De par son parcours professionnel, jalonné de nombreuses escales dans des clubs de haut niveau, Riyad Boudebouz est incontestablement la recrue phare de la JSK et l’une des stars du championnat national. Il s’exprime, ici, sur son intégration dans l’équipe et sur le rôle qui lui est dévolu en son sein. Il revient sur ses ambitions et celles de son club, tout comme il dévoile son regard sur l’environnement du club. Entretien.

 

Comment vous sentez-vous à la JS Kabylie ?

 

Je dois dire que l’accueil a été absolument incroyable. Dès les premières rencontres, j'ai été chaleureusement reçu et j'ai senti que j'avais un rôle-clé à jouer dans l'équipe et dans le nouveau projet du club. Cette reconnaissance immédiate de ma valeur et de mon importance m'a vraiment mis à l'aise et m'a motivé à donner le meilleur de moi-même. C'est tellement gratifiant d'être reçu de cette manière et cela facilite vraiment toutes les interactions et collaborations au sein de l'équipe.

 

Comment se sont passées les négociations avec le club ?

Je dois avouer que la conclusion de cet accord s'est faite de manière surprenamment rapide. Mon agent et le club ont su trouver un terrain d'entente en un temps record, ce qui m'a grandement facilité la tâche. Il restait cependant quelques formalités à régler avec mon ancien club, mais une fois celles-ci terminées, tout était en place pour que je puisse rejoindre ma nouvelle équipe.

 

Pourquoi avez-vous choisi la JS Kabylie et qu'est-ce qui vous a motivé à le faire ?

Pour l'importance historique et la renommée du club, tant en Algérie qu'en Afrique. Les récents défis rencontrés ont mis l'équipe dans une période difficile, mais je ressens une profonde motivation à participer activement à sa remise en marche et à à sa place légitime. Mon objectif est de prendre part à ce projet de reconstruction, de redynamisation et de réaffirmation des ambitions du club, afin de le propulser vers de nouveaux succès et renouer avec sa grandeur passée. Je suis prêt à relever ce défi avec détermination, passion et engagement, pour lui redonner ses lettres de noblesse et le placer à nouveau sur la voie du succès et de la victoire.

 

Est-ce que vous avez ressenti, chez ses dirigeants, le désir de ramener la JS Kabylie à son véritable niveau ?

Je veux être honnête en te disant que la manière dont ils ont tout mis en œuvre pour faciliter mon arrivée au club m'a profondément touché. Leur implication et leur dévouement m'ont directement parlé, et j'ai ressenti leur sincère désir de redonner à la JSK sa juste place.

 

Que pensez-vous du stade Hocine Ait Ahmed ?

Ce stade présente de nombreux avantages tant pour la ville que pour la région, les supporteurs et même les joueurs. Je ne vais pas tourner autour du pot, c'est un stade remarquable à bien des égards. Que ce soit pour son architecture magnifique, son importante capacité d'accueil, ou encore pour la qualité de sa pelouse, il offre des conditions idéales pour la pratique du football. Il est bien meilleur que la plupart des stades en France et à l'image des meilleurs stades où j'ai joué partout dans le monde.

 

La pelouse n’est-elle pas un peu lourde ?

Non pas lourde, c'est vrai que c'est plus facile de jouer avec des crampons vissés, mais le stade est très bien même si durant les rencontres ça se dégrade un peu, mais c’est toujours très bien pour jouer un match de foot.

 

Pensez-vous que l'effectif de l'équipe est suffisamment étoffé ?

Je vais te dire franchement, l'équipe est composée de jeunes joueurs très talentueux. C'est une nouvelle expérience pour moi de rejoindre un club où il y a autant de nouvelles recrues. La plupart sont jeunes, ils méritent qu'on les soutienne et qu'on leur fasse confiance, car ils possèdent un réel talent. Certains joueurs ont un potentiel incroyable et il faudra les accompagner avec passion pour les voir éclore et progresser.

 

Donc, avez-vous les moyens de jouer le titre cette saison, surtout avec des fans qui ont hâte de vivre la joie d'un sacre ?

En toute transparence, je crois fermement en nos chances de décrocher le titre. Je comprends pleinement les attentes des supporteurs qui aspirent à vivre des moments de rêve avec leur équipe. Mon expérience m'a permis de réaliser à quel point les fans des clubs populaires sont affectés par les périodes de difficulté. C'est pourquoi je m'efforce d'inculquer aux jeunes joueurs l'importance de leur lien avec les supporteurs, car ces derniers restent fidèles dans les bons comme dans les mauvais moments. Notre devoir est de nous battre sur le terrain pour leur offrir de la joie et des satisfactions.

 

Qu'est-ce qui manque à votre équipe pour enchaîner les victoires ?

Avec un peu plus de confiance et en jouant sans pression, nos joueurs pourront exprimer tout leur potentiel. Les défis que nous avons rencontrés dans les matchs passés étaient formateurs, nous aurions pu remporter la victoire la semaine dernière, si les circonstances avaient été différentes. Maintenant, notre attention se tourne vers le prochain match et il est primordial que nous l'emportions.

 

Justement, comment obtenir cette confiance ?

Pendant les entraînements de la semaine, il est essentiel de renforcer la confiance des joueurs en leurs capacités, de leur faire comprendre qu'ils sont tous importants pour l'équipe. C'est dans le travail quotidien que cette conviction se construit. J'encourage également les supporteurs à continuer à encourager ces jeunes joueurs, même s'ils ont déjà fait preuve d'excellence jusqu'à présent, car cela leur est vraiment bénéfique.

 

Cela rentre un peu dans votre rôle dans l'équipe…

Je m'applique à transmettre des conseils aux joueurs à chaque occasion. Pour ma part, je ne suis pas enclin à intervenir ou à m'exprimer pendant les matches, je préfère plutôt partager mes conseils en privé, que ce soit dans les vestiaires ou lors des entraînements. J'estime que c'est durant ces moments de proximité et de travail quotidien que je peux véritablement aider les joueurs à progresser et à montrer leur plein potentiel.

 

Votre rôle en plein match ?

Je suis un joueur d'axe. Devant la zone de réparation adverse, c'est là que je peux mettre en œuvre toutes mes compétences en faveur de mon équipe. Je suis en train de m'adapter et de trouver mes marques avec mes coéquipiers. Je ne les connais pas encore suffisamment pour qu'ils puissent me trouver facilement sur le terrain. Cependant, je commence à me sentir de plus en plus à l'aise dans cette équipe et je suis en train de progresser. Je suis convaincu de pouvoir bientôt atteindre 100% de mes performances.

 

Le schéma tactique actuel est-il adapté à votre style de jeu ?

Je ne sais pas si c'est le schéma tactique ou les joueurs qui ne me connaissent pas encore assez. J'essaie d'aider l'équipe comme lors du match contre Saoura, où elle avait du mal à sortir le ballon. C'est pourquoi je suis descendu un peu plus bas et j'ai sacrifié mon jeu offensif pour aider mon équipe à construire le jeu. Je pense davantage au bonheur de l'équipe qu'à mon propre intérêt. En ce qui concerne le schéma tactique, il y a un coach en place et c'est à lui de définir notre système de jeu. Nous adhérons à ce qu'il fait.

 

Vous prenez l'initiative d'échanger avec l'entraîneur lorsque les choses ne fonctionnent pas ?

Bien évidemment, je suis quelqu'un de très franc et direct. J'essaie de discuter avec le coach quand je vois des choses qui, pour moi, ne sont pas justes, sans remettre en doute ses capacités d'entraîneur, avec tout le respect que je lui dois. Nous partageons des idées, puis c'est lui l'entraîneur et j'adhère à son projet. J'essaie d'aider le club au maximum.

 

Pourquoi la JS Kabylie encaisse-t-elle moins de buts qu'avant mais marque peu de buts ? Que manque-t-il pour y remédier ?

Du point de vue défensif, nous avons pris conscience qu'en encaissant moins de buts, nous avons plus de chances de gagner. La présence de trois centraux dans la formation offre une certaine sécurité. Il est désormais évident pour tous que pour remporter des matchs, nous devons fournir davantage d'efforts collectifs. Sur le plan offensif, nous sommes confiants. Quelques buts marqués lanceront la dynamique. Le plus difficile a déjà été surmonté.

 

Certains pensent que vous jouez trop défensivement et ne pressez pas assez l'adversaire, qu'en pensez-vous ?

Par exemple, lors de la première mi-temps du récent match, notre équipe a semblé trop basse sur le terrain, ce qui nous a causé des difficultés. Le coach a partagé son analyse au vestiaire. En tant qu'entraîneur expérimenté, il a son propre plan de jeu et ses propres analyses, et il est important pour nous de suivre ses instructions.

 

Quelles sont les discussions entre les joueurs après une défaite ou lorsque l'équipe n'arrive pas à remporter des matchs ?

Avant le match face à Khenchela, nous avons eu une réunion au cours de laquelle nous avons été francs et sincères entre nous. Nous avons reconnu que nos performances n'étaient pas au niveau attendu et avons discuté avec l'entraîneur pour apporter quelques ajustements. Ces changements ont porté leurs fruits lors du match à domicile contre Khenchela. Tant que les discussions restent respectueuses et constructives, nous pourrons avancer. Il est crucial de rester concentrés et engagés pour le bien du club, en se rappelant que c'est le club qui prime avant tout.

 

Comment organisez-vous votre préparation pour les matchs ?

Le coach prône une stratégie de jeu reconnaissable, grâce à laquelle nous abordons chaque match avec rigueur. Nous scrutons méticuleusement les faiblesses de nos adversaires pour mieux les exploiter. Notre objectif est d'améliorer en permanence notre jeu et d'identifier les meilleures trajectoires pour remporter les victoires.

 

Le groupe ressent-il une pression ?

Je souligne à chaque fois aux joueurs que la pression fait partie intégrante du football, qu'ils évoluent devant un public ou non. Je les encourage à percevoir cette pression comme un moteur de dépassement de soi et de motivation, plutôt que comme une source de stress et d'anxiété. Il est primordial de gérer cette pression de manière saine et constructive pour maintenir un niveau de performance et éviter de se laisser submerger par le stress.

 

Elle est comment, votre relation avec les joueurs ?

Je me considère comme un mentor pour les joueurs, cherchant toujours à les motiver et à dialoguer avec eux. Par exemple, il y a Bendaoud, un jeune joueur très motivé pour progresser. Je suis toujours là pour lui prodiguer des conseils et l'orienter, car je perçois cette volonté de sa part. Bien que les joueurs ne me connaissent pas encore suffisamment pour se confier pleinement à moi, je suis déterminé à les aider et à leur transmettre un maximum de confiance. Pour moi, ils sont comme des petits frères et il est essentiel pour moi de les guider afin qu'ils évitent de commettre les mêmes erreurs que nous avons pu faire quand nous étions jeunes, et ainsi progresser.

 

Les fans de la JS Kabylie ne sont-ils pas formidables ?

Nous sommes privilégiés de pouvoir compter sur le soutien inconditionnel de nos formidables supporteurs, qui ne cessent de nous encourager, même lorsqu'ils expriment parfois leur désapprobation. Je comprends parfaitement leurs sentiments et c'est pourquoi j'encourage vivement les joueurs à se surpasser sur le terrain, à honorer leur engagement envers ces passionnés qui nous donnent tant de leur temps et de leur énergie. Je crois fermement que nous leur devons notre engagement total et notre dévouement pour leur offrir des performances qui les rendront fiers et satisfaits. Les fans que nous avons me rappellent ceux de Saint-Étienne en France : ils sont très passionnés, engagés et chantent beaucoup pendant les matchs.

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