George Leekens ayant montré ses limites, on ne compose plus avec lui en sélection nationale. Madjid Bougherra a pris le relais, même si la chose n’a pas encore été officialisée. Histoire de sauver les apparences.
Comme on pouvait s’y attendre, l’énorme déception des Verts au Gabon ne pouvait rester sans conséquence. Les changements ont déjà commencé. Mohamed Raouraoua, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), en a lancé le processus. Au passage, il détourne l’attention des Algériens sur sa personne.
Raouraoua lui a confié les rênes avant d’aller se soigner à Paris
Jeudi dernier, Raouraoua a été pris d’un malaise, peu après le (non) match des Verts face à la Tunisie. Dans la soirée, il s’est envolé en direction de Paris pour se prendre en charge médicalement. Au préalable, il s’est soucié de prendre attache avec Madjid Bougherra, l’ancien capitaine des Fennecs, actuellement dans le staff technique, pour lui suggérer de carrément prendre le pouvoir, en son absence. Cette nouvelle donne a, semble-t-il, ravi les joueurs qui ont majoritairement adoubé. Cela les change singulièrement de Georges Leekens, qui a consommé tout le crédit qu’il avait à leurs yeux. Plusieurs indices l’ont montré au Gabon. Ils ont commencé par critiquer sa préparation physique avant le match contre le Zimbabwe. Après la piteuse prestation face à la Tunisie, ils ont dénoncé ses choix tactiques.
Le divorce, les Algériens l’on vu en direct à la télé
La rupture avec Leekens, les Algériens l’ont vue même en direct à la télévision, avec la réaction Brahimi. A sa sortie, le sociétaire de Porto n’a pas serré la main du Belge, il n’a même pas regardé dans sa direction, il est allé taper dans une glacière pour manifester sa colère. En fait, tout montre aujourd’hui que le divorce est consommé et le train du changement est en marche, Bougherra prenant place dans le premier wagon. C’est déjà lui qui avait demandé à Bounedjah de s’échauffer, contre le Zimbabwe, sans en consulter Leekens. C’est aussi lui qui provoqué le changement de Belkhiter à la mi-temps pour le substituer par Meftah.
Bougy agissait en chef caché, voilà ce qu’il a déjà fait
«Je suis défenseur, je sais ce que je dis, moralement Belkhiter est out», aurait-il laissé entendre autour de lui. Et dire que Leekens était lui aussi un défenseur au sein des Diables rouges… Par ailleurs, Bougherra a assumé son nouveau rôle avec autorité. Par exemple, il est allé parler à Soudani et Mbolhi pour les soutenir psychologiquement. Après l’accrochage entre Slimani et Cadamuro, si les choses n’ont pas dégénéré, c’est justement parce Bougy a joué un grand rôle dans l’apaisement de la situation. Il a vite éteint l’incendie quand le Belge se limitait à contempler le feu. L’ancien capitaine Madjid Bougherra est maintenant le commandant de bord. Le boss lui en a remis les galons.
A. B.
Après le black-out, elle décrète le huis clos
La FAF recherche des boucs émissaires désespérément
Au lendemain de la défaite des Verts face à la Tunisie, la FAF a décidé de couper les ponts avec la presse nationale et internationale.
Le service communication de la FAF a fait savoir hier aux médias couvrant l’actualité de l’EN, ici à Franceville, qu’aucune séance d’entraînement de la sélection ne sera ouverte, même les habituelles 15 petites minutes auxquelles on avait droit jusqu’ici ont été zappées, du coup, seule 15 minutes autorisées par la CAF seront accessibles ce dimanche, soit à la veille de la rencontre, une séance qui pourrait avoir lieu plus tard que d’habitude étant donné que le match va se jouer cette fois à 20h et non pas à 17h comme lors des 2 premières sorties.
Black-out
Ainsi, et pour la première fois depuis très longtemps, l’EN sera coupée du monde extérieur, en dehors du territoire national, le public algérien resté chez lui au pays n’aura même pas les images vidéo qu’il a eu l’habitude de voir pour se rassurer avant chaque partie, il devra se contenter des photos ‘’froides’’ que le site de la FAF a l’habitude de balancer de temps à autres, des photos qui ne racontent rien de la réalité qui caractérise la vie dans ce centre Heliconia de Moanda où le groupe est en train de vivre très mal sa CAN
La chasse aux journalistes
Comme vous l’avez constaté, Compétition tente tant bien que mal de vous proposer les détails du peu de temps qu’on nous laisse vivre, même lorsqu’on est derrière les murs du stade, dans la mesure du possible on fait de notre mieux pour satisfaire les exigences de nos lecteurs, mais face à l’acharnement auquel on fait chaque jour face, la mission est un peu plus difficile, puisqu’au lieu de veiller sur la sécurité des joueurs les agents qui accompagnent les Verts oublient leur principale mission et partent à la chasse aux journalistes. Malgré cela et c’est toujours dans ce sens que l’accrochage qui a eu lieu avant le derby de la Tunisie entre Slimani et Cadamuro (confirmé par le service de communication de la FAF) vous a été raconté dans le détail qui a désigné Cadamuro comme coupable, ce n’est sûrement pas ça qui fera de nous ou des autres journalistes ayant rapporté ce fait, la cause des malheurs de la sélection dans cette CAN, au contraire, cela explique peut-être le malaise qui fait que l’équipe patine et trouve du mal à imposer son jeu qui faisait autrefois sa force. En tout cas la présence des Verts à Moanda risque de ne pas durer, les stats sont défavorables, en tout et pour tout 15 petites minutes restent accessibles grâce à la CAF, le prochain rendez-vous risque d’être dans le bunker de Sidi Moussa dans 2 mois.
S. M. A.
Feghouli parle de sa mise à l’écart
«En Algérie c’est compliqué»
«Je suis déçu, mais l’Algérie reste dans le sang»
Dans une interview exclusive accordée à SFR et qui paraîtra demain à 20h20, Sofiane Feghouli est revenu sur son absence dans le groupe Algérie pour cette CAN 2017. Il explique les raisons et affiche sa grande déception à la suite de cette décision. Il réaffirme à l’occasion son attachement à l’Algérie.
Dans son annonce, SFR a passé un petit passage de l’interview, notamment là où il parle de la sélection et des raisons de son éviction. Avec beaucoup d’amertume, il démontre clairement qu’il n’est pas du tout convaincu des explications de Leekens. «Je suis déçu de ne pas être avec mes coéquipiers au Gabon, mais je suis avec eux. J’espère qu’ils vont réussir une bonne CAN », dira-t-il les yeux baissés.
«On m’a fourni des raisons sportives, mais… »
Le journaliste français de SFR a voulu aller plus loin en voulant savoir si la FAF ou le coach Leekens l’avaient appelé pour lui donner des explications, Feghouli, dans la foulée et sans préciser qui l’a appelé pour s’expliquer répondra : «On m’a dit que c’était pour des raisons techniques, mais (il se tait un moment avant de reprendre, ndlr) vous savez, en Algérie c’est un peu compliqué… Je suis déçu, mais je suis à fond avec mes frères qui sont au Gabon. L’Algérie c’est dans le sang, vous savez… »
Il sait pourquoi il n’a pas été pris
On ne sait pas si Sofiane Feghouli est allé plus loin à propos de ce sujet, néanmoins et du peu qu’on a écouté, on a compris qu’il n’est pas du tout convaincu par les arguments sportifs fournis par Leekens. Il sait que c’est une sanction, il connaît la raison de cette sanction et surtout il sait qui l’a sanctionné. Feghouli a été écarté parce qu’il a dit que la FAF s’est trompée en ramenant Rajevac.
A. M.
On n’arrive pas à résoudre le problème de la défense
Mandi est-il réellement l’axial recherché ?
A une certaine époque, notamment sous la houlette de Rabah Saâdane et même Vahid Halilhodzic, l’équipe nationale pouvait se targuer d’avoir une défense de fer. Il faut dire que la présence de joueurs comme Belhadj, Anthar Yahia, Bougherra, Halliche et même Belkalem ont contribué à cette imperméabilité. Ceci dit, le départ à la retraite internationale des trois premiers cités et les blessures à répétition des deux derniers ont provoqué une véritable décadence au sein de l’arrière-garde des Verts et le problème de la défense des Verts n’a toujours pas été résolu. L’équipe nationale est devenue une formation fébrile en dépit de la présence de joueurs de renommée mondiale dans les autres compartiments. Jeudi dernier, au stade de Franceville, les Verts ont dû céder aux coups de boutoir des attaquants tunisiens. Même si l’échec est collectif, il ne faut pas se cacher la face et ne pas parler de la fébrilité de l’arrière-garde qui endosse l’entière responsabilité de la défaite. Les Tunisiens peuvent remercier Mandi et autres Ghoulam de leur avoir offert deux cadeaux pour marquer et remporter les trois points face à un adversaire direct. Lors du premier but, c’est Mandi qui a trompé son propre gardien de but en détournant le tir de Msakni. Ghoulam avait également été coupable d’une grossière erreur, digne des débutants, lorsqu’il avait offert une balle de but à Khazri. Le milieu de terrain de Sunderland a pris le «Napolitain» de vitesse et ce dernier n’a pas trouvé mieux que de le descendre dans la surface de réparation.
Zeffane, Belkaroui et Belkhiter les bouc-émissaires
C'était le penalty du break transformé par Sliti. A un à zéro c’était déjà difficile, alors qu’à deux à zéro c’était quasiment mission impossible. Depuis le départ de Gourcuff, on a «diabolisé» déjà trois défenseurs. D’abord, c’était Zeffane auquel on a fait endosser le match nul face au Cameroun. Depuis, le joueur a disparu de la circulation. Après, c’était au tour de Belkaroui, qui a payé les frais de sa piètre rencontre face au Nigeria et puis c’était au tour de Belkhiter d’être banni après une première mi-temps catastrophique face au Zimbabwe. Mais personne ne parle des grossières erreurs de Mandi, qui n’est pas exempt de tout reproche lors du premier but face à la Tunisie, ou encore de la grossière erreur de Ghoulam qui a offert le but du break aux voisins de l’est. Maintenant la question qui se pose est la suivante : Mandi est-il réellement le défenseur axial recherché ? La réponse est non. Il faudrait chercher des axiaux plus imposants comme Anthar Yahia ou Bougherra et Mandi pourrait être reversé en tant que latéral droit, un poste qui fait défaut aussi aux Verts. Les défenseurs algériens donnaient des signes d’affolement à la moindre accélération des joueurs adverses. Dans le domaine de la vitesse, les arrières axiaux algériens ont du mal à rivaliser et les duels ont été pratiquement perdus. Tant que l’Algérie ne parviendra pas à résoudre le problème de ses arrières, l’équipe nationale éprouvera toujours des problèmes face à n’importe quel adversaire.
Karim F.