En plus des choix techniques
L’élimination des Verts en coupe d’Afrique des nations, c’est la goutte qui fait déborder le vase, car depuis plusieurs mois déjà, les connaisseurs du ballon rond dans notre pays et ceux qui suivent les Verts de près s’attendaient à ce que l’EN ne brille pas en terre gabonaise, et malheureusement ce fut le cas.
Outre les décisions et les choix techniques dont il faudra revoir le mode de gestion, il est impératif aussi de changer certaines fonctionnalités qui ont montré leurs limites au cours de ces deux dernières années.
D’abord, le mode de gestion du groupe. En effet, comme l’a si bien dit Mahieddine Khalef dans notre édition d’hier, des joueurs se sentent intouchables et cela quel que soit leur rendement, bon ou mauvais. De ce fait, il est plus qu’urgent de relancer la concurrence dans cette équipe, comme ce fut le cas sous l’ère Vahid Halilhodzic. En effet, si un joueur passe à côté, chose qui peut arriver, il ne faut pas hésiter à le changer, nul n’est irremplaçable.
Faire appel à des joueurs qui ont faim et qui n’ont pas peur de l’Afrique
Aussi, il faut convoquer des joueurs qui ont faim et qui viennent avec enthousiasme en équipe nationale, même quand il s’agit de se déplacer en Afrique. Le passé et ceux qui jouent au football peuvent confirmer qu’il arrive qu’à un moment donné dans une carrière qu’un élément soit saturé, et qu’il veuille prendre du recul et faire l’impasse sur un match ou deux même en sélection. Karim Matmour avait ressenti le besoin à l’époque pour des raisons personnelles, et c’est loin d’être un crime. Par contre faire appel à des joueurs qui ne souhaitent pas vraiment venir peut porter préjudice à la sélection et à la sérénité du groupe, et cela s’est clairement ressenti lors de cette CAN. C’est pour dire que des discussions s’imposent avant chaque stage entre le staff et les joueurs pour connaître le degré de leur disponibilité et de leur engagement, et cela afin d’avoir une sélection à 100% concentrée sur son objectif, loin des transferts, de la famille ou même des problèmes au sein de leurs clubs. Des joueurs francs comme l’a fait Belfodil avant cette compétition, affirmant à Leekens qu’il ne se sentait prêt pour jouer cette coupe d’Afrique des nations.
Relancer la concurrence au sein du groupe
Ensuite, un autre critère que la FAF a tendance à négliger ces derniers temps, pour un soi-disant classement FIFA qui nous a nui plus qu’autre chose. Des dates FIFA qu’il faudra désormais utiliser et bonifier du mieux possible, en organisant des rencontres face à de grandes nations, et non se ridiculiser comme ce fut le cas avant cette CAN en organisant une double confrontation face à la Mauritanie. Aussi, et vu que les Verts ont des soucis en Afrique, il faut jouer des matchs amicaux dans notre continent, pour se familiariser du mieux possible avec le climat et les conditions sur place et ne plus avoir cet effet surprise qui nous fait à chaque fois défaut.
Des dates FIFA qu’il faut bonifier, notamment en Afrique
Ajoutez à cela cette domiciliation sans fin au stade Mustapha Tchaker de Blida pour une raison débile de superstition. A présent qu’on n’est pas champions d’Afrique et qu’on est mal partis pour disputer la phase finale de la Coupe du monde 2018 en Russie, la FAF devra désormais prendre la décision de revenir au 5-Juillet ou de jouer dans différentes villes algériennes. L’EN est la propriété de tous, et tout le monde a le droit de voir les Verts évoluer, d’autant plus que des nouveaux stades seront bientôt inaugurés.
Arrêter la bêtise du stade Tchaker
L’autre paramètre que même Georges Leekens n’a pas manqué de relever à l’un de ses proches, c’est que nos joueurs sont coupés de la réalité de leur pays et de ce que peuvent penser les Algériens. Leur trajet se limite à faire : l’aéroport Houari Boumediene-Sidi Moussa-stade de Blida-Sidi Moussa- aéroport. Exception faite pour le match où le public est présent, les joueurs ne sont jamais en contact direct avec les supporters ou les Algériens de manière générale. Toutes les séances sont fermées au public ici en Algérie. La seule et unique sélection au monde qui pratique le huis clos total. Avec Vahid, les Verts sortaient de temps en temps dans les hôpitaux, visiter des monuments historiques et pouvaient donc avoir l’avis du simple citoyen. Ils étaient tout simplement proches du peuple, là ce n’est plus le cas. Ils sont comme coupés de leur pays.
Tous ces paramètres et ces raisons qui ont fait que l’EN sombre, la FAF devra les changer pour espérer une construction d’une équipe sur des bases solides, capable de faire encore peur comme dans un passé récent…