L’avion ayant transporté l’équipe nationale d’Algérie au Gabon pour prendre part à la phase finale de la CAN 2017 en tant que favorite, peut chauffer ses moteurs. Les Algériens viennent de compromettre grandement leurs chances de qualification en quart de finale après une défaite amère hier à Franceville contre les Aigles de Carthage (2-1).
Ces derniers se dressent visiblement comme un véritable écueil pour les Algériens qui avaient, rappelle-t-on, subi le même sort lors de la CAN 2013 en Afrique du Sud. L’Algérie est passée complètement à côté de la plaque offrant une opportunité à la Tunisie d’espérer aller plus loin dans le présent tournoi gabonais. Récital d’un match lamentable des Verts, de plus en plus au fond du trou.
Slimani et Mahrez ratent le coche
La sélection nationale fait une entame en force de la rencontre. Dès le coup d’envoi donné par le directeur de jeu seychellois, les Verts, condamnés à la victoire, vont imposer leur rythme sur leur adversaire du jour. L’attaquant de Leicester City, Islam Slimani, aurait pu donner précocement l’avantage au score à ses coéquipiers. On entamait tout juste la 6e minute de jeu quand Brahimi effectue un joli retrait sur la tête de Slimani, mais la balle de ce dernier sera repoussée sur la ligne par le portier Mathlouti, dans un ultime geste du pied. La défense des Aigles a eu vraiment chaud. A ce rythme, les Algériens semblaient bien partis pour un match de trois points. La réaction tunisienne ne tarde pas à avoir lieu puisque quatre minutes plus tard le gardien Asselah sauve son but après un coup franc direct dangereusement botté par Khazri. A la 12e minute, Guedioura réplique d’un tir foudroyant des 30 mètres obligeant Mathlouti à repousser le ballon. Le match s’équilibre au fil que les minutes s’écoulent. Ce n’est qu’à la 23e minute que le danger est revenu par la formation tunisienne sur un tir de Khazri, mais Asselah sera à la parade. Dans une réaction d’orgueil, les Verts ratent une nouvelle fois une belle occasion de débloquer le match. Royalement servi par Slimani, Mahrez obligera d’une balle à raz-de-terre le gardien tunisien d’étaler toute sa classe pour mettre le cuir en corner. Depuis lors, le match replonge dans la monotonie avec des opportunités de but qui se font de plus en plus rares. Le Seychellois enverra les deux équipes aux vestiaires sur un nul blanc globalement logique.
Bourdes défensives
Une très désagréable surprise sera réservée aux Verts en début de la seconde période où les entraîneurs n’ont pas effectué de changement pour les débuts. Alors que les attaquants tentaient de trouver des solutions offensives, l’Algérie concède un but… bête. A la 50e minute plus précisément, le poison de Mesakni progresse sur la droite effectue un retrait qui sera détourné par Mandi dans ses propres filets. La Tunisie prend l’avantage au score, ça se complique pour les Verts. Ces derniers, curieusement, ne sauront jamais mettre en difficulté une équipe tunisienne très disciplinée tactiquement et parfaite concentrée. Nous assisterons alors à une piètre prestation algérienne en seconde période qui nous rappelle sa première mi-temps contre les Warriors. Et ce sont les Aigles de Carthage qui vont profiter de l’occasion pour profiter d’une défense qui excelle en matière de bourdes. Cette fois-ci, la « catastrophe » provient de l’un des meilleurs défenseurs en Europe, Ghoulam en l’occurrence. Une erreur lamentable qui sera exploitée par Khazri prenant le cuir avant d’être déstabilisé en pleine surface de réparation. L’arbitre seychellois n’hésitera pas, d’ailleurs, à accorder un penalty limpide à la Tunisie qui sera transformé imparablement par Sliti (65’). Un but qui va faire encore davantage mal à l’équipe algérienne totalement dépassée par la tournure des évènements. Les capés de Kasperzack se contenteront de gérer leur confortable avance de deux buts tout en procédant par des contres meurtriers qui ont failli saler davantage la note. Il a fallu un sursaut d’orgueil de Hanni pour sauver l’honneur, dans les arrêts de jeu, d’une équipe nationale tout simplement lamentable.
Mohamed Fayçal
Algérie 1 – Tunisie 2
Stade de Franceville, pelouse en bon état, affluence moyenne, arbitrage de Bernard Camille (Seychelles) assisté de Mohamed Ibrahim (Soudan) et Abel Baba (Nigeria)
Buts : Mandi (50’ CSC), Sliti (65’) Tunisie. Hanni (90’+1) Algérie
Averts :
Guedioura (14’), Meftah (30’), Ghoulam (64’) Algérie.
Maaloul (45’+1) Tunisie
Algérie : Asselah, Meftah, Mandi (c), Bensebaini, Ghoulam, Guedioura (Abeid 90’+3), Bentaleb, Brahimi (Hanni 74’), Mahrez, Ghezzal (Bounedjah 68’), Slimani
Entr. Leekens
Tunisie : Mathlouti (Jridi 88’), Negguaz, Abdennour, Ben Youcef, Maaloul, Ben Amor, Sassi Ferjani, Msakni, Khazri (Yakoubi 74’), Sliti, Akaichi (Khenissi 78’)
Entr. Kasperzack
Kasperczak : «C’est ce genre de matches qu’il faut gagner»
Le sélectionneur de la Tunisie, Henryk Kasperczak, était, bien entendu, content de la victoire de son équipe face à l’Algérie. Il a estimé que ses joueurs voulaient vraiment gagner ce match et continuer l’aventure dans cette coupe d’Afrique. «Aujourd’hui, nous avions plus de chances et d’efficacité offensive, contrairement à la première rencontre face au Sénégal. Nous avons réussi à inscrire un but dévié par un défenseur algérien. Après, l’adversaire s’est fait piéger par une grosse erreur d’un défenseur, qui méritait d’ailleurs un carton rouge, malheureusement l’arbitre avait oublié de le lui donner. L’équipe a eu aussi les ressources nécessaires pour rebondir car ce n’est pas facile de jouer un match après une défaite dans un groupe relevé comme le nôtre. Nous avions les ressources mentales et physiques pour réussir ce match. Les Algériens étaient également dans la même situation, mais des matches comme ceux-là, il faut les jouer pour les gagner. Ils avaient moins de réussite, surtout au début de la rencontre lorsque notre gardien de but s’est illustré en détournant une balle qui allait mourir dans les filets. Nous avons eu de la chance sur cette action», a-t-il fait savoir.
«Nous avons moins bien joué, mais nous avons gagné»
Le coach des Aigles de Carthage a assuré que son groupe possède de la qualité sur tous les plans et que des choses intéressantes pourraient y être dégagées. «En football, on marque des buts et on en encaisse. Aujourd’hui, nous avons encore encaissé dans les dernières minutes, mais, heureusement que nous menions par deux buts d’écart. C’est une satisfaction. Il y a des choses intéressantes au sein de mon équipe. Elle est conquérante et aujourd’hui nous avons marqué deux buts, alors que, face au Sénégal, nous avons raté d’innombrables opportunités qui ne demandaient qu’à être mises dedans. Il y a eu beaucoup de choses positives lors des deux rencontres et la conclusion que je peux faire c’est que notre équipe peut aller très loin dans cette compétition à condition qu’elle reste toujours elle-même. Aujourd’hui, nous avons réalisé un moins bon match que contre le Sénégal, mais nous avons gagné», a-t-il souligné.
K. F.
Leekens : «Il ne faut pas s’attendre à gagner quand on offre des cadeaux»
Le sélectionneur national, Georges Leekens, n’a pas été convaincant en conférence de presse. Ses arguments ne tiennent pas la route ; il a été évasif à propos de son avenir. «Nous avons très bien commencé le match et nous étions très motivés. Nous avons encaissé un but, un auto-goal, sur une remise en touche où il ne fallait pas sortir de la sorte. Le deuxième but est la conséquence d’une faute personnelle. Ce sont ce genre de fautes qu’il fallait éviter si nous voulions réellement gagner des matches. Nous devions être efficaces, mais nous avons péché par un manque de réalisme surtout que nous avons raté de nombreuses opportunités. En deuxième mi-temps, nous avons pris les deux buts, ce qui a compliqué notre tâche», a-t-il indiqué.
«Le football, c’est aussi bien défendre»
Sans l’enfoncer vraiment, le coach des Verts a parlé des carences défensives de l’équipe. «Nous n’avons pas été au même niveau que la Tunisie. Nous sommes en train de chercher les raisons de ces échecs à répétition. L’équipe joue bien au football, mais elle n’arrive pas à éviter les erreurs depuis quelque temps. Le football, c’est aussi bien défendre et, aujourd’hui, nous l’avons vu avec la Tunisie, qui a incorporé un défenseur à la fin du match pour garder le score. Nous avons inscrit un but à la fin du match, mais les carottes étaient déjà cuites. Les Tunisiens ont bien défendu leur acquis, alors que nous étions loin de notre véritable niveau», a-t-il souligné, avant d’enchaîner : «Nous avons de gros problèmes lorsque nous sommes en phase offensive et on se fait prendre par une contre-attaque. Nous avons été très en difficulté lors des deux matches et nous avons offert des cadeaux à nos adversaires. En revanche, nous n’avons pas eu des offrandes de la part de nos adversaires.»