Ce n’est pas encore le bout du tunnel, mais tout laisse augurer d’une reprise de vie normale sous peu, après des signes palpables sur la maîtrise de la situation sanitaire en Algérie.
Reprise de la vie normale signifie reprise progressivement de toutes les activités, notamment sportives, plus particulièrement la reprise du championnat des L1 et L2. Toutefois, à la stupéfaction des amateurs du ballon rond chez nous, les responsables des instances qui gèrent le football national (FAF et LFP), excepté une visioconférence entre membres du bureau fédéral, ne donnent absolument pas l’impression de se pencher sur le protocole médical à adopter en cas de reprise. A titre d’exemple en France, la LFP a dévoilé le protocole à suivre avec des dépistages et tests médicaux obligatoires avant même de reprendre l’entraînement pour les clubs. Alors qu’en Allemagne, on songe au port du masque par les joueurs une fois la reprise des matches du championnat qui devraient se dérouler à huis clos. Certes, toutes ces mesures seront prises en concertation avec leur ministère de la Santé. Chez nous en Algérie, nos décideurs n’ont pour l’heure préconisé aucune solution de reprise. A priori, nos responsables refusent de s’impliquer dans cette situation où leur avis est primordial car l’Etat a d’autres chats à fouetter actuellement avec la gestion de la crise sanitaire, la dégringolade du prix du baril de pétrole, les spéculations sur les prix des denrées alimentaires, etc. Par conséquent, le gouvernement n’a pas de temps à consacrer à cette épineuse question de la reprise des compétitions footballistiques. Au contraire, c’est aux responsables des instances de gérer ce dossier. Or, au jour d’aujourd’hui, ces dernières adoptent une position attentiste, hélas !
Anticiper les dispositions à prendre
En Europe, l’UEFA ne veut pas s’immiscer dans les affaires des fédérations, lesquelles se penchent beaucoup sur leurs représentants en compétitions européennes la saison prochaine. Cela a d’ailleurs provoqué cette semaine un chaud débat en France avec des présidents de club, notamment le sulfureux Jean-Michel Aulas qui s’est allié à son collègue du Paris Saint Germain pour faire passer ses idées. Certes, le débat est un peu houleux car chaque président défend les intérêts de son club, mais même si on sent une certaine tension dans les échanges, toutes les parties concernées tentent d’anticiper en préconisant des solutions et qu’une fois le confinement levé, toutes les mesures seraient déjà prises : le délai de préparation physique, les dépistages et tests médicaux (cardiologique, virologique et même psychologique). Malheureusement chez nous, c’est le silence radio ; tous les responsables, que ce soit ceux des instances ou même les présidents de club, sont immobiles. Calfeutrés chez eux et installés sur leur canapé, ils suivent les évènements et n’attendent que le feu vert qui viendrait…. d’en haut. Alors qu’ils devaient, comme le font les responsables de football partout ailleurs sur la planète, ouvrir les débats afin d’associer toute la famille du football national dans les prochaines mesures qui seront prises en prévision de la reprise du championnat.
Et les présidents de club ?
Si le dernier mot revient aux instances nationales pour toute la batterie de mesures à prendre une fois la reprise du championnat, les présidents de nos clubs ont, eux aussi, leur mot à dire. Mais certains préfèrent faire du populisme, en cette période exceptionnelle, en se montrant plus dans des actes de solidarité, ne se souciant guère des conséquences d’une reprise à la hâte. Ces présidents, dont la majorité écrasante gèrent leur club avec l’argent du contribuable, nous donnent un aperçu sur leurs capacités à gérer la crise. Quand on lit des déclarations de certains présidents dans la presse qui revendiquent des aides financières de l’Etat, évoquent le recrutement de la saison prochaine ou le choix du stage de préparation d’intersaison, on se dit que ceux-là vivent sur une autre planète car comment expliquer qu’ailleurs, partout dans le monde, les présidents de club participent aux débats sur la prochaine reprise des compétitions.
Les joueurs démobilisés
A l’étranger, on est en train d’étudier plusieurs possibilités, entre autres celle d’annuler carrément la saison. Une mesure qui n’arrange pas les affaires de nos clubs qui ont englouti des milliards en recrutement et le paiement des salaires ; ils s’opposeront donc farouchement à une telle mesure (saison blanche). Cela pour l’aspect financier qui est et restera toujours le principal souci des responsables de nos clubs, lesquels devront résoudre un autre problème, celui des joueurs. Après avoir cru à un arrêt temporaire de trois semaines, les joueurs qui suivaient un programme d’entraînement individuel élaboré par leurs entraîneurs, au fil du temps, sont carrément démobilisés car ils se posent des questions à propos de leur revenu salarial. Avec des présidents qui ne leur répondent même pas au téléphone, ils ne savent plus à quel saint se vouer pour espérer toucher leur dû. Là aussi, on reprocherait aux présidents de club leur absence totale, au lieu de rassurer leurs joueurs et entraîneurs à propos de leurs droits, voire leur proposer un compromis, comme par exemple se concerter avec eux sur une baisse de salaire en cette période de crise sanitaire. Les présidents laissent planer le doute ; psychologiquement, cela commence à peser sur le moral des joueurs qui sont, qu’on le veuille ou non, les principaux acteurs. Mais ce ne sont pas malheureusement les seuls griefs retenus contre eux.
- S.