Le brassard de capitaine n’a visiblement pas porté chance à Mandi. Après un premier match où il n’était pas parfait, il était hier derrière l’ouverture du score de la Tunisie avec un but contre son camp. Dans cet entretien, il ne cache pas sa déception ; il croyait que les soucis en défense allaient disparaître et, finalement, c’est toute l’équipe qui a coulé. On l’a accosté en zone mixte, il était comme d’habitude disponible.
Encore des buts encaissés, cette fois c’est la défaite au bout…
C’est cruel, on était bien en place, on avait réglé ce problème en défense, qui nous avait causé du tort contre le Zimbabwe ; on était assez solides, on disait à la mi-temps que c’était bien, mais qu’il ne fallait absolument pas se relâcher ; il fallait donner encore plus, mais, malheureusement, ils marquent sur un coup du sort, sur un but improbable ; il les relance dans la partie, après, revenir au score, c’était difficile.
Des erreurs individuelles sont à l’origine de cette défaite, c’en est trop, non ?
Le premier but, c’était de la malchance, le ballon part d’une touche, c’était contré, je ne voulais pas du tout le mettre ici ; on était pourtant solides, on n’avait pas concédé beaucoup d’occasions, on prend un sérieux coup derrière la tête. Après le 2e, Faouzi a fait ce qu’il a fait, on ne s’inquiète pas pour lui, on sait que c’est un très, très grand joueur, un grand homme. Il va relever la tête, il va répondre présent dès les prochaines parties.
L’équipe ne produit plus le même football, elle n’a plus cette ténacité qui faisait sa force autrefois, pourquoi ?
Je ne pense pas. Face au Zimbabwe, on était revenus dans la partie alors qu’on perdait, là on a essayé de revenir, on s’est créé des occasions. Il y a Sofiane Hanni qui a marqué à la fin, on avait un petit espoir d’arracher un nul, mais c’était trop difficile. On a réduit l’écart trop tard.
A quel point fait-elle mal cette défaite ?
C’était un derby, psychologiquement, forcément, on veut gagner ce genre de rencontre ; on s’était parlés, on s’était dit des choses, on était bien entrés dans le match ; on avait commencé à faire le match qu’on voulait, on n’avait pas énormément d’occasions. Et prendre des buts comme ça, en 2e mi-temps, c’est un but improbable. Malheureusement, on le prend, on a surtout joué de malchance sur ce but-là, surtout.
Est-ce que vous ne sentez pas que vous etiez un peu lâché vous les défenseurs par un milieu qui devait vous soutenir ?
Je ne sais pas. Il est difficile de commenter ça.
Un Bentaleb, par exemple, n’a pas été à la hauteur, vous confirmez ?
Je ne parle pas individuellement des joueurs, on perd tous ensemble, il n’y a personne qui sort du lot que l’on perde ou l’on gagne, non, le bloc. Comme je vous l’ai dit sur le terrain, c’est difficile de le voir ; il faut analyser ça à froid, longuement avec le coach, mais il faut apprendre très vite, car on n’a pas le temps en sélection.
Avez-vous les capacités mentales pour réagir ?
Oui, on en a, après ça va être compliqué, on le sait. Maintenant, il nous faut un exploit pour se qualifier en assurant le dernier match, mais on va y croire jusqu’au bout. Honnêtement, on n’est pas résignés, on est dégoûtés de ce match-là. Ce soir, on va avoir la tête à l’envers, et dés demain on sera focalisés sur le match du Sénégal.
Lors des dernières 24 heures, il y a eu du grabuge à l’intérieur de la sélection, des blessures et des bagarres aussi, vous qui êtes capitaine, cela n’a-t-il pas perturbé la préparation de ce big derby ?
D’abord, je suis là pour parler du match pas du groupe, c’est bateau, mais c’est un groupe qui vit très bien, on rigole beaucoup, on travaille beaucoup aussi, malheureusement, on n’est pas récompensés ce soir.
Le Sénégal, ça s’annonce comment ?
C’est un gros d’Afrique, il nous faut absolument une victoire, on verra après.
Ça rappelle 2015 et le fameux match gagné en Guinée équatoriale…
Ça sera le Sénégal, et ça va être le Sénégal aussi, on espère que ça va être en notre faveur encore une fois.
S. M. A.
Slimani et Meftah au contrôle antidopage
Le bus des Verts a quitté le stade de Franceville sans deux joueurs, à savoir Rabie Meftah et Islam Slimani. Les deux produits du football local ont été conduits au contrôle antidopage qui a pris beaucoup de temps. C’est Walid Sadi qui s’est chargé de les attendre pour les conduire ensuite à Moanda à bord d’une voiture ; il y avait aussi Tewfik Korichi, le DTN.
Les supporters à Korichi : «Raouraoua s’est foutu de nos gueules en nous ramenant Leekens»
Très fidele à l’EN, Chmissou, le célèbre supporter de l’EN, était au bord des larmes hier soir après le match. Il a quitté le stade très en colère après la défaite, il voulait tant que l’EN gagne le derby maghrébin.
En quittant le stade, il s’est rapproché du grillage proche du vestiaire, où la voiture de la FAF attendait Slimani et Meftah qui effectuaient le contrôle antidopage et a lancé en direction de Korichi, le DTN : «Ya chikh, vous auriez dû les coacher vous-mêmes, Raouraoua s’est foutu de nos gueules en nous ramenant cet entraîneur. Il a beaucoup tardé à faire ses changements, il y a en plus des joueurs qui méritaient de sortir très tôt, c’est des tricheurs.» L’analyse faite par le petit blidéen a fait sourire le DTN qui a constaté que les supporters savaient eux aussi faire une analyse ; elle était d’ailleurs plus que correcte, le tout devant un Slimani qui était tout content de ne pas subir la foudre de ce supporter.
S. M. A.
Il a été empêché de rejoindre le vestiaire du Sénégal
El Hadji Diouf à Compétition : «Je n’ai pas reconnu l’Algérie»
Juste après le coup de sifflet final du match d’hier entre la Tunisie et l’Algérie, nous avons croisé l’ancienne star sénégalaise El Hadji Diouf.
L’ancien baroudeur de Liverpool tentait vainement d’accéder aux vestiaires de l’équipe de son pays, muni d’un badge de consultant, lui qui fait des piges avec Canal+ et son plateau de CAN ici au Gabon.
Nous avons profité de sa présence pour lui demander son avis sur l’Algérie, même s’il n’avait pas trop le temps, il s’est permis de nous dire : «Franchement, je n’ai pas reconnu votre équipe.» Une réponse qui en dit long sur le rendement décevant de l’EN hier, et qui la rapproche plus que jamais de la porte de sortie. Le pays de Diouf ne va sûrement pas nous faire de cadeau.
S. M. A.