Lounès Gaouaoui : «La JSK n’a pas besoin de recruter un gardien»

Lounès Gaouaoui, l'un des meilleurs gardiens de l'histoire de la JS Kabylie et de l'équipe nationale, est revenu à travers cet entretien sur les performances de la JSK durant cette phase aller. Il a également évoqué les beaux moments vécus dans le nouveau stade Hocine-Aït-Ahmed cette saison.

 

Suivez-vous les rencontres et l’actualité de la JSK ?

Aucun Kabyle ne peut rester indifférent aux performances et aux résultats de la JSK. Même si j'ai travaillé dans d'autres clubs, je suis toujours les matchs de l'équipe.

 

Comment jugez-vous le parcours de la JSK cette saison ?

L'équipe a mal débuté la saison, malgré la présence d'un fervent public qui soutenait son équipe en force. Les premiers matchs n'ont pas été bien gérés, mais, ensuite, les résultats se sont améliorés. Toutefois, techniquement, cela restait limité, provoquant une certaine frustration chez les supporters, qui ont exercé une pression notable sur le coach. J'ai eu l'honneur de jouer contre mon ancien club avec l'équipe de Mostaganem, et j'ai personnellement constaté que l'équipe manquait de bons joueurs à des postes clés. Certains profils n'étaient pas satisfaisants, ce qui a déséquilibré l'équipe.

 

Un recrutement de taille s'impose, donc ?

Évidemment, cela ne sera pas facile. Sans recrutement, sans renforcement, il sera difficile, voire impossible pour l'équipe de conserver sa première place au classement. Il faut d'abord penser à combler les lacunes défensives, car une défaillance flagrante se manifeste dans ce secteur, mais aussi au milieu du terrain et en attaque. À mon avis, l'équipe a besoin d'au moins cinq joueurs pour se renforcer. J'insiste particulièrement sur la défense : aucune équipe ne peut prétendre jouer les premiers rôles sans une assise défensive solide et cohérente. Et, bien sûr, un entraîneur est indispensable, car l'équipe se trouve actuellement sans encadrement.

 

Quel genre d'entraîneur l'équipe devrait-elle avoir, surtout en ce moment critique, selon vous ?

Au début de la saison, j'étais optimiste concernant la nomination du coach Abdelhak Benchikha, qui me semblait le profil adéquat pour les attentes de la JSK. Malheureusement, il a démissionné, probablement sous la pression extérieure qui entourait le club. Ce qui est fait est fait. La JSK est un grand club, représentant toute une région, qui a souvent incarné l'Algérie pendant les années où l'équipe nationale n'était pas au mieux. De 1990 à 2005, elle a apporté de la joie à tout un peuple. Pour revivre ces moments de gloire, le club a besoin d'un entraîneur à la hauteur de son histoire, quelqu'un de courageux, un tacticien capable de transmettre sa vision du jeu, d'enseigner aux jeunes les petits détails qui feront leur progression. Des jeunes comme Boualia, Akhrib...ont besoin de quelqu'un qui les oriente et les pousse à donner le meilleur d'eux-mêmes sur le terrain.

 

Au début de la saison, la JSK a reçu un coup dur en perdant les services du gardien Gaya. Cela a-t-il influencé le rendement de l'équipe ?

Oui, c'était un coup dur. L’équipe a perdu une pièce maîtresse avant même le début de la saison. Comme je l'ai dit, une bonne assise défensive est cruciale pour une équipe qui ambitionne de jouer les premiers rôles, et le gardien de but en fait partie intégrante. Gaya était connu pour son apport bénéfique, mais Hadid a su s'imposer et tirer profit de cette malheureuse occasion.

 

Comment avez-vous trouvé les performances de Hadid ?

Hadid est un excellent gardien, qui a subi beaucoup de pression la saison dernière à cause des mauvais résultats, et cette saison, après avoir remplacé Benrabah, il s'est tout de même imposé et a surpassé les attentes. Mais soyons honnêtes, le leadership et l'apport de Gaya sont des qualités rares chez les gardiens.

 

Des informations circulent sur l'intérêt que porte la JSK pour le gardien de but Alexandre Oukidja. Cela représente-t-il une bonne idée pour l'équipe ?

Franchement, c'est une bonne idée, mais, personnellement, je préférerai que les licences libres soient réservées aux joueurs de champ pour renforcer l'équipe. Gaya Merbah reviendra bientôt, donc si une licence de plus est disponible, je préférerai qu'elle soit utilisée pour un joueur de champ plutôt que pour un gardien.

 

Vous avez joué contre la JSK cette saison, vous avez vécu un beau moment en retrouvant la grande galerie kabyle dans un grand et nouveau stade. Comment cela a-t-il été pour vous ?

J'étais incroyablement impressionné une fois au stade. Les supporters de la JSK ont une force vocale incroyable. Durant les dernières minutes de la deuxième mi-temps, alors que la JSK menait 2-1, notre équipe a essayé de revenir au score, mais ils on poussé leurs joueurs à ne pas céder et à éviter l'égalisation. Chapeau à eux, ils m'ont impressionné. Je leur dirais de continuer ainsi, car ils ont toujours été là lorsque l’équipe n'allait pas bien. Les joueurs de la JSK sont chanceux de les avoir à leurs côtés, c'est un public en or. Le public de la JSK connaît bien le football, lorsqu'il critique, il y a de bonnes raisons.

 

Si vous avez un conseil à donner aux joueurs, ce sera quoi ?

Ils doivent réaliser qu'ils jouent pour un club avec une histoire, où des gens se sont sacrifiés pour lui. Ils doivent se concentrer sur leur travail, être responsables en dehors du terrain et cesser de suivre ce qui se dit sur les réseaux sociaux. Ils doivent se fixer des objectifs clairs et avancer. J'ai vu des photos de deux joueurs à l'étranger quelques jours avant un match important en coupe d'Algérie, cela ne devrait jamais se produire. Ils doivent à la hauteur des attentes et des espoirs placés en eux.

 

Si la direction vous demande de revenir à la JSK, allez-vous accepter ?

 (Rire) La JSk est ma deuxième famille, évidemment que je dis oui.

J.I.

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