A neuf jours du match face à l'Algérie, l'entraîneur du Bénin Michel Dussuyer s'exprime pour la première fois sur cette rencontre. Il nous avoue avoir connu Belmadi lorsque ce dernier jouait à Cannes.Sur cette première manche avec le match retour prévu le 16 octobre, le technicien français dira que ce qu'il redoute le plus c'est l'attaque des Verts au vu de son potentiel technique.
D'abord une préparation avant le match de l'Algérie en France, c'est certainement à cause de la proximité entre les deux pays...
C'est exactement cela, surtout que nous aurons deux matchs, un à Alger et l'autre à Cotonou, et donc on va essayer de limiter le trajet en se préparant en France vu que nous sommes à deux heures de vol seulement d'Alger. Nous avons aussi des joueurs qui évoluent en Europe, et c'est beaucoup plus simple et plus pratique pour nous de nous préparer et de travailler à Paris, notamment par rapport au climat qui est presque semblable à celui d'Alger.
Vous avez 4 points au même titre que l'Algérie, considérez-vous cette rencontre comme étant capitale dans la course pour la qualification?
Pour ma part, je considère que tous les matchs sont importants, car au final il n'y en a que six. Je dis même qu'on n'aura pas de certitude de qualification ou d'élimination après cette confrontation face à l'Algérie, car il faudra encore disputer trois autres rencontres après. Toutefois, à chaque fois qu'on aura l'opportunité de faire un bon résultat, il faudra être prêts parce que des alternatives pour se rattraper, il n'y en aura pas beaucoup.
Est-ce le bon timing pour jouer face à l'Algérie au vu de la mauvaise période que traverse l'équipe au cours de ces derniers mois?
Franchement, je ne sais pas si c'est vraiment la meilleure période pour affronter l'Algérie. Aujourd'hui, il y a un grand engouement et un vrai intérêt autour de la nomination de Djamel Belmadi. Je pense que le public est prêt à suivre l'équipe nationale. En tout cas il est derrière elle. C'est pour vous dire qu'on s'attend à un match très difficile avec une grosse ambiance et une très belle équipe en face.
Vous vous attendez alors à voir du monde au stade Tchaker de Blida à l'occasion de ce match…
Je pense qu'il y a beaucoup de curiosité et beaucoup d'attente après la nomination de Blemadi à la tête du staff technique de l'équipe nationale algérienne. Les Algériens sont prêts à croire de nouveau en leur sélection, et je suis certain donc que pour ce match ils seront mobilisés pour remplir les gradins et soutenir leur formation.
Justement, connaissez-vous Djamel Belmadi ?
Je le connais un petit peu, car il a joué à Cannes et moi à l'époque j'étais le directeur du centre de formation du club. C'était un joueur atypique, dans le sens où c'était un excellent dribbleur capable de faire la décision à n'importe quel moment de la partie. C'était aussi quelqu'un de très sérieux dans son fonctionnement; pour preuve, il n'y a qu'à voir la carrière qu'il a pu avoir après. Sur le plan du caractère, je ne suis pas le mieux placé pour en parler,
car, étant le directeur du centre de formation, je n'étais en contact direct avec les joueurs professionnels, mais je sais que c'est une personne qui a beaucoup de personnalité et du caractère. C'est aussi quelqu'un d'ambitieux, et qui se donne les moyens pour l'être, car il était très rigoureux dans son approche par rapport à son métier.
Vous avez réussi à tenir en échec le Togo chez lui, vos ambitions sont aussi grandes…
Et bien, notre principale ambition c'est de nous qualifier pour la CAN l'été prochain. Il est vrai que c'est une poule difficile car ça sera serré. L'Algérie étant favorite dans ce groupe, la deuxième place va se jouer forcement entre les trois autres nations, à savoir le Bénin, le Togo et la Gambie, et donc on va s'accrocher pour arracher le deuxième billet qualificatif.
Savez-vous qu'au cours de ces 30 dernières années, jamais le Bénin n'a réussi à battre l'Algérie...
Oui, je sais qu'ils avaient gagné deux fois 3 buts à 1 lors des deux derniers matchs si j'ai bonne mémoire. Maintenant, on ne vit pas dans le passé, moi je vis dans le présent. C'est un autre contexte, d'autres joueurs et un autre environnement. Les statistiques et l'histoire, on fait attention mais pas plus que ça. Aujourd'hui, on a beaucoup de respect pour cette équipe d'Algérie par rapport au potentiel technique qu'elle renferme.
Le potentiel technique, est-ce la chose que vous appréhendez le plus ?
Effectivement, l'Algérie renferme des individualités capables de faire la différence à tout moment du match, donc on sait très bien qu'est-ce qu'on aura en face..
Mais des points faibles, vous en avez certainement dû relever aussi…
Vous savez, aujourd'hui il n'y a rien de facile quand vous vous déplacez en Afrique. Les équipes en face sont bien organisées et ce n'est jamais facile.
Un joueur en particulier que vous redoutez le plus…
Il y a beaucoup de joueurs talentueux. On parle beaucoup de Mahrez car il joue dans un très grand club Manchester City, en l'occurrence, dans le très haut niveau en Europe, donc forcément c'est le premier nom qui vient à l'esprit, mais il y a d'autres noms, les Brahimi, Bentaleb et autres...
Deux matchs en l'espace de 5 jours, pas simple à gérer, non ?
On joue le 12 et après le 16, donc on aura quatre jours ente les deux rencontres et trois jours pleins pour s'entraîner, c'est déjà mieux que 3 jours, car il y en a qui jouent le samedi et mardi. En termes de logistique il faudra bien se préparer car il faudra gérer la fatigue du voyage et rester très attentif à tous ces paramètres pour que les joueurs puissent bien récupérer.
- H. A.