Djerrar, le milieu de terrain belouizdadi qu’on a eu au bout du fil, commente l’actualité de son club et l’avenir de la saison sportive. Il se joint à sa direction et évoque avant tout la santé des joueurs. En même temps, il soulignera que s’il veut reprendre, c’est pour gagner le titre sur le terrain et faire taire les mauvaises langues qui tirent à boulets rouges sur le club depuis la publication du communiqué. Entretien.

 

Tout d’abord, comment passe Djerrar ses journées ?

Comme un simple citoyen qui passe le Ramadhan. Je ne me lève pas tôt et je ne sors que pour faire les petits achats nécessaires. Après, je rentre à la maison et profite de ma petite famille. Je ne prends donc aucun risque par rapport à la pandémie et je fais de mon mieux pour me protéger et protéger mes proches, c’est une nécessité.

 

Ça fait deux mois que le championnat est à l’arrêt ; comment gérez-vous la situation ?

Sincèrement, ce n’est pas du tout évident. C’est beaucoup plus une question de mental car on est là à attendre les décisions. Après, deux mois d’arrêt, c’est quand même beaucoup, mais pour l’heure, on n’a aucune réponse quant à la suite de la saison ; cela nous pousse à rester prudents et à suivre l’actualité sanitaire. On continue aussi à s’entraîner pour entretenir notre forme à travers le programme qui nous est envoyé par les membres du staff technique.

 

Justement, l’entraînement individuel, ça ne devient pas trop lassant ?

C’est cela le problème. En plus de la lassitude, une certaine routine s’installe ; parfois, on a l’impression qu’on lâche tout. Il est vraiment difficile de trouver la motivation ; malgré cela, on continue à faire ce qu’il faut en attendant la décision des responsables du football algérien.

 

Votre direction a demandé l’arrêt du championnat ; qu’en dites-vous ?

Ma position est claire, je soutiens clairement la position de la direction par égard au côté humain, et rien d’autre. On a une situation sanitaire critique avec des morts et beaucoup de nouveaux cas. La santé des personnes passe avant tout autre considération ; donc, à mon avis, je trouve que le communiqué de la direction est tout à fait logique.

 

Mais les réactions n’ont pas été positives…

J’ai vu et entendu certaines réactions qui critiquent la position du club, et j’avoue ne pas comprendre. Ils croient qu’on veut juste l’arrêt pour être sacrés champions d’Algérie. Qu’on revoie notre parcours depuis le début de la saison et tout le monde se rendra compte qu’au mérite, personne ne peut prétendre plus que le CRB à ce titre. On a fait le meilleur parcours depuis le début de la saison et on a été le plus longtemps leaders, il s’agit de mois et pas de semaines. Donc, je trouve très logique qu’on soit déclarés champions d’Algérie. Je peux concevoir que certains clubs veulent terminer et chacun tente de défendre ses intérêts. L’heure est à l’union pour sortir de cette crise sanitaire ; après, on pourra penser à la suite.

 

Donc pour vous, la meilleure chose, c’est d’arrêter…

Je vais être direct. Si les circonstances étaient meilleures, je serais le premier à militer pour une reprise ; je peux vous assurer, en tant que joueurs, qu’on veut tous la même chose, reprendre les entraînements, nous préparer comme il se doit et terminer la saison car on veut gagner ce titre sur le terrain et faire taire les mauvaises langues. Malheureusement, il y a une situation et une réalité sanitaire qui impose une grosse réflexion.

 

La réunion FAF-MJS a reporté la reprise ; qu’en dites-vous ?

Je pense que tout va dépendre de l’évolution de la crise sanitaire. A l’heure actuelle, on continue de se consacrer à notre entraînement individuel ; on essaye de faire ce qu’il faut pour rester en bonne forme pour une éventuelle reprise. Cependant, comme je l’ai dit, ce n’est pas du tout facile car cela dure depuis très longtemps maintenant.

 

La seule bonne chose, c’est qu’il n’y aura pas de saison blanche…

Effectivement, je pense que personne ne voulait entendre parler d’une saison blanche. Si cette option avait été adoptée, tous nos efforts seraient partis en fumée. Il faut désigner le champion et ce dernier ne peut être que le CRB qui a trusté la tête du classement depuis le début de saison.

 

En cas de reprise de la compétition, comment ça va se passer ?

Je pense que ce sera très difficile pour tout le monde. Cela fait un bon moment qu’on est à l’arrêt, on aura besoin de tout refaire en termes de préparation. Après, je pense que ce sera vraiment difficile pour tout le monde car il est compliqué de retrouver rapidement le rythme de la compétition. En plus, il y a aussi le risque de blessures qui sera important. Il ne faudra négliger aucun aspect par rapport à l’aspect sanitaire puisqu’au risque de me répéter, les vies humaines sont plus importantes que tout le reste. Quant à nous, on reste dans l’attente de nouvelles.

1. Z.