Belmadi, l’Algérie dans le sang

Dans un long documentaire que l’ENTV lui a consacré, Djamel Belmadi s’est livré comme il ne l’a jamais fait auparavant.

Toujours aussi sérieux et émotif lorsqu’il parle de l’Algérie et de ses parents, Coach Djamel s’est permis quelques blagues et surtout accepté de scanner les 23 héros du Caire qui ont accroché, sous ses ordres, la 2e étoile sur le maillot algérien.

«El-Watania, un critère indispensable»  

«Avant toute chose, les joueurs se devaient de comprendre et de connaître l’histoire de cette équipe nationale, comment elle est née, les sacrifices qui ont été faits. Je parle de l’équipe du FLN qui a déserté la France pour venir en Algérie. Ils avaient laissé leurs carrières, leurs familles, l’argent et tout ce qui va avec pour El-Watan, j’ai expliqué tout ça aux joueurs et si je vois quelqu’un pour qui cela n’a pas de sens, qui n’est pas touché par ça, je lui dis, Allah eyssahel aâllik, t’as un problème avec le nationalisme, El-Watania, va réfléchir et lorsque tu comprendras ça, reviens me voir et si t’as changé, peut-être, on fera appel à toi», dira Djamel avec un ton très sérieux. «El-Watan, c’est Watan, mes parents sont 100 % nationalistes. Mon père, s’il avait échoué à nous inculquer cette fibre nationaliste et fait de nous en parallèle des médecins ou je ne sais quoi, ces choses-là qui font que les parents soient fiers, il aurait tout raté.»

 

«Sidi Moussa a pesé dans mon choix»  

Djamel Belmadi a la chance d’avoir un centre comme Sidi Moussa et reconnaît ça. «La FAF a mis à ma disposition un logement haut standing à Alger, c’est dans le contrat, pour accueillir ma famille… mais je n’ai jamais senti l’obligation de disposer de ce logement, c’est ici à Sidi Moussa que je vis, je me sens chez moi, c’est ma maison», explique-t-il, avant d’ajouter : «J’ai dit aux joueurs qu’ils ont de la chance d’avoir Sidi Moussa avec cette pelouse de qualité, ce dortoir 5 étoiles, une cantine avec des chefs, des moyens de récupération… Je dis ça  sans faire le vieux dinosaure qui parle que de son époque ou de sa génération, on a deux terrains gazonnés, et un synthétique, on est en train de rajouter un autre terrain pour les catégories jeunes.»

«Les négociations pour le contrat ont duré 2 minutes, pour le reste, 7 heures»

Comme on le disait, Djamel Belmadi n’a rien exigé lors des négociations, en tout cas pas en ce qui concerne l’argent ou la durée du contrat. «La FAF m’a contacté via Aziz Bouras avec lequel j’ai déjà travaillé. Mais il fallait me donner des garanties sportives, l’aspect contrat, salaire…s’est plié en 2 minutes, sinon je serais resté au Qatar. 7 heures, c’est le temps qu’il m’a fallu pour expliquer au président ma façon de faire et comment je voulais, où je souhaitais que ça se passe, j’ai lui a tout dit, je n’ai rien laissé pour moi et je lui ai bien dit que si c’est pas comme ça, ce n’est même pas la peine d’aller plus loin, si tout ça n’a pas été discuté et approuvé, il est impossible d’avoir les résultats. Je ne suis pas orgueilleux, et ça ne me dérange pas d’expliquer, je suis ouvert et j’écoute mais j’ai mes certitudes, je sais où je veux aller et comment y arriver.»

«L’Iran, l’Arabie Saoudite, le Cap Vert nous battent ! Ça fait mal»

Il faut reconnaître que Zetchi a su convaincre Belmadi. Et c’est ce dernier qui le dit. «Quand quelque chose ne me plaît pas, je le dis, je j’évacue tout de suite, je ne garde rien pour moi. Quand j’ai besoin de quelque chose, pas pour moi, mais pour la sélection, pour le pays, il y a une oreille. Je suivais cette équipe, je regardais les matchs et quand je voyais des petites équipes venir ici nous battre, quand je voyais qu’aucune équipe ne nous respectait, on se faisait battre par le Cap Vert, l’Arabie Saoudite, l’Iran… Quand je voyais notre sélection sans âme, j’étais…pas contrarié, mais en colère, je me disais, il faut vraiment revenir, au moins  dans le Top 5 africain.»

 

«En une année, on est passés d’une équipe presque dissoute à champion d’Afrique» 

Belmadi n’a pas fait comme Vahid ou les autres coachs passés par les Verts et pourtant, il le devait ! Coach Djamel n’a pas cherché à se protéger, il a assumé ses responsabilité et compris ce que le peuple voulait, parce que c’est un Algérien. «On m’a dit qu’il fallait une période de transition pour recoller tout ça, former une équipe nationale sur des bases solide, j’ai dit non, je n’ai pas le temps pour ça, on va se qualifier pour la coupe d’Afrique des nations et incha Allah, on va la gagner. Là, on m’a fait passer pour un incompétent, on a dit il ne sait pas ce qu’il dit, mais sans me vanter, je suis un technicien et 2 mois auparavant, je travaillais et je gagnais toutes les compétitions dans lesquelles je me suis investis, donc je savais où j’allais et surtout jetais prêt, je n’avais pas le droit et ce n’étais pas dans mon intérêt de dire qu’il me fallait 3 ans pour réussir, je ne pouvais envoyer ce message aux joueurs, si je l’avais fait, le joueur aurait dit, bof, j’ai 3 ans pour réussir. Mes messages étaient pour les joueurs, pas pour la presse ni le public.»

 

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