Dramatique, catastrophique, horrible, calamiteuse, tous les qualificatifs ne suffiront pas pour décrire cette CAN 2017 disputée par les Verts en ce mois de janvier.
Pourtant cette même équipe, et ces mêmes joueurs étaient donnés parmi les favoris avant l’entame de cette compétition. Pas pour les fans algériens bien évidemment, et les spécialistes du football de notre pays, puisque tous avaient conscience et s’attendaient à ce que cette Coupe d’Afrique soit difficile pour Georges Leekens et ses capés, au vu des grandes insuffisances qu’on a pu constater lors des deux derniers matchs face à deux gros d’Afrique, le Cameroun et le Nigeria en l’occurrence.
Même pas capables de battre une équipe bis du Sénégal !
Désillusion ou pas ? Il faut dire qu’au vu de ce qu’a montré notre équipe nationale lors des trois matchs, aucun regret à avoir, et cela pour la simple raison que nos joueurs n’ont rien fait pour mériter de gagner au moins un match à Franceville.
Rien rien, mais absolument rien. Des joueurs dont la majorité sont des stars dans leurs clubs, mais qui n’ont rien montré lors de cette quinzaine. Quelques tentatives individuelles, mais sur le plan collectif, un véritable fiasco. Aucune motivation, zéro engagement, des déchets techniques considérables, démobilisation même après un but encaissé comme face à la Tunisie, et surtout aucune solidité à tous les niveaux du jeu.
Que dire donc de ce troisième match face au Sénégal ? Une rencontre lors de laquelle nos Verts n’ont même été capables de battre une équipe bis alignée par Aliou Cissé. En fait l’Algérie n’a même pu gagner le moindre match durant cette CAN. On tentera tant bien que mal lors des jours à venir de trouver les raisons de cet énième échec de notre équipe nationale, mais cela suffira-t-il pour vite corriger le tir et tenter au moins de jouer les trouble-fête dans notre groupe, pour ce qui reste des éliminatoires de la Coupe du monde en Russie à partir de l’été prochain. Comment expliquer le rendement de certains éléments irréprochables dans leurs clubs et nuls en terre gabonaise ? Peut-être que ces mêmes joueurs qui rejoindront dès aujourd’hui leurs clubs nous donneront des raisons valables à ce qui vient de leur arriver lors de cette CAN afin au moins d’atténuer la grosse déception qui anime tout un peuple depuis hier soir.
Pour revenir au match, et bien la rentrée de Sofiane Hanni marginalisé en sélection a fait le plus grand bien. Ayant joué juste, c’est lui qui offre suite à retrait sur le côté gauche la première passe décisive à Slimani. Le buteur de l’EN ouvre le score à la 10’ de jeu.
aucune envie de terminer sur une bonne note
Après ce but, on pensait que les Verts allaient continuer à presser, au moins pour tenter de terminer sur une bonne note en montrant un beau visage, mais il ne fut rien. Ce sont au contraire les remplaçants sénégalais qui se saisissent du ballon. Une domination qui finit par être payante à la 42’ de jeu, sur un joli tir de Papa Diope.
Le début de la deuxième mi-temps fut à l’image de la fin de la première période, c’est-à-dire une domination de notre adversaire du jour.
Il a fallu attendre la 52’ pour voir l’EN se créer une véritable occasion de jeu. En effet, suite à un débordement de Riyad Mahrez sur le côté droit, ce dernier sert son coéquipier de club, Slimani, qui contrôle et marque le deuxième but, s’offrant ainsi un doublé. Mais la joie était de courte durée, puisqu’à peine une minute plus tard, il y a eu la réponse sénégalaise. En effet, Sofiane Hanni revenu défendre face à une défense algérienne passive, n’arrive pas à inquiéter Moussa Sow qui égalise d’un très joli tir.
Pas derniers, on se consolera avec ça !
Notre équipe nationale aurait peut-être pu gagner ce match contre le cours du jeu si Slimani n’avait pas raté son face-à-face 15’ minutes avant la fin du match, mais la réalité est que ce match nul est plus que logique, au vu du spectacle qu’a pu nous gratifier encore une fois notre équipe nationale à Franceville.
Les Verts sortent donc de ce premier tour avec deux points au compteur. Leur deux seules consolations : ne pas avoir terminé dernier de cette poule, puisqu’ils devancent une équipe du Zimbabwe très faible et qui a montré ses limites face à deux bonnes équipes, à savoir le Sénégal et la Tunisie. La deuxième autre consolation, c’est que ces mêmes joueurs vont tous retrouver leurs clubs dès aujourd’hui, puisqu’ils sont les premiers à avoir déjà quitter le Gabon.
Sénégal 2 Algérie 2
Stade de Franceville. Temps frais. Affluence faible. Arbitrage de Joshua Bondo (Botswana), assisté de Jerson Emiliano Santos (Angola) et Arsénio Chadreque Marengula (Mozambique)
Buts : Slimani (10’ et 52’) Algérie - Papa Diope (43’), Moussa Sow (53’) Sénégal
Avertissements : Ghoulam (39’), Bentaleb (39’), Cadamuro (58’) Algérie - Famara Diedhiou (74’) Sénégal
Sénégal : Khadim Ndiaye, Serigne Modou Kara Mbodji (Famara Diedhiou 70’), Saliou Ciss, Moussa Sow, Cheikh Tidjane Ndoye, Mohamed Diame, Moussa Konate (Keïta Baldé 90’+2), Zargo Touré, Papa Kouly Diop, Papa Alioune Ndiaye (Idrissa Gana Gueye 79’), Ismaïla Sarr
Entr. : Aliou Cissé
Algérie : Asselah, Meftah, Ghoulam, Cadamuro, Mandi, Guedioura, Mahrez, Bentaleb, Slimani (Bounedjah 80’), Hanni (Ghezzal 82’), Brahimi
Entr. : Leekens
Asma H. A.
Sellal : «Une évaluation sera établie après le retour de l'équipe au pays»
En marge des travaux de la première réunion de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), entamés au Palais des nations, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué qu'une "évaluation" sera faite concernant la prestation de la sélection algérienne de football en Coupe d'Afrique des nations, après le retour de l'équipe au pays. «Une évaluation sera établie après le retour de l'équipe nationale au pays», s'est contenté de répondre M. Sellal aux journalistes. Le premier ministre a ajouté, par ailleurs, que le président de la Fédération algérienne de football Mohamed Raouraoua, pris d'un malaise au Gabon, était "en train de se soigner».
Il a été désigné homme du match
Slimani : «Nous sommes déçus pour les 40 millions d’Algériens»
Auteur d’un doublé, Islam Slimani a été désigné homme du match Sénégal - Algérie. Le joueur algérien a reçu son trophée, mais avait une mine très abattu au point d’oublier son trophée à la fin de la petite conférence de presse. D’emblée, Slimani a assuré que c’était dur pour ses coéquipiers et lui d’être éliminés dès le premier tour. «C’était très dur pour nous. Notre objectif était d’aller le plus loin possible dans cette compétition. Hélas, nous n’avons pas été à la hauteur. Nous devons tourner cette page et apprendre de nos erreurs. C’est en apprenant des échecs que nous grandirons», a-t-il indiqué. A la question de savoir si c’était le premier match face au Zimbabwe qui était le tournant du parcours des Verts, Slimani a répondu par l’affirmative.
«Notre mauvaise entame a été le tournant»
«C’est vrai, je pense que le tournant de notre parcours dans cette CAN 2017 était notre très mauvaise entame. Le premier match contre le Zimbabwe a rendu notre tâche plus compliquée. En plus, nous sommes arrivés ici 2 ou 3 jours avant la compétition. Le temps d’adaptation était très court. Je ne dis pas cela pour trouver des excuses. Nous assumons cet échec et je dis que tant que nous n’avons pas réalisé le parcours qu’il faut, nous ne méritons pas de passer ce tour», a-t-il souligné. Malgré l’expérience des joueurs, l’Algérie n’arrive pas à s’imposer en Coupe d’Afrique. En ce qui concerne cette question, l’attaquant algérien a estimé que l’équipe renferme de jeunes joueurs, mais qui ont une grande expérience dans les compétitions internationales. «Maintenant, comme je l’ai dit tout à l’heure, nous devons apprendre à tout âge, apprendre de nos erreurs. Nous aurions aimé aller en finale de cette CAN car nous savions que 40 millions d’Algériens attendaient beaucoup de nous. Aujourd’hui, nous tout autant très déçus et j’espère que cette déroute du Gabon va nous servir de leçon.» A la fin, Slimani a parlé du choc entre le Cameroun et le Sénégal. «Ce sont deux bonnes équipes et je suis sûr que ce sera l’un des plus beaux matches de cette CAN», conclut-il.
Karim F.
Zekrini : «Arbitrage correct»
L’ex-arbitre international, Mohamed Zekrini, a affirmé que l’arbitre botswanais Bondo a été correct dans l’ensemble mis à part une ou deux erreurs qui n’ont pas influé sur le résultat du match : «Dans l’ensemble l’arbitre botswanais a bien tenu son rôle dans cette rencontre. Les 4 buts inscrits sont valables, il a été près des actions et les cartons distribués sont justifiés. Mis à part une ou deux erreurs il a su tenir la rencontre avec beaucoup de fermeté. Concernant le temps additionnel, je dirais qu’il est le seul chronométreur et par conséquent il a jugé que le temps a été consommé et le match était terminé», a souligné le consultant de l’ENTV.
K. H.