Appelé à faire un bilan de ses premiers quatre mois à la tête de l’EN, le sélectionneur national Rabah Madjer a déclaré ceci : «Nous sommes en train de travailler à moyen terme dans l’objectif de rebâtir une équipe nationale sur de bonnes bases. Mon objectif est d’africaniser cette équipe pour pouvoir faire face au climat parfois difficile des terrains en Afrique. Je ne suis pas là pour former les joueurs. Je veux des éléments dont le profil nous sied parfaitement et dont j’aurai besoin dans les matchs délicats sur le continent. Je veux africaniser cette équipe en la préparant à des matchs couperet sur le continent. A partir de là, nous pourrons nous qualifier à la Coupe du monde, il faudra la présence d’éléments aguerris et durs, si je peux les qualifier ainsi», disait-il sur le site TSA.
Nouveau plan
L’ancien joueur du FC Porto évoque donc le projet qui lui tient à cœur, à savoir africaniser le jeu des Verts, il faut dire que depuis sont retour, il en a fait son cheval de bataille, il a même entamé son programme dans ce sens, en relançant la sélection locale et en entamant la série de matches amicaux contre des teams du continent africain avec le match du mois dernier gagné contre le Rwanda 4 à 1. La rue algérienne suit donc avec intérêt cette méthode et s’intéresse à ce nouveau mode de fonctionnement, il faut dire que le fait de proposer une réintégration du produit local dans les plans attire la curiosité, sauf que cela est en train de se faire au détriment de quelques piliers de l’EN qui ont encore le niveau et qui peuvent s’adapter parfaitement au nouveau plan.
Black-listés
L’absence au mois de novembre dernier de Mbolhi et surtout celle de Feghouli des plans de la sélection avait étonné plus d’un, si le premier avait un peu de soucis avec son club qu’il venait de quitter, Soso était en nette progression en Turquie et annonçait peu à peu son grand retour à son niveau, leur absence a été donc ressentie par le public, ce dernier n’a cependant pas perdu espoir de les revoir avec les Verts, mais voilà que Madjer semble de plus en plus décidé à s’en débarrasser, laissant même paraître quelque chose comme une allergie envers les deux éléments, que la rue a du mal à en comprendre les raisons.
Appelé dans la même interview de vendredi passé à expliquer les raisons de cette absence mystérieuse des deux mondialistes, Madjer réplique par : «Je ne veux pas répondre à cette question. Je refuse de citer des noms, je me contente de dire que les portes de la sélection restent ouvertes pour ceux capables d’apporter un plus mais à condition de posséder le profil que nous cherchons, je ne suis pas le genre d’entraîneurs qui dévoile ses cartes. Mais soyez sûr, je vais appeler les éléments les plus en forme du moment, dont le profil sied à notre philosophie. Au risque de me répéter, je ne suis pas là pour convoquer un joueur juste pour lui faire plaisir. Je suis tenu par l’obligation des résultats même en amical. Nous devons gagner et encore gagner pour reprendre confiance.»
Invité donc à parler de deux joueurs il évoque son plan qui consiste à se baser sur des critères, qui doivent répondre à un profil bien précis, mais la question qui s’impose est : quels sont ces profils.
Les fans de l’EN ont bien compris qu’en ayant cette réaction-là, Madjer a définitivement classé les deux joueurs en question dans la case des joueurs non sélectionnables, car au même moment il a évoqué aussi les noms d’Ounas et Boudebouz qui à ses yeux sont encore bons à prendre, autrement dit, revoir Mbolhi et Feghouli à l’heure actuelle relève du rêve, et ce qui inquiète la rue, c’est ce flou que Madjer a imposé dans la gestion de ce dossier, car tout le monde veut comprendre quels sont les critères que Madjer a arrêtés et que le duo n’arrive pas à satisfaire, l’africanisation du jeu peut-être ? Impossible pour un Feghouli qui a joué pendant longtemps titulaire avec Vahid dans des matches décisifs en Afrique, il est même plus capé et à l’aise que Ryad Mahrez dans ce registre, sans parler des exploits du portier actuel d’Al-Ettifaq depuis la Coupe du monde-2010 en Afrique du Sud. Certains pourraient se pencher sur l’aspect sportif et typiquement technico-tactique, mais même dans ce cas-là ça ne pourrait pas coller, vu que le duo a donné satisfaction dans tous les schémas, on parle surtout de Soso vu que le poste de gardien n’est pas soumis aux changements.
Vahid
En parlant de profil, on revient un peu en arrière, pour évoquer un fait qu’on a remarqué lorsque Vahid était en sélection, le Bosniaque avant et pendant très longtemps faisait jouer Mostefa souvent à droite de la défense en dépit des critiques, avant de l’aligner au milieu en Coupe du monde, et à chaque fois et malgré les performances peu reluisantes surtout à droite, Vahid est resté fidèle à ses idées, car pour lui Mostefa avait ‘’le profile’ de ce qu’il voulait, naturellement il s’agissait d’un profil tactique vu le travail énorme sur ce plan que l’ancien Bastiais effectuait notamment dans les phases défensives, et le temps lui a donné raison.
Profil humain ?
Si sur le plan sportif, les arguments semblent plutôt rarissimes, il existe le plan humain qui pourrait être la cause, mais Madjer n’a encore rien dit à ce propos, on se souvient tous que Vahid qui avait choisi de mettre à l’écart plusieurs éléments tels que Ziani s’était basé sur les résultats d’une enquête, il avait même commencé par compter sur eux, de leur parler lors de la célèbre réunion à Marcoussis, avant de passer à l’acte, Madjer aurait quant à lui choisi directement de passer à l’exécution, il efface les noms des deux joueurs de ses plans et fait exprès de gagner du temps, en évitant d’annoncer leur mise à l’écart le temps peut-être d’essayer la mise en marche d’un nouveau plan, mais dans ce cas- là que reproche-t-on au duo dans ce contexte là ? Sachant que les échos en provenance du vestiaire de l’EN sont plutôt positifs, ce qui veut dire que s’il y aurait des mecontents, ce ne sont sans doute pas des joueurs, qui aurait motivé donc cette décision du coach ?
Aucune visibilité sur ses propos
A l’heure actuelle, c’est donc le flou total dans ce dossier, les gens n’ont aucune visibilité sur les propos de Madjer, il décide de se séparer de deux éléments clés de l’effectif et prend le risque de diminuer le capital expérience du groupe, en croyant bien faire, ça a peut-être marché contre la RCA et l’équipe réserve du Nigeria, mais le niveau va monter petit à petit et le groupe retrouvera dès septembre l’ambiance des stades africains, qui ne sera pas du tout celui d’u match à Graz ou à Lisbonne, et si par malheur ça ne marche par à Banjul, les gens vont rouvrir le dossier, alors mieux vaut tout dire maintenant, alors Monsieur Madjer c’est quoi ce profil recherché, c’est quoi vos critères ?
- M. A.