Ayant décidé de se séparer des services et de ne pas compter sur Sofiane Feghouli, ou du moins temporairement, et en l’absence de Yacine Brahimi blessé et autorisé à rentrer chez lui à Porto pour poursuivre ses soins vendredi dernier, Riyad Mahrez devient incontestablement le nouveau patron de Rabah Madjer.
D’ailleurs quand on voit les entraînements des Verts, on s’en aperçoit tout de suite. En effet, le coach national discute et parle beaucoup avec le milieu de terrain de Leicester que ce soit avant ou lors de la séance d’entraînement. Une responsabilité qui semble faire beaucoup de bien à Riyad Mahrez qu’on a vu libéré, à l’aise mais surtout très souriant lors des séances d’entraînement ici à Graz.
Madjer le responsabilise beaucoup
Ce dernier ne manque d’ailleurs pas de plaisanter avec ses coéquipiers de temps à autre, mais aussi de les encourager quand le besoin se fait sentir, notamment lors d’exercices qui exigent beaucoup d’application et de concentration. Il est clair que face à la Tanzanie, on n’a pas vu un grand Ryad Mahrez, celui avec lequel on se régale en Premier League tous les week-ends au sein de son club de Leicester, mais n’empêche que c’est bien lui qui a débloqué la situation en servant magistralement Bounedjah lors du premier but jeudi dernier. Mahrez que Madjer responsabilise beaucoup, mais qui est aussi très exigeant à son égard, y compris lors des entraînements : « Allez Riyad, il nous faut des centres parfaits. Il faut nous montrer tes qualités pour que l’équipe en profite », lui demande le coach national. Des exigences suivies immédiatement d’encouragements et de félicitations : « Bravo Riyad, c’est bien, c’est même parfait », lui lance l’entraîneur des Verts. Un nouveau statut donc pour Riyad Mahrez aujourd’hui face à un adversaire d’un autre calibre, l’Iran en l’occurrence. Un statut que devra confirmer le milieu de terrain de l’EN très suivi en Angleterre par tous les Algériens, d’ailleurs très déçus de ne l’avoir pas vu signer à Manchester City lors du dernier mercato. Les fans de l’EN qui n’attendent qu’une chose le voir aussi étincelant avec l’EN que lors de ces derniers mois en Angleterre. En tout cas, tout s’y prête cet après-midi : un climat dont il a l’habitude et un rôle où il sera forcément à l’aise, car indéniablement Rabah Madjer compte beaucoup sur lui pour déverrouiller le solide bloc défensif iranien.
- H. A.
«C’est vrai, je peux être meilleur en EN»
«Notre objectif : construire un groupe solide»
3 à 0 et 4 à 0 lors des deux derniers matchs ; comment jugez-vous justement le travail effectué depuis l’arrivée de Rabah Madjer?
Et bien, on avance petit à petit ; ce sont des matchs amicaux, on essaye de gagner toutes nos confrontations. Demain (ndlr : entretien réalisé hier), il y a un autre match ; on tentera de réaliser une bonne performance pour gagner.
Justement, l’Iran ça sera un adversaire d’un autre calibre, comment se présente cette rencontre face à un mondialiste ?Il est clair que l’Iran reste une bonne équipe, après est-ce que ça sera un vrai test ? Je ne sais pas. On verra bien demain. Mais bon, on s’attend à une rencontre compliquée comme toutes les autres, que ce soit la Tanzanie, la République centrafricaine ou l’Iran. Mais on fera de notre mieux pour la gagner.
Madjer a beaucoup parlé d’africaniser l’équipe, serait-il bien aussi de jouer des matchs en Afrique face à des équipes africaines ?
C’est toujours bien de jouer des matchs en Afrique, mais bon, maintenant on a l’habitude car la plupart du groupe a évolué en terre africaine noire ; cela fait quand même quatre ans qu’on est ensemble. L’Afrique, on connaît même si nous avons des difficultés. Là nous avons eu des matchs amicaux où les adversaires sont différents, et c’est bien aussi.
Depuis votre première titularisation en Suisse en 2014, les Verts n’ont plus joué en Europe ; ça vous fait quoi de revenir sur le vieux continent avec les Verts ?
C’est toujours bien de jouer en Europe, le climat est différent et nous qui jouons en Europe, c’est bien pour nous aussi. Mais bon, on ne fait pas forcément une fixation dessus et on essaye surtout de faire notre match. Les conditions seront meilleures, mais on verra bien ce que ça donnera pendant le match.
Avec l’absence de Brahimi, vous êtes le nouveau patron de cette équipe au milieu de terrain ; ressentez-vous une pression supplémentaire par rapport à cela ?
Vous savez, cela fait deux ans déjà qu’on essaye de me mettre la pression. Après, il est vrai qu’on n’a pas pu faire ce qu’on aurait aimé réaliser en équipe nationale en termes de résultats et de trophées, c’est-à-dire en essayant de gagner des choses. J’estime qu’on est en train de nous améliorer encore, ce n’est pas facile. A mon avis, les matchs à venir nous permettront de nous améliorer davantage.
Et sur un plan un peu plus personnel ?
Il est certain que je peux faire beaucoup mieux en équipe nationale ; après ça reste des matchs amicaux. Mais je dirai que lors des matchs importants, j’ai souvent répondu présent. Il y a eu des rencontres aussi où j’ai été absent, mais ça fait partie du football, on ne peut pas être toujours au top. Maintenant, il y a aussi une équipe avec moi, je ne suis pas tout seul, il faudra compter sur tout le monde. D’ailleurs, le coach nous dit toujours qu’il veut construire une équipe d’Algérie et non des joueurs seulement. Donc, le plus important c’est l’équipe ; on va essayer de construire un groupe qui ira à la CAN 2019 tenter de réussir quelque chose.
Vous êtes-vous adapté au dernier schéma tactique mis en place par le staff ?
Oui, bien sûr. Nous sommes des footballeurs professionnels, on se doit d’adhérer à la philosophie de l’entraîneur. On est à la disposition du staff. Ce qui est certain, c’est qu’on travaille bien y compris sur le plan tactique. Le coach essaye de trouver la bonne formation ; ces matchs amicaux nous aident beaucoup dans notre préparation, car le plus important sera le mois de septembre et les qualifications à la CAN.
Beaucoup de joueurs locaux sont convoqués pour ce stage, comment avez-vous trouvé le groupe ?
Franchement, rien n’a changé, on les a intégrés comme tous les autres joueurs. Ce sont des joueurs algériens ; qu’ils jouent en Algérie ou en Europe, pour nous c’est pareil, tout le monde s’entend bien, il y a une bonne ambiance et il faut continuer comme ça.
Asma H. A.
Le joueur frustré de ne pas jouer ce soir
L’explication Madjer-Taïder
En l’absence de Nabil Bentaleb blessé, tout le monde pensait que Rabah Madjer allait faire confiance à Saphir Taïder pour pallier cette défection. Finalement, il n’en est rien puisque le coach national a décidé de reconduire le milieu de terrain de la JSK Salim Boukhanchouche. C’était hier en pleine séance d’entraînement, au moment où Rabah Madjer a dévoilé son onze pour le match d’application habituel, que le milieu de terrain de l’EN a appris qu’il n’allait pas être aligné d’entrée ce soir face à l’Iran. A ce moment-là, les remplaçants ont rejoint la deuxième partie du terrain pour travailler avec l’un des adjoints, Djamel Menad en l’occurrence. Taïder frustré, qui ne s’attendait pas du tout à se retrouver encore une fois sur le banc de touche, a été plus que surpris par cette décision. Il a tenu à en parler avec Menad pour tenter de trouver des explications quant à cette décision.
Il faut dire que face à la Tanzanie, malgré le fait qu’il n’a pas joué, Saphir Taïder n’a pas dit un mot, acceptant le choix du staff technique national.
Mais hier, en l’absence de Nabil Bentaleb, le professionnel qu’il est (il est milieu de terrain de l’Impact de Montréal), avait mal, et cela même s’il faut le préciser, il s’est tout simplement contenté de demander des explications.
Le geste de Madjer a fait plaisir à Taïder
Toutefois, à la fin de la séance d’entraînement, alors que les joueurs se dirigeaient vers le bus pour rentrer à l’hôtel, Rabah Madjer surprend lui aussi tous les présents en appelant Taïder. L’entraîneur de l’EN discute donc avec lui pendant près d’une quinzaine de minutes.
Voyant que son joueur était à la fois surpris et pas très content de se retrouver sur le banc de touche aujourd’hui, Madjer a tenu à le rassurer, mais surtout à lui donner des explications quant aux choix qu’il a effectués pour cette rencontre. Une réaction qui a fait très plaisir au joueur, car il faut dire qu’aucun de ses prédécesseurs par le passé ne se justifiait quant à ses choix.
En tout cas, ce geste de Madjer et son discours semblaient convaincre Saphir Taïder, puisque ce dernier semblait beaucoup plus détendu au moment de monter dans le bus.
- H. A.