La CAF envisage de repousser les deux premières journées des qualifications pour le Mondial 2022 de juin à septembre.
L’information a fait le tour des médias dimanche soir au terme d’une réunion du comité d’urgence de la CAF, réunion le même jour en Côte d’Ivoire. La raison invoquée : la non-homologation de nombreux stades du continent par la commission en charge de ce dossier. Ainsi, les matches des Verts contre Djibouti et le Burkina Faso pourraient sérieusement être reportés. Certes, pour l’instant, ce n’est qu’une proposition faite par le comité d’urgence, et c’est le comité exécutif qui sera appelé à trancher le 15 mai prochain lors de la réunion statutaire. Mais les voyants sont tous au rouge, ce qui renforce la possibilité de voir les deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde reportées à septembre.
15 mai
Dans un premier temps, après la parution de l’information, les amoureux du football africain croyaient que cette intention de report était liée à un éventuel constat de recrudescence de la pandémie de Covid. Il a fallu attendre les détails pour comprendre que la raison est tout autre, et même bizarre, car, en résumé, la CAF s’est mise dans une situation où elle doit reporter. Il faut dire que la circulaire du 1er avril dernier mettait la pression sur les fédérations. La Confédération exigeait des stades répondant aux normes mondiales dans l’immédiat, ce qui est tout simplement impossible dans un continent qui n’a pas vraiment les moyens. Une liste de 17 critères d’homologation a été envoyée aux fédérations concernées par les éliminatoires. Une pression insuffisante pour faire bouger les choses. Résultat : 22 sur 56 pays africains ont accusé le coup ; ils se retrouvent sans stades. Une menace pour la FIFA et sa compétition phare. La présence d’Infantino en Côte d’Ivoire, où la réunion du comité d’urgence a eu lieu, s’est chargée du reste.
Nouveau calendrier perturbant
Ainsi, les six journées des qualifications seraient étalées deux par deux en septembre, octobre et novembre prochains, puis les barrages au mois de mars. Un scénario qui perturbe tous les plans de plusieurs sélectionneurs africains, parmi eux Djamel Belmadi, qui avait déjà préparé son plan de travail en prévision du lancement de la campagne qui lui tient tant à cœur. Le coach, qui est attendu à la fin de ce mois à Alger, risque de tout revoir. Certes, la décision finale n’est pas encore prise, elle interviendra le 15 mai prochain, soit au dernier jour de la date limite de l’envoi des convocations aux joueurs. Ce qui est, bien évidemment, vraiment contraignant, car entre envoyer une liste pour jouer des matches officiels et une autre pour une simple date de préparation, il existe une grande différence. Le coach national, qui croyait disposer d’une date de préparation avant l’entrée en lice dans les éliminatoires (mars), pourrait bénéficier d’une seconde. Avec tout le changement que cela entraîne, le programme devra être décalé ; ce qui risque de stopper les Verts dans leur élan.
Barrages après la CAN
L’autre point à retenir en cas de report du lancement de la campagne, c’est le déroulement du match barrage en mars 2022, soit après la prochaine CAN. Un point qui peut paraître positif pour certains, mais il est clair que la plupart des nations voudraient l’éviter, d’autant que la CAN a souvent été une occasion pour les fédérations d’opérer des changements. Une valse des entraîneurs à l’approche d’une aussi importante date fera certainement des mecontents.
Et si la Covid sévissait ?
Jusque-là, toutes les préoccupations de la Confédération africaine de football tournaient autour de la Covid. La situation a fini par être maîtrisée, même si des difficultés sont encore signalées çà et là. Voilà que surgit ce souci des stades qui pourrait reporter le lancement des éliminatoires du Mondial. Les observateurs y voient déjà un risque énorme, car rien ne garantit qu’une forte vague de contamination ne vienne pas chambouler le lancement de la campagne à sa nouvelle date en septembre, ce qui serait chaotique. Pour la CAF et la FIFA, il faut dire que la raison voudrait que la CAF autorise les pays à recevoir en juin dans leurs stades et émettre un nouvel ultimatum allant à septembre, avant de frapper d’une main de fer les retardataires. Cela réglerait momentanément le problème, comme ça été le cas en mars dernier, lorsque le Burkina a pu recevoir sur sa pelouse, seulement, la CAF n’avait pas mis la pression. D’où ce résultat et cette crise à quelque 3 semaines du début du stage de juin. A suivre.
- M. A.