Fermé depuis des semaines pour travaux, notamment sur la pelouse, le grand stade d’Alger a rouvert ses portes samedi dernier pour le match du MCA. Alors qu’on aurait pu s’attendre à une belle pelouse, c’est tout le contraire qu’on a eu avec un terrain en piteux état.
Une pelouse indigne pour jouer un match de football de haut niveau. Pourtant, les responsables de l’OCO avaient promis dans un premier temps de faire le nécessaire pour que la pelouse soit prête à l’occasion de cette rencontre. Toutefois, force est de constater que les promesses n’ont pas été tenues et le résultat est là. Une pelouse qui sert à tout sauf à jouer au foot. Compétition avait déjà abordé le sujet il y a quelques semaines de cela en affirmant que le temple olympique ne serait jamais prêt pour la rencontre et finalement, le temps a donné raison à nos écrits. Avec des travaux qui ont débuté en retard, il ne fallait pas s’attendre à un autre résultat que celui-là.
Délais
Pour mieux comprendre ce qui s’est passé, on a fait une petite enquête pour mieux comprendre le processus de la «rénovation» de la pelouse. En clair, c’est une histoire de semence, deux pour être plus précis. En effet, ceux qui s’occupent des pelouses de football font généralement deux opérations de semence. La première au début et après on attend que la pelouse tire pour ensuite lancer la seconde opération. Une fois cette opération terminée, il faut encore attendre que ça tire et c’est là que les délais n’ont pas été respectés car finalement, juste après la seconde semence, le Mouloudia a joué son match de coupe d’Afrique alors qu’il ne fallait pas. C’est ce qui explique aussi le fait que l’OCO avait refusé la séance d’entraînement du club avant la rencontre.
L’USMA handicapée sur son terrain !
Samedi, le représentant algérien va jouer son match retour de Ligue des champions face à Ferroviario Beira. Lors du match aller, les Algérois ont pointé du doigt le mauvais état de la pelouse et pour ne rien arranger, ils n’en auront pas une meilleure au cours de la partie qui arrive. C’est dire que l’USMA sera handicapée sur son propre terrain. Le problème de la pelouse ne va pas être réglé en l’espace de quelques jours seulement.
Des milliards dans le vent
Remettre une pelouse de football en état coûte beaucoup d’argent. Le 5-Juillet a vu sa pelouse être changée de nombreuses fois sans que des leçons soient tirées par les responsables de l’OCO. Au final, ce sont des milliards qui se sont évaporés pour nous offrir finalement une pelouse indigne d’un grand stade comme le temple olympique. Les travaux ont débuté avec beaucoup de retard alors qu’ils auraient dû être entamés à la fin de la saison sportive mais finalement, personne n’a accordé d’importance à ce paramètre et le résultat est là.
Des précédents assez lourds
L’histoire du 5-Juillet des dernières années se résume à refaire la pelouse après chaque saison. Des précédents, il y en a eu et qui ont fait couler beaucoup d’encre et de salive.
2008 : C’est d’abord en 2008 que le stade a été fermé pour permettre à la société hollandaise Queens Grass de procéder à la pose d’une toute nouvelle pelouse. Celle-ci ne tiendra pas le coup longtemps.
2012 : Il y a eu le fameux Algérie-Bosnie qui s’est joué dans une piscine provoquant consternation et moquerie de la presse étrangère. Suite à ce scandale rocambolesque, l’enceinte a été de nouveau fermée pour poser une nouvelle pelouse et des systèmes de drainage pour qu’elle garde sa splendeur.
2013 : Le stade est de nouveau fermé après le drame des deux jeunes supporters de l’USMA lors d’un derby. La pelouse est remplacée par une nouvelle génération hybride avec Air Fibre censée être le top du top et c’est en 2015 que le 5-Juillet rouvre ses portes.
2016 : Après une année de service, surgit de nouveau le problème et c’est le ministre lui-même qui ordonne la fermeture de l’enceinte pour la pose d’une nouvelle pelouse qui s’était grandement détériorée. Cela avait été expliqué par des champignons qui ont attaqué la pelouse. Résultat, 6 semaines de fermeture mais ce n’était pas tout.
2017 : La négligence a fait que le problème a ressurgi et au lieu de prendre les précautions qui s’imposent en prenant soin de la pelouse, on laisse le terrain se dégrader jusqu’à ce qu’il soit devenu impraticable. Alors, on entame des travaux à la hâte à la veille de la reprise du championnat et on délocalise les derbys. Rouvert samedi dernier, on a pu constater l’ampleur des dégâts.
La formation
Au lieu de perdre autant d’argent pour finalement retomber dans les mêmes erreurs, les instances compétentes pourraient former des gens compétents qui auront pour mission l’entretien de la pelouse que ce soit au 5-Juillet ou même à Tchaker. Le modèle anglais est une référence et pourrait constituer une option. Le but ce sera d’éviter de se retrouver dans ce genre de galères. A bon entendeur.
I. Z.