De nouvelles têtes, et une souplesse tactique inhabituelle
Ça y est, le problème de l’entraîneur étant reglé, l’Algérie va devoir se concentrer sur le travail qui devra être fait à court et a moyen terme pour reconstruire une sélection qui tentera d’enchaîner d’autres performances, sur une base d’un travail déjà fait, mais qui va connaître un énorme chamboulement.
Belmadi a promis des changements, beaucoup, dans la stratégie, dans le jeu et même dans la composante. «De toutes les manières, avec ou sans qualification, beaucoup de choses allaient arriver après cette campagne, on est dans la perpétuelle réflexion, de comment faire du groupe, un groupe plus performant, donc, c’est plus là-dessus qu’on va se baser, la reconquête de notre niveau… Evidemment qu’il y aura un effectif qui va évoluer, on cherche à être plus forts, que ce soit avec le groupe, et la méthode de travail , des idées de jeu, il faudra se réinventer, renvoyer de la force au projet qu’on veut mettre en place, il faudra qu’on adhère à ça», disait le coach dimanche au site de la fédération, des propos qui annoncent une véritable révolution dans les mois à venir, car Belmadi ne pourra pas le faire d’ici juin, le temps presse, et il va devoir repartir avec un groupe déjà en place, du moins, les plus performants d’entre les éléménts du groupe, l’idée sera de redémarrer la machine défectueuse, en lui renvoyant de la force, comme il l’a si bien dit, et que les joueurs y adhèrent.
Staff
La seule et unique chose qui risque de ne pas changer, ça sera le staff, Belmadi ne va pas chambouler ce dernier, même si on avance déjà quelques petites retouches, avec probablement l’arrivée d’un entraîneur des gardiens de but, ce dernier se chargera du dossier du rajeunissement, aidé naturellement par Bouras, car cette fois, Mbolhi pourrait ne pas aller au bout de l’aventure, certes pour un gardien les miracles sont possibles, en témoigne l’exemple de l’Italien Buffon, mais le trio va être renouvelé, et une stratégie va être mise en place pour trouver les oiseaux rares de l’autre côté de la Méditerranée, car dans notre championnat, le staff n’a jusqu’à présent rien pu mettre sous la dent.
La possibilité d’accorder plus d’attention à un Boulhendi, par exemple, ou même Zitouni des U20 n’est pas à écarter, d’autres portiers issus de l’immigration seront aussi ciblés dans le but renforcer la cage.
Les latéraux
La dernière CAN, et les deux matches contre le Cameroun auront été stressants pour Belmadi et son staff, la faute à des carences dans des postes clés, des joueurs inaptes et surtout l’absence de doublures qui a fait mal, même très mal à l’EN de Belmadi, l’exemple d’Atal qui a été aligné à gauche en est la parfaite illustration, même si ce choix fait partie de ceux que les spécialistes ont reproché à Belmadi, car même si le coach a expliqué que Touba n’était pas prêt pour une titularisation, il n’en demeure pas moins qu’Atal ne l’était pas non plus, absent un mois des terrains pour cause d’une blessure compliquée, il revient, joue peu et se fait titulariser dans un poste qui n’est pas le sien, et où il n’avait plus rejoué depuis 2017, date de son accession avec le PAC en Ligue1. En fait, Bensebaïni n’a pas de doublure convaincante, puisque ni Farès, ni Khacef, ni même Chetti qui était pourtant dans le groupe de la CAN n’ont réussi à convaincre le coach, soit par une inaptitude physique ou technique, en résumé, Bensebaïni a besoin d’une doublure, c’est peut-être le moment de penser à certaines options longtemps négligées, à l’image de celle de Hamache, ou même celle d’Aït-Nouri, un sujet tabou pour Belmadi, mais après ce que l’équipe a enduré en mars, il faudrait peut-être secouer le cocotier et en finir définitivement, un non pour une équipe en reconstruction serait synonyme d’un non définitif, et le dossier pourra être fermé sans que personne crie au scandale. Atal à droite, Atal à gauche, mais Atal est tout le temps blessé, cela nécessite une solution, et au moment où toutes ses doublures sont en difficulté, l’on se demande si Belmadi ne ferait pas bien d’aller à la recherche d’un titulaire dans ce poste, car même si Benayada semble pouvoir tenir la baraque d’ici quelques mois, il faudra sérieusement réfléchir à un latéral pour être le numéro 1, capable de pousser Atal soir vers la porte soit vers le haut, l’option Zedadka pourrait être très bientôt osée.
Rajeunir l’axe
Avec un Benlamri sans club et en nette perte de vitesse, et un Mandi qui commence déjà à réfléchir à une retraite internationale, un Bedrane incapable de répondre présent lors des grands rendez-vous, c’est aussi le moment de dénicher des axiaux pour la défense, Touba, qui a excellé en mars en quelque minutes à gauche, devrait retrouver l’axe et jouer dans le poste où il est actif en club, l’avenir lui appartient, étant donné que Belmadi est finalement convaincu par sa solidité défensive, il composerait un duo solide avec Tougaï qui ne cesse de gagner des galons à l’EST, un renfort et des arrivées sont donc nécessaires dans ce poste, un recours aux jeunes des autres sélections n’est pas à écarter, des éléments comme le U20 Ouchaouche peuvent donner des solutions, au moment où le championnat national ne semble pas produire des éléments de qualité ces dernières années.
Milieu
Au milieu, tous les regards seront braqués sur la récupération, c’est dans ce domaine que l’EN a failli, Guedioura annoncera bientôt sa retraite internationale, l’EN retournera au point de départ, avec comme seule option un Zerrouki qui a du mal à convaincre, peut-être par manque d’expérience, mais son jeu est jugé un peu trop laxiste pour un poste qui a connu le passage d’éléments comme Lacen, comme Guedioura qui ont su faire dompter les adversaires même en Afrique... Un élément comme Feghouli semble avoir accusé le coup, d’où l’importance de donner plus de prérogatives à Boudaoui, voire à un autre élément qui viendrait renforcer l’entrejeu de l’EN.
L’attaque qui ne carbure plus comme avant doit elle aussi être revue, Bounedjah a, semble-t-il, baissé les bras, et Slimani qui se rapproche de plus en plus de la fin de sa carrière doivent obliger Belmadi à chercher des avant-centres, ça ne sera pas du gâteau, lorsqu’on sait qu’il n’y a pas 36 000 solutions, vu la pénurie d’attaquants dans le monde, et même dans nos sélections de jeunes.
Un schéma et des rescapés
Des rescapés dans les plans de Belmadi, il y en aura forcément, et la plupart seront en attaque, des joueurs comme Mahrez et Belaïli peuvent encore donner à la sélection, mais là aussi ils auront besoin d’un renfort, Belmadi pourrait se séparer des services de Benrahma, tant qu’il ne lui a pas trouvé le cadre idoine pour en tirer profit. Adepte du 4-2-3-1 et du 4-1-4-1, Belmadi a joué 2 fois avec 5 défenseurs, et si la première manche est passée, la 2e à Blida ne l’a pas été, Belmadi a essayé d’expliquer que ses consignes étaient offensives mais il lui sera difficile de convaincre la rue que brusquer un onze après 4 ans de système à 4 défenseurs pouvait fonctionner. Avant l’échec et la chute de 2022, les techniciens reprochaient à Belmadi ses choix, et son jeu qui est devenu prévisible, c’est sur ce point que le coach a décidé enfin de travailler, le staff sera désormais plus souple, et élargira son panel, pour avoir plus d’espaces de manœuvre, cela pourrait se faire en fonction des carences et des nouvelles têtes attendues dans les prochaines dates. En résumé, l’EN sera complètement relookée, en attendant de voir si ce nouveau look plaira à ses fans et s’il sera suffisamment bouleversant pour ses adversaires, réponse dès le mois de juin et les matches contre l’Ouganda et la Tanzanie.
S.M.A