Hier à l’hôtel où réside notre équipe nationale à Doha, l’entraîneur national Djamel Belmadi a animé un point de presse en prévision du premier match amical aujourd’hui à partir de 19h heure algérienne face au Burundi.
Présents à Doha depuis samedi soir pour entamer la deuxième partie de la préparation après celle effectuée au Centre technique national de Sidi Moussa, l’entraîneur national s’est dit plutôt satisfait du début du stage au Qatar malgré les conditions climatiques difficiles : «Très honnêtement, les joueurs m’ont assez surpris sur le plan de l’adaptation avec les conditions climatiques difficiles ici à Doha. Il est vrai que le choc des températures entre ce qu’il y avait à Alger et à Doha est assez impressionnant. Les joueurs l’ont d’ailleurs tout de suite remarqué dès leur arrivée à l’aéroport car il fait assez chaud, même si le taux d’humidité n’est pas au maximum et c’est vivable. Donc la séance d’entraînement s’est bien passée, et c’est là justement où j’ai été assez surpris car j’ai vu des joueurs assez en jambes, et pour une première séance c’était dans ces conditions, c’était assez intéressant en terme d’intensité», précisa l’entraîneur national. Une rencontre amicale face au Burundi afin de préparer la rencontre du Kenya, un adversaire qui a été choisi parce que le jeu du Burundi ressemble beaucoup à celui des Kényans justement.
«Le Burundi est solide défensivement»
«Bien évidemment que cet adversaire n’a pas du tout été choisi par hasard. Effectivement, dans son jeu le Burundi ressemble beaucoup au Kenya, et on peut le voir ne serait-ce qu’à travers ses résultats. Le Burundi est une équipe qui n’a jamais perdu dans la phase des éliminatoires et qui encaisse aussi très peu de buts à l’image du Kenya d’ailleurs. Ils sont très solides défensivement mais qui arrive à gagner ses matchs par un but d’écart. Certes ils ne marquent pas beaucoup, mais ils s’en sortent avec un minimum pour assurer des victoires. Donc c’est sûr, que ça va être une opposition qui ressemblera très fortement à celle du Kenya. Actuellement nous sommes en train d’affiner cette préparation, donc la période-test est passée. Je connais bien ce groupe, je l’ai choisi avec beaucoup de réflexion, donc l’idée ce n’est pas de faire beaucoup de roulement mais de préparer ce match du Kenya. Je ne dirais pas que les deux équipes que je vais aligner sur les deux matchs vont se ressembler mais bon il n’y aura pas de gros bouleversements. On va plus travailler les aspects tactiques qui risquent de changer en fonction des matchs et de nos adversaires, avec un Burundi qui ressemble plus au Kenya, et un Mali qui a presque le même profil que le Sénégal. Deux matchs et deux approches différents», a indiqué le coach des Verts.
«Je verrai si mon travail a été assimilé face au Burundi»
Connu pour propulser des joueurs quand il était entraîneur de club, Djamel Belmadi pense-t-il pouvoir faire pareil en sélection nationale, notamment avec un jeune joueur comme Hichem Boudaoui qui s’apprête à disputer sa première coupe d’Afrique des Nations à seulement 19 ans : «Hichem Boudaoui est déjà là à 19 ans. Il doit sa sélection à l’international qu’il est et s’il est avec nous c’est qu’il le mérite. Ça peut paraître oser de ma part. Je n’ai pas vu son âge, ni dans le club où il joue mais juste un joueur qui a fait une bonne performance face au Qatar, et contre la Gambie, même s’il n’était pas satisfait de rendement lors de cette confrontation du fait qu’il était très habitué à la surface synthétique et qu’il avait eu un peu de mal sur le gazon. Là je pense que ça va aller de mieux en mieux pour lui, mais il n’y a pas que lui. Il y a d’autres joueurs aussi à l’image d’Adam Ounas qui vont émerger. Mais l’objectif c’est aussi de faire progresser les joueurs et faire en sorte qu’ils arrivent à progresser le plus possible», a indiqué l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille.
Aujourd’hui, une rencontre amicale mais dont les attentes sont grandes de la part de Djamel Belmadi qui espère tirer beaucoup d’enseignements de cette confrontation : «Le but c’est déjà de dégager une équipe même si ça ne sera pas forcément celle qui va démarrer face au Kenya. Peut-être pas celle qui démarrera contre le Sénégal aussi. Mais bon il y a cette priorité du match du Kenya et les joueurs ont bien compris qu’il est essentiel. Moi j’ai le devoir d’avoir une vision, la plus lointaine possible pour cette compétition. Ce match nous permettra aussi de mettre en application tout ce qu’on a travaillé jusque-là. Depuis au moins le 3 juin, on parle du Kenya, toutes les situations de jeu. On a répété et répété les situations offensives et défensives, donc on verra si tout ce qu’on a travaillé a été assimilé», nous a déclaré l’entraîneur national.
«Slimani est en parfait état de forme»
Comme tout le monde le sait, Djamel Belmadi a choisi de faire confiance à certains joueurs qui reviennent de blessure, et d’autres qui manquent de compétition. Interrogé sur leur état de forme, l’entraîneur des Verts dira : «Ces joueurs sont pleinement dans cette phase de préparation. Islam a un travail supplémentaire à chaque séance et il répond très, très bien. Moi je vois un joueur venu ici avec beaucoup de détermination. Pas du tout un joueur qui est à la rue, loin de là. Franchement je n’ai pas constaté le moindre retard sur le plan athlétique, bien au contraire il est parfait. Il enchaîne les séances malgré leur intensité. Concernant Belkabla, le nouveau de cette liste, il ne découvre pas la sélection puisqu’il a déjà fait partie de l’équipe nationale olympique. Il est bien rentré dans moule et il fait de son mieux pour montrer à tout le monde qu’il mérité cette sélection, au même titre qu’Adlène qui a fait une très bonne préparation. Ce n’est pas que je veux être ultra-optimiste ou tomber dans l’autosatisfaction, mais les joueurs ont complètement adhéré», a précisé l’entraîneur national.
«Cette équipe du Kenya a battu le Ghana lors des qualifications»
Il y a quelques jours, notre premier adversaire en coupe d’Afrique, le Kenya en l’occurrence, a disputé un match amical à Paris qu’ils ont d’ailleurs remporté sur le score d’un but à zéro. Voulant savoir s’il a supervisé cette rencontre, Belmadi dira : «Cela fait un moment que le Kenya est en stage car ils ont cette opportunité d’avoir un grand nombre de joueurs locaux et ils ont adapté leur championnat local en fonction justement de cette coupe d’Afrique des Nations, ce n’est pas le cas pour nous. Mais bon on a pu suivre leur match face à Madagascar, c’est une équipe qui est difficile. Il n’y a qu’à voir toutes leurs rencontres de qualification, face au Ghana par exemple où ils perdent à la 93’ sur la plus petite des marges (1 à 0). Ils ont gagné face à cette même ghanéenne à domicile 1 à 0. Pour moi ça reste un gros match référence. Une équipe qui ne prend quasiment pas de buts avec un bloc défensif très performant. Plus que jamais on s’attend à un match très serré et délicat. Ils peuvent même nous donner parfois l’impression de dominer le match. Donc un match difficile», a déclaré l’entraîneur national.
Encore une fois Djamel Belmadi a été interrogé sur les événements qui se sont produits lors de la finale de la ligue des champions, et l’épisode du VAR qui n’a pas fonctionné ce jour-là, et le moins qu’on puisse dire c’est que Belmadi n’a pas été tendre avec les dirigeants de la Confédération africaine de football : «C’est vrai que lorsqu’on regarde la finale de la Ligue des champions africaine et ce scénario incroyable avec le président de la CAF qui descend sur le terrain, c’est tout simplement incroyable. C’est dire à quel point on est très, très loin du haut niveau avec un VAR qui ne marchait pas, et une finale à rejouer, ça devient honteux. On félicite Youef Belaïli pour son titre et son but, mais au finale il devra rejouer cette rencontre. Franchement c’est vraiment inquiétant...»
«Malheureusement en Afrique, nous sommes tributaires de ces dirigeants»
Avant de poursuivre : «Les dirigeants qui s’occupent du football africain aujourd’hui ont démontré clairement qu’ils n’étaient pas à la hauteur. Cette finale montre l’état actuel du football africain et ceux qui le dirigent. Ça peut éventuellement effrayer quand on va jouer une CAN lorsqu’on sait que ce sont les mêmes responsables qui vont s’en occuper. Quand on voit un président de la CAF interpellé, certes c’est un peu politique, mais c’est un fait. Nous sommes tributaires de ces dirigeants et le football africain aussi. Maintenant on ne peut pas se préparer en ayant tout le temps ça en tête. On continue de travailler et on partira en Egypte avec la ferme intention de donner le maximum», a précisé l’entraîneur national.
- H. A.