Alcaraz joue sa tête face au Cameroun

Le président de la Fédération algérienne de football l’a affirmé haut et fort avant-hier à Oran : «Lucas Alcaraz, c’est lui seul qui a établi la liste élargie en prévision de la rencontre face au Cameroun. Personne ne s’est immiscé dans son travail», a-t-il affirmé.

Et c’est exactement le même discours que Kheireddine Zetchi a tenu à Riyad Mahrez et à Islam Slimani, lorsque les deux joueurs l’ont appelé pour demander des explications quant aux raisons de leur mise à l’écart, à savoir, «c’est l’entraîneur qui a établi la liste. Il ne s’agit pas d’une mise à l’écart définitive de la sélection, mais juste profiter du match du Cameroun du fait que l’EN est éliminée pour essayer d’autres éléments», leur a-t-il confié.

L’entraîneur espagnol a donc décidé seul d’écarter Islam Slimani, Riyad Mahrez, Nabil Bentaleb mais aussi Faouzi Ghoulam qui ne devrait pas aussi figurer dans la liste finale des 23 pour cette confrontation face aux Lions indomptables.

Lucas Alcaraz, qui a bénéficié d’un sursis de la part de son boss suite à la double défaite contre la Zambie, et ce, jusqu’au mois de novembre, date du dernier match qualificatif contre le Nigeria, jouera vraisemblablement son va-tout le 5 octobre prochain à Yaoundé, et cela même si l’objectif qui lui a été assigné dans son contrat est la coupe d’Afrique 2019 en atteignant au moins les demi-finales.

 

Une autre débâcle et ça sera terminé, pas besoin d’attendre le Nigeria !

Il est clair qu’au niveau de la Fédération algérienne de football, et encore moins les supporters des Verts, on ne s’attend à une large victoire contre le Cameroun, mais tous veulent voir une réaction, mais surtout la touche de l’entraîneur qu’on n’a pas vu jusque-là, que ce soit sur le plan technico-tactique ou même au niveau du coaching à Lusaka et à Constantine.

La révolution sur le plan technique, certes le président de la FAF l’a exigée à son coach lors de leur dernière réunion la semaine dernière, et qui avait vu d’ailleurs la présence de l’agent du coach afin qu’Alcaraz soit mis devant ses responsabilités dans le cas d’un autre échec, mais en aucun cas, au du moins avant l’envoi des convocations, Zetchi n’a pas intervenu pour écarter ou convoquer tel ou tel joueur : «Nous lui avons demandé de faire une révolution sur le plan technique, mais aussi de construire une nouvelle sélection», a affirmé le boss de la Fédération à Oran.

C’est pour dire que dans le cas où notre équipe nationale réussira à sortir un grand match, et même en cas de défaite, si celle-ci aura le cachet d’une victoire ou d’un match nul, Lucas Alcaraz sera gagnant sur toute la ligne, car ses changements et sa touche qu’on attend tous avec impatience auront payé, et personne ne pourra le faire bouger ou discuter ses choix.

Mais dans le cas contraire, c’est-à-dire si jamais on assistera à une troisième débâcle de suite, il est certain que l’entraîneur espagnol ne poursuivra pas jusqu’au mois de novembre et sera immédiatement remercié.

 

Un grand match et il deviendra le grand patron

Lucas Alcaraz jouera donc son va-tout, mais aussi sa tête à Yaoundé, lui et ses adjoints, et il en a bien conscience. Et même si Kheireddine Zetchi ne l’a pas affirmé clairement, et bien dans ses propos à Oran, on sent bien que Lucas Alcaraz ne jouit plus de la même confiance de la part de son président, pour preuve : « Nous avons une réunion dimanche prochain avec le bureau fédéral, et nous discuterons bien évidemment de la sélection nationale mais aussi de l’entraîneur. Chacun donnera son avis et nous étudierons toutes les possibilités», a fait savoir Zetchi.

Une révolution donc qui pour l’instant s’est faite en dehors du terrain, mais que tout le monde attend sur le terrain face à une bonne équipe camerounaise.

Asma H. A.

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