La nomination de Fodil Tikanouine au poste de directeur technique national a étonné plus d’un, et ce, pour plusieurs raisons, entre autres l’âge de ce technicien déjà passé par ce poste en 2009 ; il a été à l’origine du système académicien prôné par la FAF et qui a quand même porté ses fruits.
Mais, après huit ans d’arrêt, revoilà Tikanouine avec quelques cheveux blancs en plus qui revient aux affaires avec un nouveau projet. Il s’est même permis de comparer le futur projet de jeu qu’il compte mettre en place à celui du handball. Une déclaration qui a étonné plus d’un malgré le fort lien entre les deux sports, surtout en matière de circulation du ballon. Ceci dit, en dehors des journalistes et des simples amoureux du ballon algérien, les membres du Bureau fédéral sont, eux aussi, contre cette nomination, d’autant plus qu’elle a eu lieu d’une manière unilatérale. Une décision prise par le président Zetchi en personne au point d’irriter la plupart des membres de son bureau. Selon une source crédible, plusieurs membres influents du BF sont en colère contre le président suite à cette désignation. Les membres récalcitrants reprochent à Zetchi le fait de ne pas les avoir consultés en prenant la décision en solo. Ils comptent lui demander des explications très prochainement, comme nous le fera savoir un membre du BF qui a préféré garder l’anonymat. C’est la première fois que le BF ose contester la décision d’un président. Le BF sous les ordres de Raouraoua était d’une passivité incroyable. Il reste à savoir comment gérera Zetchi ce problème, lui qui n’a pas encore la mainmise sur l’intégralité de son BF, et aussi si ces membres auront le courage de dénoncer l’attitude de leur supérieur.
M. A.
Alcaraz, sélectionneur national
Les connaisseurs entre optimisme et pessimisme
Le choix de l’Espagnol Lucas Alcaraz pour succéder au Belge Georges Leekens, sur le banc des Fennecs, a été différemment commenté par la rue algérienne. La plupart étaient sceptiques. Il faut dire que son passé n’est pas fameux et ne présente pas les garanties nécessaires pour la réussite de son passage chez les Verts. Jeune Afrique s’est intéressé de près à cette nomination intrigante et risquée, et s’est rapproché de quelques acteurs du football algérien, à commencer par un étranger, à savoir l’entraîneur actuel du NAHD Alain Michel, qui a décrit la réaction de la rue algérienne, une réaction négative.
Alain Michel : «Les Algériens s’attendaient à un coach plus médiatique »
« Je pense que dès vendredi (ndlr : hier), les médias algériens vont se montrer très critiques. Cela a déjà commencé sur certaines chaînes de télé. Les Algériens semblent déçus de ce choix», explique Michel. Le technicien français, fin connaisseur du football local où il officie depuis neuf ans, a pu mesurer le peu d’enthousiasme des supporters de la sélection nationale. « Ils n’étaient déjà guère emballés quand les noms de Aitor Karanka et Joaquin Caparrós, pourtant plus connus que celui d’Alcaraz, circulaient. Les Algériens s’attendaient à la venue d’un coach plus médiatique. Ils se demandent pourquoi la Côte d’Ivoire a engagé un coach connu comme Marc Wilmots et pas l’Algérie. Et Alcaraz, avec les échéances qui arrivent, n’aura pas d’état de grâce», enchaînera-t-il.
Kourichi : « Le problème, c’est l’équipe, pas l’entraîneur »
Pour Kourichi Noureddine, ancien adjoint de Vahid, le problème est loin d’être le coach, mais l’équipe en elle-même. Il faut dire que depuis le départ de Gourcuff, il y a eu un malaise dans le vestiaire ; il y a eu comme un mouvement de rébellion qui a fait mal à l’équipe et cela a eu raison de l’EN lors de la CAN. C’est à ça que Kourichi a fait allusion au point où même la nationalité et les autres caractéristiques ne semblent plus peser dans la balance : «La question de sa nationalité est secondaire. Ces derniers mois, le problème, c’est l’équipe, pas les entraîneurs. Si Alcaraz apporte des idées nouvelles, pourquoi pas ? Mais on sait que depuis la Coupe du monde 2014, où on avait atteint les huitièmes de finale, on a perdu du temps. Il y a des problèmes internes et il va vite falloir rebondir ; il y a une qualification pour la Coupe du monde 2018 à obtenir, même si ce sera difficile. Et une pour la CAN 2019. Alcaraz sera attendu sur ces deux objectifs.»
Belloumi : «La Langue ? On avait des coachs russes et serbes et on a réussi des résultats»
Entre autres critiques lancées çà et là après l’annonce du nom du coach, cet eternel problème de langue puisqu’Alcaraz ne parle pas français. Belloumi intervient pour soutenir Zetchi dans sa démarche. Pour l’homme aux 100 sélections, la langue ne peut en aucun cas être un handicap : «Alcaraz ne parle pas français ? Mais c’est un faux problème. Quand j’étais international, on a eu un Russe (Guennadi Rogov), un Serbe (Zdravko Rajkov), qui ne parlaient pas un mot de français, et on avait des résultats. Cette équipe a besoin de discipline. L’effectif est riche, talentueux, mais ce n’est pas suffisant. Depuis trois ans, la sélection déçoit. Vu son potentiel, ce n’est pas normal. Alcaraz n’a en effet entraîné que des petites équipes espagnoles, mais il faut lui laisser sa chance et ne pas être tout de suite négatif», a-t-il positivé.
S. M. A.