À la suite de l'annonce inattendue de la démission de Benchikha à la tête de la JSKabylie, nous avons sollicité l'ancien attaquant du club et actuel technicien, Amine Aoudia, pour nous donner ses impressions. Ce dernier nous a partagé ses analyses et ses prévisions sur les conséquences de ce départ sur le club.

Comment aviez-vous accueilli la nouvelle concernant la démission de Benchikha ?

Franchement, je m'attendais à sa démission vu la pression qu'il a subie depuis le début de la saison, malgré les résultats qui plaidaient en sa faveur. L'équipe est provisoirement  première du classement bien qu'elle soit en construction. Certes, il n'a pas gagné contre les grandes équipes, et le rendement n'était pas à la hauteur selon certains, ce qui a fait entendre la colère des supporters. Donc, je m'attendais à sa démission, c'était prévisible. Le coach a échoué dans certains choix de joueurs durant le mercato et il n'a pas su profiter des jeunes talents prometteurs à sa disposition depuis le début du championnat, comme Akhrib, Redjem..., etc. Tout cela a fait que les conséquences retombent sur lui et ont grandement contribué à cette pression qui a poussé Benchikha à jeter l'éponge.

Mais quelle est cette pression qui pousse un coach à craquer en milieu de la saison ?

Franchement, aucune. Le coach a, peut-être, ses raisons, qu'il faut respecter, mais il savait depuis le début que cette pression serait énorme dans un club comme la JSK. Il y a autant, voire plus de pression à la JSK qu'en équipe nationale. Attendons de voir ce que les dirigeants ont à dire à ce propos. Sinon, la pression énorme qui entoure la JSK est connue de tous, et c'est normal car c'est un club qui joue pour les titres. Puis, il dit que les dirigeants l'ont protégé, donc, en tant qu'entraîneur expérimenté, ayant connu de grands clubs ainsi que l'équipe nationale, ce n'est pas une insulte ou deux qui devraient le pousser à démissionner. Malgré cela, je suis contre ce genre d'agissement, je suis contre les insultes sur les terrains et en dehors. J'espère qu'il reviendra sur sa décision, mais je pense qu'il ne le fera pas.

Avez-vous déjà subi ce genre de pression durant votre carrière ?

Oui, comme tout joueur, mais cela ne nous empêche pas, nous, les joueurs, de continuer à jouer même si certains supporters nous insultent. En signant un contrat de deux ou trois ans, un joueur ne peut pas décider de changer de club sur un coup de tête. Concernant Benchikha, je suppose qu'il y a des éléments que lui seul connaît. Je sais juste que les dirigeants étaient protecteurs avec lui. Cela fait partie du football : des gens sont là aujourd'hui et demain, peut-être, ils ne seront plus. La JSK est plus grande que tout le monde, plus grande qu’Aoudia, plus grande que Benchikha... Les gens partent, d'autres arrivent.

Est-ce que cette démission pourrait influer sur le rendement de l'équipe pour la suite ?

Oui, mais cela dépend de la réaction des joueurs. Une chose est sûre, la pâte est présente dans ce groupe, les joueurs peuvent très bien surmonter cela. Il y a des dirigeants avec une grande expérience, à l'image de Hakim Medane et Karim Doudane, qui peuvent facilement gérer la situation et faire le travail.

Comment la direction devrait-elle réagir à cette situation, selon vous ?

C'est très simple : la direction doit ramener un bon coach avec une vision claire. Les moyens nécessaires sont là, Mobilis a sûrement fourni tout ce qu'il fallait pour cette équipe. Il faut donc chercher à recruter quelqu'un qui pourra réellement accomplir des choses avec cette jeune équipe.

Un match important attend la JSK cette semaine face à l'USMH pour le compte des seizièmes de finale de la Coupe d'Algérie…

Oui, en plus, l'USMH est sur une bonne dynamique. J'espère que cette démission ne pèsera pas trop sur les joueurs, sur l'équipe, et qu'ils pourront gérer cette rencontre et arracher la qualification. Concernant Benchikha, je lui souhaite bon courage dans la suite de son parcours.

1. I.