Leekens se projette déjà sur l’avenir. Il n’a pas démissionné et il ne compte pas le faire. Une position qui va obliger le président de la FAF à le limoger de son poste dans les tout prochains jours.
Un fiasco, c’est ce qu’on peut dire de la participation des Verts à la CAN au Gabon. Les Verts vont rentrer à la maison et ce sera alors l’heure de faire le bilan de cette participation. Comme tout le monde le sait, lorsque les résultats ne suivent pas, c’est toujours l’entraîneur qui en paye les frais. On peut donc déduire que le poste de Leekens est clairement en danger. Mais ce dernier semble serein par rapport à cette situation et a même affirmé en conférence de presse qu’il allait rester en tant que sélectionneur national. Mieux, il se projette même sur le prochain match contre la Zambie dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde. Cette position va obliger le président de la FAF à le limoger.
Le 3e entraîneur en 8 mois
La FAF a fait appel à Leekens dans des circonstances assez délicates du moment que les joueurs avaient refusé de continuer avec le Serbe Milovan Rajevac. Arrivé en pompier, il n’a pas pu changer grand-chose. Ce limogeage attendu de l’ancien entraîneur de Mouscron devrait être annoncé au retour de la sélection nationale du Gabon. Les bilans seront faits et la décision sera prise pour montrer la porte de sortie au Belge. Il s’agira donc du 3e entraîneur limogé en 8 mois seulement. D’abord, il y a eu Gourcuff qui est parti juste après le match contre l’Ethiopie. Puis, Rajevac est arrivé et n’a tenu que deux petits stages avant de subir la vendetta des joueurs. Ceci a poussé Raouraoua à limoger un entraîneur qui n’a duré qu’un mois. Enfin, Leekens est arrivé avec un objectif précis, il devait faire bonne figure à la CAN mais ça a été un grand échec. Le limogeage du coach national fera que la FAF aura consommé 3 entraîneurs en 8 mois. L’échec de toute une politique.
Vahid maintenu en 2013, Gourcuff en 2015, pourquoi pas Leekens ?
Vahid avait échoué en Afrique du Sud. Son bilan était le même que Leekens. 1 point en 3 matches. Le président de l’instance de Dely Ibrahim avait maintenu sa confiance en son entraîneur. Deux ans plus tard, Gourcuff a échoué en Guinée équatoriale mais là aussi, il a gardé la confiance de son employeur avant de partir après. Les arguments de Raouraoua étaient : la stabilité et la continuité. Pourquoi il ne ferait pas pareil avec Leekens ? Il l’a ramené, donc il croit en lui !
I. Z.
Leekens : «Oublier la déception et regarder vers l’avant»
Le sélectionneur national ne semble pas mesurer l’échec de la CAN 2017 et ne cesse de parler d’un travail de longue haleine pour récolter les fruits. Encore une fois, il a botté en touche une première question relative à son avenir au sein de la barre technique des Verts. «Je tiens d’abord à féliciter mon collègue Aliou Cissé et le Sénégal pour leur qualification et je leur souhaite bonne chance pour la suite. Je crois qu’aujourd’hui, nous avons fait ce que nous devions faire. Nous sommes rentrés sur le terrain avec la ferme intention de réaliser un grand match. Nous nous sommes contentés d’un match nul, mais je crois que nous méritions mieux. Il faut regarder l’avenir et continuer le boulot qu’il faut faire pour grandir. Il faut savoir que lorsque l’on commence un travail, il faut le terminer. Je suis satisfait de la réaction de mes joueurs, même si j’aurai aimé éviter les erreurs commises. Nous avons marqué des buts, mais nous avons encaissé très rapidement. Ce sont là les détails qui font que nous n’avons pas réussi notre CAN. Les joueurs ont réagi, mais je peux vous assurer que tout le monde est déçu. Nous devons accepter la situation et contourner la déception pour aller de l’avant», a-t-il indiqué.
«En 2013, l’Algérie avait été éliminée dès le premier tour d’une CAN. Une année après, il réalise un grand Mondial»
A la question de savoir qu’est-ce qui n’a pas marché durant cette CAN et où réside la responsabilité des uns et des autres, Leekens a indiqué que c’est un échec général et a donné un exemple de la déroute des Verts à la CAN-2013. «Sportivement, nous sommes tous responsables. Cependant, il ne faut pas oublier qu’en 2013, l’équipe d’Algérie n’est pas passé le premier tour de la CAN sous la houlette de Vahid Halilhodzic, mais une année après, l’équipe a réalisé un excellent Mondial au Brésil. Lorsque j’avais accepté cette mission, je savais que cela n’allait pas être facile. Je connais nos qualités et nos défauts, et ce n’est qu’avec le travail que nous allons retrouver nos forces. Les petites erreurs nous les avons payées cash et sur le plan international, cela ne pardonne pas», a-t-il expliqué.
A la question de savoir quels enseignements a-t-il tiré de cette CAN, Leekens se montre positif : «Quand vous voyez la manière avec laquelle l’équipe a réagi, c’est déjà une bonne chose. Nous devons, néanmoins, corriger certains petits détails pour avoir la réussite. Il ne faut pas omettre que nous avions relevé quelques bonnes choses durant cette expérience africaine. Certains jeunes se sont illustrés à l’image de Ramy Bensebaïni, qui a été une grande satisfaction ou encore d’autres qui ont disputé leur première CAN. Ce qui m’a encore plu, c’est le fait que les joueurs sont sortis la tête haute», a-t-il assuré.
«Nous n’avons jamais renoncé au Mondial»
Georges Leekens conjugue toujours ses propos au futur et affiche une grande sérénité quant à son avenir à la tête des Verts, sans se soucier de tout ce qui se dit çà et là. «Le travail se paye à long terme. Je sais que nous avons réalisé une très bonne préparation nous avons travaillé très dur. Je peux vous assurer que ce groupe va s’améliorer et va progresser. Mon principal objectif c’est de faire le maximum pour l’Algérie. Je ne crois pas au miracle et je ne suis pas magicien. Seul le travail de longue haleine finira par porter ses fruits. Le passé c’est le passé. Nous devons nous projeter vers l’avenir. Nous avons des challenges à relever et je peux vous assurer que nous n’avons pas laissé tomber la qualification pour le Mondial de la Russie. Si vous ne croyez pas, alors il est nécessaire d’arrêter dès maintenant. Personnellement, je suis motivé et je suis sûr que les joueurs le sont aussi. A la fin, je tiens à souhaiter bonne chance au Sénégal et le féliciter pour son efficacité et sa manière de jouer. Je souhaite aussi bonne chance au Cameroun. N’oubliez pas que son entraîneur est compatriote», conclut-il.
Karim F.