Le milieu de terrain du Mouloudia d’Alger Chamseddine Harrag revient sur la période difficile qu’il a vécue après le carton rouge écopé contre le RAJA. En rappelant qu’il n’a pas fait l’unanimité au MCA l’été dernier, qu'il assure qu’à l’avenir, il sera très fort ; il réalisera de belles choses avec le Mouloudia, car il veut le titre de champion, et ce, peu importe le prix.
Comment passez-vous vos journées en confinement ?
Comme tout le monde, à la maison en famille ; on respecte les consignes car c’est un virus virulent qui a frappé le monde entier ; la seule solution pour le battre, c’est de rester chez soi. On espère bien sûr que tout cela ne sera qu’un mauvais souvenir et la vie reprendra son cours normal.
On imagine que, à l’image de vos camarades, vous suivez le programme d’entraînement que vous envoie chaque semaine le staff technique, n’est-ce pas ?
Absolument ! Je m’entraîne la matinée au stade. Je ne vous cache pas que ce n’est pas facile surtout en solo, mais on n’a pas le choix, on doit garder la forme. Sincèrement, j’ai hâte de retrouver mes camarades et l’entraînement et voir le championnat reprendre le plus tôt possible, car le foot nous manque terriblement.
Dernièrement, le président de la LFP a écarté l’idée de l’arrêt total du championnat ; êtes-vous pour la reprise à huis clos ?
C’est vrai que sans public, le championnat n’aura aucun charme, mais la vie des gens passe avant tout. Elle est plus importante que le foot. Espérons que le Bon Dieu nous protègera de ce virus qui n’est pas un jeu, mais une pandémie dangereuse. On apprend chaque jour le bilan des décès suite au corona. Donc, si c’est pour préserver les vies humaines, on ne peut pas contredire la décision.
Avant votre signature au MCA, plusieurs fans étaient contre votre venue, car on vous a collé l’étiquette d’indiscipliné ; comment l’avez-vous cela ?
Effectivement, à ce moment-là, il y avait beaucoup de monde contre ma venue au MCA, mais en toute sincérité, je n’ai pas pris cela mal. Je savais que je pouvais les convaincre du contraire quand le championnat allait débuter. Pour preuve, depuis, plusieurs d’entre eux ont changé d’avis et c’est tant mieux pour moi.
Pensez-vous un jour être le chouchou des Chnaoua ?
Franchement, non, je ne m’y attendais pas. Ceci dit, je pense que c’est le fruit d’un grand travail ; je me suis donné à fond, car je savais que j’allais signer dans un grand club où il fallait mouiller le maillot et se donner à fond à chaque fois. Je sais que pour mériter le respect des Chnaoua, il faut se donner à fond et ne pas être avare dans l’effort.
Mais le tournant a été le carton rouge écopé face au RAJA, qu’en dites-vous ?
Je mentirais si je disais le contraire. C’est vrai, j’ai commis une grosse erreur et j’ai assumé. J’ai demandé pardon à mes camarades et au staff, puis j’ai accepté la sanction sans rouspéter, car j’avais commis une faute et je devais la payer. J’aurais voulu l’éviter, mais c’est comme ça, on ne peut pas changer la donne. Le mal est fait, comme on dit. Mais, croyez-moi, depuis, j’essaye de m’appliquer et de me retenir pour faire oublier cette erreur et aussi pour éviter de commettre d’autres.
Avec du recul, comment jugez-vous votre rendement au MCA cette saison ?
C’est ma première saison. Je ne peux pas dire que j’étais à 100%, mais, je compte à la reprise du championnat me donner à fond pour réussir une belle fin de saison avec mon équipe. Je peux vous assurer que vous allez voir le vrai Harrag la saison prochaine. Je vais me surpasser pour être meilleur et à la hauteur des attentes. Je ne ménagerai pas aucun effort pour être à la hauteur et reconquérir les Chnaoua.
L’an prochain, pour le centenaire du MCA, les Chnaoua voudront voir des guerriers qui feront tout pour réaliser leur rêve, à savoir une équipe qui s’impose sur tous les fronts…
On va d’abord faire tout ce qu’il faut pour finir la saison en force quand celle-ci reprendra. Par la suite, on envisage une préparation d’enfer afin d’être d’attaque la saison prochaine. Ce sera l’année du centenaire et c’est un privilège pour chaque joueur de participer à gagner des titres afin de laisser une trace dans l’histoire du club pour l’anniversaire de ses 100 ans. Le centenaire de ce grand club doit être marqué par des consécrations, on va tout faire pour le réaliser.
Il faudra avoir des joueurs au top. Cependant, pourquoi des joueurs qui étaient des stars dans leur club deviennent méconnaissables quand ils arrivent au MCA ?
Le Mouloudia d’Alger est un club spécial. Il compte un grand public qui le suit et qui est connaisseur, mais surtout très exigeant. Il faut que le joueur ne se loupe pas. Il n’a pas droit à l’erreur et doit constamment mouiller son maillot. Il suffit qu’il rate un match pour avoir tout le monde sur le dos. S’il ne prend pas cela à la légère et bosse durement, il va retrouver son niveau. Toutefois, certains qui n’arrivent pas à s’intégrer perdent tout leur savoir-faire. C’est pour cela qu’il y a des joueurs qui s’imposent et d’autres qui passent inaperçus.
Si l’on comprend bien, il faut avoir du caractère en plus du talent pour signer au MCA, n’est-ce pas ?
Absolument ! Si le joueur n’a pas un caractère fort, il ne pourra pas surmonter les difficultés ; donc, il passe à côté de sa saison. Il faut que les critiques boostent le joueur à se reprendre en main et mettre les bouchées doubles afin de retrouver son top niveau. C’est comme ça qu’il va convaincre les supporters à changer d’avis sur son compte. Il ne faut pas succomber, mais nombre d’entre eux ne peuvent pas tenir le coup. Cette pression, on la trouve dans toutes les clubs, mais un peu plus au MCA, car il a un nombre impressionnant de fans.
Vous parlez de la reprise du championnat qui ne sera pas facile, surtout après ce long arrêt, qu’en pensez-vous ?
Ce sera très dur de reprendre c’est sûr, mais c’est le cas pour tout le monde. Toutes les équipes sont à l’arrêt. Chaque joueur travaille comme il peut en solo avec les moyens qu’il a, mais il ne faut pas croire qu’on va reprendre le championnat en force. En ce qui nous concerne, on mise sur la détermination et la rage de vaincre pour finir la saison en fanfare.
Il faudra, avant la reprise, une préparation pour une remise à niveau, n’est-ce pas ?
Absolument ! Il nous faut une préparation comme celle de l’intersaison pour reprendre tout à zéro. Il faut avoir le temps de préparer la reprise, mais je pense que les responsables vont prendre tout cela en considération afin que les équipes puissent aborder le sprint final en force. Le plus important actuellement, c’est de gagner notre combat contre le coronavirus ; par la suite, on fera tout pour réussir la fin de saison.
A votre avis, quels sont les réels concurrents pour le titre de champion ?
Je dirais qu’il y a trois clubs qui sont dans la course pour le titre, à savoir le CRB, le MCA et l’ESS. Trois clubs qui veulent réussir le pari et qui vont certainement tout faire pour avoir le dernier mot. Même si le championnat a connu un long arrêt, je pense qu’à la reprise, ces trois équipes mettront les bouchées doubles pour avoir le dernier mot. A nous de trouver le moyen de les contrer et de prendre le dessus.
Pensez-vous qu’après cet arrêt, le titre reste jouable pour le Mouloudia ?
Le titre est notre objectif et on va se battre pour l’avoir. Certes, ce ne sera pas facile surtout qu’on ne sait pas quand on va reprendre les débats ; ce qui veut dire qu’on ne connaît pas pour le moment la fin de ce confinement. Mais une chose est sûre, mes camarades et moi nous nous battrons bec et ongles pour avoir le dernier mot. On ne lâchera rien. On donnera tout pour réaliser le rêve des Chnaoua.
On a appris qu’après le RAJA, vous avez émis le vœu de quitter le MCA ; le confirmez-vous ?
Je n’ai jamais dit que j’allais partir ou l’a même pensé. Certes, on m’a sanctionné et j’ai accepté car j’ai commis une erreur grave. Il faut savoir une chose, si j’ai signé au MCA, ce n’est pas pour le quitter, mais pour honorer mon contrat jusqu’au bout. Je compte tout faire pour être à la hauteur des attentes et être d’un bon apport à mon équipe.
Mais avouez qu’avant de signer au MCA, vous étiez sur le point de partir en Tunisie, non ?
C’est vrai, avant de signer au MCA, j’avais des touches avec l’Etoile du Sahel, mais le destin a voulu autrement. En fait, comme j’étais encore sous contrat avec le Nasria, le contact est donc tombé à l’eau. Aujourd’hui, je suis un joueur du MCA et j’en suis très fier. J’ai envie de marquer mon passage en lettres d’or.
Il faudra marquer comme vous l’avez fait au Nasria par exemple, n’est-ce pas ?
Je promets aux Chnaoua de me rattraper à la reprise du championnat. C’est vrai, je marquais quand j’étais au NAHD et je n’ai pas pu le faire au MCA. Mais dès la reprise, je ferai tout pour réussir et être au top du top à l’avenir.
Le trio composé par vous, Rebiaï et BBK avait convaincu les Chnaoua qui se sont dit que le milieu royal, celui de BBK, Dieng et Amada est de retour, mais par la suite, on ne vous a pas vus ensemble…
C’est vrai ! Déjà parce que BBK est parti, ce qui est une grosse perte pour le MCA. Et moi, j’ai contracté une blessure contre la JSK qui m’a éloigné des terrains. Même cas pour Rebiaï qui n’a pas été épargné par les blessures. Ceci dit, on promet de reprendre de la plus belle des manières ; on mettra tout en œuvre pour être à la hauteur des attentes. On a envie de réaliser une fin de saison époustouflante.
En évoquant vos camarades, dernièrement, Hachoud et Derrardja ont annoncé leur départ cet été ; votre réaction ?
Ce serait une grosse perte sans le moindre doute pour le MCA, mais il faut respecter leur choix. S’ils décident vraiment de partir, il faut respecter ce choix. Ce qui est sûr, on respecte leur décision, même si on a envie de les garder avec nous, c’est clair.
En parlant du staff, vous avez eu deux coaches cette saison, Casoni et Neghiz ; que pensez-vous de chacun d’eux ?
Chaque entraîneur a sa propre méthode de travail. Après le départ de Casoni, on s’est retrouvé avec Neghiz. On espère qu’on va continuer sur cette voie pour être au top du top à l’avenir et réussir de très belles choses ensembls. Ce qui est sûr, les deux coaches se sont donnés à fond et n’ont pas ménagé aucun effort. On espère qu’avec Neghiz, on va vivre des moments intenses surtout en cette fin de saison.
Votre message aux Chnaoua ?
D’abord, je voudrais insister sur le respect du confinement, car le coronavirus n’est pas un jeu. Il faut rester à la maison pour battre ce virus et reprendre le foot par la suite. Aussi, je tiens à souhaiter un bon ramadan à tous les musulmans et aux Chnaoua en particuliers. On espère arriver à bout du coronavirus pour vivre de lendemains meilleurs.
- Z.