Conséquence d'une gestion low cost, le club phare de la Kabyle a montré toutes ses limites face à une équipe de Belouizdad qui a clairement affiché sa supériorité dans le jeu et dans la gestion de la rencontre.
L'élimination de la JSK à domicile et devant son public dès le premier tour de la coupe d'Algérie n'est que la traduction dans la pratique d’une gestion sans vision d’une direction managériale de la société Mobilis qui semble plus tâtonner que vouloir mettre les bases réelles d’un grand club tel que défini par la mission qui leur a été confiée. Les prémices d'une saison ratée ont commencé à se dessiner dès le mois d'août dernier avec un recrutement catastrophique. Au lieu de rectifier le tir au dernier mercato hivernal, les dirigeants se sont contentés du meneur de jeu malien Mamadou Traoré et de Jugurtha Hamroun en fin de carrière et qui est resté inactif pendant plus de… 6 mois ! Qui d’ailleurs ont tous les deux brillé par leur absence dans le onze titulaire aligné hier. Cette frilosité, conjuguée à l'élimination d'hier, est perçue comme les conséquences du manque d'ambition du propriétaire du club qui par les paroles affiche l’ambition de rendre à la JSK son blason d'antan ; mais par les actes, il semble coller aux starting-blocks.
Moyens et management
En plus des erreurs à répétition commises par la direction depuis la fin de l'exercice écoulé, il faut dire que les moyens mis par Mobilis par rapport à Madar au CRB sont vraiment incomparables. Les deux clubs sont pourtant gérés par deux grandes sociétés nationales. Même si Madar est au CRB depuis six ans, cela n'explique pas pour autant la différence des budgets injectés par les dirigeants des deux entreprises. Pis, là où la différence est plus criarde aux yeux des supporters se situe au niveau de l’engagement des managers des deux sociétés donnant l’impression de ne pas être « missionnés » pour la même tâche. Certes, la direction avait déboursé des milliards à l'intersaison sur des joueurs qui ne méritent pas de défendre le maillot du club le plus prestigieux d'Algérie, mais au lieu de demander des explications aux dirigeants et de mettre les moyens adéquats pour pouvoir concurrencer avec le MCA, le CRB et l'USMA, la JSK a surpris la plupart de ses supporters par la qualité de son recrutement hivernal.
En plus de la précarité de son effectif et du budget alloué au recrutement, les interrogations du public de la JSK deviennent de plus en plus insistantes sur l’organisation interne du club et de son efficacité face aux défis que requiert la gestion d’un club professionnel. Autrement dit, le management à la JSK est totalement flou. Demain, le président de République, Abdelmadjid Tebboune, va inaugurer le stade Aït-Ahmed pour l’offrir aux milliers de supporters de cette prestigieuse formation. De leur côté, les propriétaires du club auront pour devoir d’y installer une équipe digne de club, de la région et du cadeau présidentiel. Pour l’instant, Mobilis n’est pas en mesure de le faire.
Massinissa Hachour