Face à l’Arabie Saoudite, ce n’est pas vraiment la défaite de notre équipe nationale qui a surpris ou déçu, mais c’est plus les choix des joueurs convoqués par Rabah Madjer qui ont à la fois étaient incompréhensibles et très mal faits.
Des joueurs en manque de compétition qui ne sont même pas titulaires au sein de leurs clubs. D’autres dont le niveau est très critiqué, et enfin plus de huit éléments dont l’âge dépasse 29 ans, et le coach national qui évoque juste après cette dernière confrontation : « gagner en expérience avec ce genre de rencontres amicales». C’est pour dire que les choix de Rabah Madjer sont très contestés en ce moment que ce soit pour les l’équipe nationale des locaux ou l’EN A. Depuis son arrivée, l’entraîneur national s’entête à ne pas faire appel à deux éléments qui brillent de tout feu dans leurs équipes, Raïs Mbolhi et Sofiane Feghouli et qui a d’ailleurs remporté le titre de champion avec son club de Galatasaray.
Les 2 raisons qui ont convaincu Madjer
Mardi dernier, pour ce qui est des gardiens de but, tout le monde a vite compris que les trois que Rabah Madjer a choisi, à savoir Chaouchi, Moussaoui et Salhi ne pètent pas la forme actuellement. Du coup le retour de Mbolhi est plus qu’impératif et l’ancienne gloire du FC Porto l’aurait compris comme annoncé hier dans nos colonnes. Pour ce qui est de Sofiane Feghouli, et au vu de son niveau actuel, Rabah Madjer aurait été convaincu par ses proches collaborateurs de la nécessité de la rappeler. En effet, et en plus qu’il soit très performant, Sofiane Feghouli est l’un des rares joueurs à avoir cette faculté à s’adapter aux conditions africaines difficiles. Et tous les matchs visionnés récemment par le staff technique national le prouvent bien.
Boudebouz aussi sera rappelé
Une faculté d’adaptation que beaucoup de nos joueurs professionnels n’ont pas, et à une année du plus grand événement africain la CAN au Cameroun, Rabah Madjer et son staff sont désormais convaincus d’avoir le profil d’un joueur comme Feghouli dans son team. Toujours concernant Soso, à chaque fois que la question a été posée au coach national quant à sa mise à l’écart, Rabah Madjer disait : « Il n’y a pas que les performances dans un groupe, l’ambiance et la sérénité sont aussi très importantes pour moi», précisait-il. Mais depuis le dernier stage, le coach national a pu constater que son message est bien passé, à savoir que ses joueurs ont bien compris que nul n’était indispensable et que seul lui commande. Du coup l’arrivée d’éléments qui ont pu solliciter une certaines polémique par le passé ne dérangera personne et n’affectera pas la vie du groupe. Mais Feghouli et d’après les dernières nouvelles du staff technique national, Feghouli et Mbolhi ne seront pas les seuls à être rappelés. Ryad Boudebouz devra lui aussi effectuer son grand retour.
Madjer a compris que certains locaux ne faisaient pas le poids
Régulier avec le Real de Bétis, Boudebbouz a lui aussi été écarté, mais souvent pour cause de blessures dont il souffrait lors de la première partie de la saison. Etant complétement rétabli, et après la décision d’écarter Sofiane Hanni, le staff technique national devra son porter dans sa prochaine liste le nom de Boudebouz. C’est pour dire que contrairement aux stages précédents, Rabah Madjer et ses proches collaborateurs ont décidé de compter sur nos éléments évoluant à l’étranger. Ayant fait l’amer constat que la majorité de nos joueurs évoluant dans notre championnat ne faisaient pas le poids, l’entraîneur national a donc décidé enfin et comme il l’a si souvent déclaré de convoquer les meilleurs et seulement les meilleurs, et cela quel que soit le club ou le pays dans lesquels ils évoluent. Très bonne résolution à deux matchs du premier vraiment rendez-vous la Gambie en l’occurrence.
Asma H. A.
CAN U 20 : Algérie 0 – Ghana 0
Coriaces les Black Stars
Stade du 5-Juillet (Alger), Affluence faible, pelouse en bon état, temps printanier, arbitrage ivoirien de Abou Coulibaly assisté de ses compatriotes Bi Valere Gouho et Adou Herman Désiré
Averts. Zerrouki (35’), Boudaoui (38’) Algérie. Ekow (90’+1), Issahaku (90’+5) Ghana
Algérie : Daâs, Belharane, Tougai, Mouley, Belaribi, Boudaoui, Belaid, Zorgane, Zerdoum, Zerrouki (Aouamri 66’), Kadri (Aouachria 54’)
Ent. : Seba
Ghana : Manaf, Raman (Sadik 46’), Kudus, Gideon, Arthur (Sulley 75’), Fatawu, Ekow, Emmanuel, Danso, Issahaku, Ahiabu
Ent. : Jemmey Kopina
Après avoir convaincu contre les Aigles de Carthage tunisiens lors du précédent tour, la sélection algérienne des moins de 20 ans n’a pu reconduire la même impression à l’occasion de la réception hier des Black Stars du Ghana. En match aller du dernier tour qualificatif à la phase finale de la CAN 2019 de la catégorie, les camarades de Zorgane ont été tenus en échec par le Ghana (0-0). Les Algériens ont éprouvé les pires difficultés pour se mesurer à des Ghanéens supérieurs. Ce qui laisse croire à une mission pénible dans une semaine au Ghana.
Les débuts de la première période seront extrêmement difficiles pour les jeunes Algériens, fortement bousculés par des Ghanéens redoutables à souhait. Et c’est dans cette logique que les attaquants ghanéens vont mettre les défenseurs algériens à rude épreuve. A la quatrième minute d’ailleurs, le gardien algérien Daâs se substitue à ses défenseurs pour priver l’intraitable Raman d’un but certain quand ce dernier s’est présenté seul face au portier mouloudéen. Supérieurs aux Algériens sur tous les plans, les jeunes Ghanéens ont failli trouver à la 19e minute le chemin des filets. C’était toujours par l’intermédiaire de Raman profitant de la passivité de la défense algérienne, pour se présenter seul devant Daâs, mais ce dernier ferra parfaitement le boulot évitant un but aux Verts. Que des frayeurs dans le camp algérien visiblement surpris par le niveau des jeunes Ghanéens. D’où le jeu musclé utilisé par les locaux afin de stopper les très vivaces ghanéens. L’arbitre s’est retrouvé, du coup, obligé de brandir deux cratons jaunes à Zerrouki puis Boudaoui. Les menaces algériennes sont rares comme c’était le cas de Zerdoum qui n’a pas su exploiter une belle passe latérale de Belaribi (34’). Répondant du tac au tac, le Ghana a failli ouvrir la marque sur ce tir canon de Danso, la balle passe quelques millimètres au-dessus des buts de Daâs.
Un paravent nommé Daâs
Les débuts de la seconde période seront identiques à première mi-temps, d’où ce tir dangereux de Sadik obligeant Daâs et le poteau d’intervenir pour garder le score en l’état (47’). Daâs revient à la charge, six minutes après, pour sauver ses buts devant Danso. La domination ghanéenne n’empêchera pas les Algériens à se créer une occasion nette sur ce tir de Zorgane dont le ballon est passé légèrement au-dessus de la transversale (86’). Dans les arrêts de jeu, le gardien ghanéen prive Zorgane d’un but après avoir bien exécuté son coup franc direct (90’+8). Lyès S.
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Trio malien pour le match retour…
Le match retour entre la sélection algérienne et son homologue du Ghana aura lieu le 18 du mois en cours. Soit en plein Ramadhan. La Confédération africaine de football (CAF) a communiqué le trio arbitral devant officier la manche retour. Les arbitres désignés sont de nationalité malienne. L’arbitre du centre a pour nom Boudou Traoré. Ce dernier sera assisté de ses compatriotes Boubacar Kinta et Adama Sidiki Kone.
…Le stade et l’horaire non déterminés
Si les noms des arbitres et le jour du match retour sont connus, il n’en est pas de même pour le stade et l’horaire de la rencontre. La Fédération ghanéenne n’a pas encore communiqué le stade devant abriter la rencontre retour ni encore moins le coup d’envoi de la partie. Dans la mesure où le match se joueur en plein mois de jeûne, la partie algérienne craint que les Ghanéens décident un début de match en diurne. L.S.
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Pas de repos entre les mi-temps pour le Ghana
Les joueurs ghanéens et leur encadrement technique ont surpris plus d’un s’abstenant à rejoindre leur vestiaire à la fin de la première période. Ils ont effectué des exercices pendant une bonne dizaine de minutes avant de rejoindre le vestiaire pour cinq petites minutes afin de prendre quelques consignes du coach. L.S.
Fabbro : «Pourquoi l’Italie ne produit plus de talents»
Enrico Fabbro, l’ancien entraîneur italien du MC Alger et de la JS Kabylie, a pondu une chronique intéressante dans un journal italien, dont nous vous livrons la traduction.
«En football, l’Italie ne gagne plus rien et ne sort plus de champions. C’est parce que nous ne jouons plus librement dans la rue, sur une place. Trop d'adultes, quelques espaces libres, peu de temps disponible.»
Le secteur de la jeunesse se pose la question : pourquoi notre académie ne produit plus d'échantillons qui permettent au football national de se repositionner dignement au niveau international ? La raison est très simple, elle a été récemment écrite avec beaucoup de clarté par Gianluca Ripani dans son dernier livre Giocalcio (Sovere Editions) : les jeunes ne jouent plus dans la rue. Johan Cruijff avait dit : "La route m'a appris à tomber et la liberté de jouer."
On ne peut plus faire des erreurs sans la pression d'un adulte, qui met en évidence l'erreur et propose un exercice de correction ou de codage, un geste technique qui devrait être le même pour tout le monde mais qui arrête définitivement la croissance et le développement des talents.
Cruijff a dit : "La route m'a appris à tomber et la liberté de jouer"
Les joueurs des générations plus âgées avaient beaucoup de technique individuelle, ils avaient joué en moyenne trois heures par jour dans la rue. Pendant neuf mois par an consacrés à cette forme d’auto-étude gratuite, cela donne 648 heures par an.
Aujourd'hui dans une école de football normale, ce sont 3 heures d'entraînement par semaine, plus 45 minutes de course, ce qui donne le chiffre de 135 heures d'activité par an.
Dans l'étude de Ripani, il, y a une autre considération importante : sur les 135 heures, seulement 15% sont consacrées au jeu, les 85% restantes étant consacrés aux exercices.
Nous avons ainsi facilement les réponses à tous ceux qui se demandent pourquoi en Italie il n'y a plus de grands talents, c’est parce que le football italien connaît ce moment fatidique de dépression totale.
Les nouvelles générations ne jouent plus au football pendant suffisamment d'heures pour identifier, former et développer leurs talents. Bien que l'exemple puisse sembler inapproprié, un jeune danseur s'entraîne et améliore ensuite son talent pendant 3 à 4 heures par jour.
Les cours, la vidéo…
Le problème n'est donc pas tellement lié à la méthodologie de la formation ni à la séquence des exercices.
Maintenant, on a tous les types d’exercices mélangés à toutes les sauces, avec des volumes d'exercices plus ou moins le résultat d'une ordonnance ; des cours vidéo sur la façon d'organiser une formation pour les enfants de 7 à 8 ans ; un codage des exercices ; des tests donnés aux enfants en plein développement.
Maintenant, il y a encore les cours de formation réservés aux entraîneurs qui assistent à la démonstration d'un technicien du secteur de la jeunesse d'un grand club européen, pour la modique somme de 300 à 400 euros, pour montrer comment sa formation est structurée. Et vous les voyez prendre des notes, filmer des vidéos, comme de vrais étudiants d'une faculté d'université lorsqu'un monde de grande discipline explique peut-être un nouveau protocole de recherche à suivre.
Cependant, quelques problèmes sont négligés :
1) Ces grands techniciens travaillent avec des jeunes qui ont été sélectionnés sur un échantillon de milliers d'applications.
2) Nous parlons de clubs internationaux qui investissent des millions d'euros par saison dans ce secteur.
Ce qui pourrait être utile dans un tel cours, c’est un technicien qui travaille dans une société amateur italienne, avec un nombre réduit de joueurs, où souvent vous devez faire face à des espaces, des matériaux et des parents qui espèrent que c'est le contexte de réalisation pour la vie de leur enfant. Le football italien, plutôt que de continuer à produire des techniciens plus ou moins qualifiés, devrait recréer les conditions pour que les jeunes joueurs puissent jouer au football. Posez-vous des questions et trouvez immédiatement des réponses sur l'abandon du football à l'âge de 12 ans. Dans le passé, a-t-on vu quelqu'un "démissionner" du football à l'âge de 12 ans ? Jamais. Nous pourrions également parler de l'analyse de match effectuée dans un jeu Primi Calci ou Preparatore Atletico qui fonctionne la force et la résistance à l’âge de 7 à 8 ans.
Redonnons des espaces aux gosses et laissons-les jouer
Concluons cette réflexion en faisant un appel sérieux à créer les conditions pour que les petits garçons reviennent jouer librement sans être piégés dans des voies méthodologiques inutiles, ennuyeuses et nuisibles. Toutes les activités qui permettent aux jeunes de revenir jouer ensemble, en se donnant les règles à gérer sans l'intervention des adultes devraient être favorisées. Nous serions presque tentés de dire plus de champs, plus d'espaces, moins de règles mais plus de respect dans un monde qui va malheureusement dans une direction exactement opposée à celle qui vient d'être décrite.
Les grandes révolutions viennent toujours d'une idée folle…
L'histoire nous enseigne que les grandes révolutions viennent toujours d'une idée folle. Notre idée folle est de voir dans un champ, dans un carré, une balle et beaucoup d'enfants qui peuvent sentir l'équipe même s'ils ne portent pas la même chemise. Combien de jeux joue-t-on dans le monde de cette façon sans avoir besoin de maillot ? Chacun a son physique, sa course, les gestes sont facilement identifiables même avec de nombreuses couleurs.
Ensuite, il appartiendra aux techniciens d'identifier les talents dans cette mer de gamins heureux de JOUER !
Aujourd'hui nous devons revenir à l’essence du jeu en les faisant rire ensemble avec le plus beau jeu du monde : le football. Donnez-leur un espace et une balle et laissez-les faire.
Enrico Fabbro (entraîneur UEFA Pro)
«Voilà comment l’Algérie peut sortir de grands joueurs»
En voulant élargir sa réflexion, on a demandé à Enrico Fabbro de faire le parallèle avec l’Algérie. Sa réponse se passe de tout commentaire : «L'Algérie est dans une condition meilleure que celle de tous les pays européens. Il y a beaucoup de jeunes en Algérie, de grandes places et donc un infini potentiel pour le football local. L’Algérie a la possibilité de sortir de grands joueurs. Il faut mettre en place un grand projet technique, cela peut permettre à l'Algérie d’avoir une des équipes nationales les plus fortes du monde. Avec des joueurs nés en Algérie, qui jouent pour l'Algérie, votre pays peut faire un bond spectaculaire.»