prolongé jusqu’au 29 avril, on a envoyé un programme aux joueurs. On insiste sur le renforcement, les circuits training à la maison et aussi des courses allongées en forêt ou sur la plage si possible, bien sûr. Une séance de 45 minutes par jour pour maintenir la forme.
Lors de vos discussions avec les joueurs, qu’avez-vous constaté dans l’ensemble ?
De la fatigue, de la lassitude et la routine qui tue. Mais, on essaye de motiver le groupe qui tient toujours. Je profite de l’occasion pour remercier les joueurs qui sont conscients du travail qu’il faut faire pour garder leur forme. Certes, c’est leur gagne-pain, ils doivent bosser durement, mais ils le font car ils savent qu’il y a un titre en jeu. Comme on est ambitieux, on va mettre la main dans la main pour finir la saison en force, car on veut ce titre.
On a l’impression que vous voulez vraiment jouer le titre de champion ; reste-t-il jouable pour vous ?
Il est en vérité jouable pour 4 clubs, à savoir le CRB, l’ESS, la JSK et nous. On est second avec 3 points d’écart du leader avec un match retard ; donc, on peut réussir le pari. Il faudra se concentrer sur la fin de la saison pour réaliser l’essentiel. On peut le faire, donc on doit le faire, car un club comme le Mouloudia d’Alger ne peut pas prétendre à autre chose que le titre de champion. Comme on a un bon coup à jouer, on ne va pas se gêner pour jouer à fond. C’est pour cela que j’insiste que la fin de saison est plus importante pour moi que l’avenir.
Votre première saison avec le MCA qui se terminerait avec un titre ?
Je suis quelqu’un d’ambitieux et je débarque dans un club qui l’est aussi. Comme on est 2e et qu’on est capable de réaliser l’exploit, alors, on va se serrer les coudes à la reprise pour faire le nécessaire. Les Mouloudéens vont tout faire et jouer à fond leurs chances pour gagner le titre de champion.
Tout pour une participation à une compétition africaine, n’est-ce pas ?
Absolument ! Certes, revenir sera difficile, mais ce sera pour tout le monde. On a envie de gagner le titre et on va mettre les bouchées doubles pour y parvenir, quitte à remuer ciel et terre. Je sais que les joueurs vont tout faire pour réussir le pari pour réaliser l’essentiel. Le public mérite les honneurs, on va tout faire pour lui rendre hommage.
Ce sera encore plus difficile pour les joueurs, surtout avec le jeûne…
C’est vrai que ce ne sera pas facile, surtout pour les joueurs résidant dans les villes soumises au couvre-feu à 15h. Ce sera difficile pour eux, mais ils vont devoir s’adapter et bosser chez eux dans la soirée. Ceux qui sont dans les villes où le couvre-feu commence à partir de 19h peuvent s’entraîner à 17h. Il faut le faire même si c’est dur, les joueurs doivent garder la forme. Je sais qu’ils sont conscients et qu’ils vont tout faire pour réussir le pari. Ils en sont capables.
Votre dernier mot…
Avant tout, je souhaite à tous les Algériens un bon Ramadhan. Cette fois-ci, on l’accueille dans des circonstances particulières avec le confinement, mais on doit accepter et respecter les consignes afin de nous en sortir indemnes. J’espère de tout cœur que cette pandémie sera vite endiguée, mais comme vous le savez tous, il faut passer par le confinement. Alors, restons chez nous pour battre le coronavirus.
- Z.