Censée apporter l'équité en matière d'arbitrage dans notre championnat et mettre un terme à tous les désordres sur les terrains et même dans les gradins engendrés par des contestations de faits de jeu litigieux.
La VAR est aujourd'hui l'objet de toutes les polémiques et remises en cause de l'introduction de cette technologie et, surtout, dans sa forme homéopathique actuelle vu qu'elle n'est introduite qu'à trois quart dans un championnat où plusieurs stades sont exonérés de l'assistance vidéo car ne répondant pas aux critères techniques de cette VAR et forcément avec les décisions des arbitres qui sont très controversées pour ne pas dire autre chose . Il ne se passe, en effet, pas une semaine sans qu'un referee soit mis sur la sellette et frappé de suspicion. Et sans vouloir mettre en doute la probité de nos arbitres contentons- nous de leur accorder la présomption d'un manque de pédagogie qu'on aurait peut-être omis de leur administrer dans la précipitation pour l'application d'une nouvelle technologie à laquelle ils n'étaient visiblement pas vraiment préparés. Quand on parle de pédagogie, cela concerne en fait tous les acteurs de cette nouvelle technologie à commencer par ceux qui se trouvent calfeutrés dans cette cabine où l'on croit, à tort, que c'est de là que sort l'ultime décision. Alors qu'en réalité les règles de la VAR stipulent que seul l'arbitre peut demander une vérification VAR alors que la VAR peut seulement recommander à l'arbitre de revoir une décision sans plus. Autrement dit, toutes les cacophonies auxquelles nous sommes en train d'assister et les désaccords de violons entre les arbitres directeurs, les cabines VAR et les images claires et nettes que nous diffuse l'écran démontrent explicitement que la VAR a été lancée à la hâte (et à quel prix ?) dans notre championnat sans préparation minutieuse préalable de tous les aspects techniques, pédagogiques , psychologiques et communicatifs de tous les concernés, de près ou de loin, par l'introduction de cette VAR qui fait tant parler contrairement à sa vocation réelle qui est de faire taire les contestations .
R.B.
Voici les situations dans lesquelles la VAR peut intervenir :
- Après un but marqué (validé ou non).
- Sur une situation de penalty (sifflé ou non).
- Sur un carton rouge direct.
- Sur une erreur d'identité du joueur sanctionné disciplinairement.
Un outil moderne à l’épreuve des archaïsmes
L’introduction de la VAR dans le championnat de Ligue 1 Mobilis ne prend pas l’apparence d’un long fleuve tranquille. En plus de ne concerner que les stades techniquement aptes à recevoir cette technologie, ce qui peut, à juste titre, être vécu comme une intolérable discrimination, elle ne semble pas, pour l’heure, être en mesure de juguler les sempiternelles controverses et bisbilles qui émaillent le football algérien.
Des polémiques récurrentes et des accusations de partialité jettent le doute sur l’efficacité de cet outil, qui semble attiser les tensions au lieu de les apaiser. Le dernier cas en date, le match ayant opposé deux grandes équipes de la Ligue 1 Mobilis, le MCO et la JSK, a relancé la controverse : un penalty annulé par la VAR a causé une vive réaction des supporters et des responsables, dénonçant un arbitrage «orienté». Le manque de transparence dans la gestion des images VAR est singulièrement pointé du doigt. Contrairement aux pratiques dans les championnats européens, où les décisions sont accompagnées d’explications publiques et souvent d’images diffusées en direct, en Algérie, le processus brille par son opacité. Cette absence de clarté alimente les soupçons de manipulation, certains fans allant même jusqu’à accuser les instances footballistiques de protéger certains intérêts. Face à cette grogne, la Fédération algérienne de football (FAF) a récemment annoncé des mesures pour améliorer l’utilisation de la VAR, notamment en renforçant la formation des arbitres et en assurant une communication plus transparente autour des décisions. Mais pour de nombreux observateurs, cette initiative arrive trop tard, et le doute s’est déjà immiscé dans les têtes de nombreux supporters qui voient dans la VAR une source d’injustice plutôt qu’un remède aux erreurs d'arbitrage.
Il faut dire que cette méfiance a été alimentée par les responsables eux-mêmes. C’est le cas notamment du patron de la Commission fédéral d’arbitrage (CFA), Mehdi Abid-Charef, qui avait défendu bec et ongles l’arbitre de la fameuse rencontre ayant opposé le MCO à la JSK, alors que les images diffusées par la télévision mettaient clairement en évidence une faute manifeste que l’expert en arbitrage Abderrazak Halalchi n’a pas hésité à corroborer. Après avoir fait le constat de la validité du penalty de la discorde, il a déclaré à Compétition que «l’arbitre n’aurait pas dû ‘’modifier» sa décision après avoir consulté la VAR.
En fait, seule une réforme complète de l’arbitrage en Algérie pourrait rétablir la confiance et faire de la VAR un facteur de progrès plutôt qu’un motif de division. La balle est dans le camp des dirigeants du football algérien qui, même s’ils bénéficient de la circonstance atténuante de la nouveauté, ne doivent pas moins s’atteler, dès à présent, à corriger les insuffisances. Il y va de l’avenir du sport roi dans notre pays qui doit s’inscrire dans la modernité et se débarrasser de ses archaïsmes.
- I.