Les fans de l’EN ont poussé un grand ouf de soulagement quand l’information du transfert de Belaili au Stade Brestois est tombée lundi en début de soirée, soir à quelques instants de la fermeture du marché des transferts hivernaux. Il faut souligner que les supporters de l’EN redoutaient qu’il ne trouve pas un club d’autant que les heures précédent sa signature avec le club breton, il était annoncé dans plusieurs clubs. Mais c’était beaucoup plus des contacts officieux. L’officialisation de son transfert au Stade Brestois était une sorte de délivrance pour les fidèles d’El Khadra qui imaginaient mal son absence aux deux matches barrages de mars contre le Cameroun.
Il a privilégié le challenge sportif
Pour une fois, Youcef Belaili a privilégié le challenge sportif, alors qu’il pouvait toucher un gros pactole en optant pour un club du Golfe, a révélé son père après la résiliation de son contrat avec Qatar SC. « Mon fils m’a clairement signifié qu’il souhaite signer dans un club européen, quitte à gagner moins d’argent », insistera le fiston auprès de son père qui était partant pour un club du Golfe qui proposait un salaire faramineux. Mais le joueur a hâte de prouver qu’il peut aussi bien jouer en Europe, comme il l’a toujours si bien fait, ou en Tunisie, en Arabie saoudite et tout récemment au Qatar. C’est un défi que Youcef veut relever, assure un proche. A signaler que lorsqu’il était sans club, ce problème l’avait beaucoup perturbé. D’ailleurs, quand son père est arrivé à Douala la veille du match Algérie- Guinée équatoriale (1/0), il a voulu le soir même évoquer l’évolution des contacts avec les équipes intéressées par ses services, mais son père l’a calmé. « Mon fils, concentre-toi sur tes matchs de la CAN. T’inquiète pas, je m’occupe des contacts avec les clubs », lui conseillera Abdelhafid, qui nous a confié, pendant le séjour au Cameroun, qu’effectivement, Youcef avait peur de rester au chômage et de rater par conséquent les deux matches barrages avec l’EN.
Il a tenu parole
Quand Youcef Belaili a résilié son contrat avec Qatar SC au mois de décembre, il a déclaré : « A 100%, je rejoindrai un club européen. » Après sa sortie médiatique, les réactions étaient mitigées en Algérie. « A bientôt 30 ans, il n’a aucune chance de décrocher un contrat en Europe », prétendaient les observateurs en sortant l’argument de son passage raté au SCO Angers, quelques années auparavant. Plus le temps passe, on commençait à douter si son vœu de rejoindre le vieux continent sera exaucé, plus le délai de la fermeture du mercato hivernal approchait, l’optique d’un transfert dans un club du Golfe est des plus envisageables. Puis, rebondissement à 24 heures de la fin du délai. D’abord, il y a l’offre d’un club turc, puis d’un autre portugais (Guimarães), qui était sérieuse, d’après le proche entourage du joueur oranais. Lundi en débarquant à Paris, un évènement va précipiter son transfert au Stade Brestois. Après avoir vendu pour 15 millions d’euros son phénomène Romain Faivre à l’Olympique lyonnais, le club breton prend de vitesse tous les prétendants pour Belaili en lui faisant signer un contrat de 6 mois avec une option de prolongation de 3 années à la fin de saison. Youcef Belaili venait de faire taire ceux qui prétendaient qu’il n’avait aucune chance de signer en Europe. Dans cette deuxième partie de la saison, il a l’occasion de montrer son talent afin d’attirer des clubs recruteurs en été. Cependant, en optant pour la L1 française, il va découvrir la rigueur de ce championnat. « Je n’imaginais pas que la L1 est difficile avec beaucoup d’engagement physique », expliquera, il y a deux semaines, la légende Léo Messi dont le rendement au Paris Saint Germain est moyen. Belaili devra bosser durement à l’entraînement pour soutenir le rythme de la L1 ; cela l’aiderait en outre à monter en puissance car au Qatar, il ne travaillait pas assez. D’ailleurs, maintes fois Djamel Belmadi le sortait dans les matchs précédents une fois l’heure de jeu. Outre l’intensité des entraînements, auxquels il doit s’adapter, il y a l’hygiène de vie et une diététique à respecter. Alors qu’il accusait un léger surpoids ces dernières semaines, Youcef Belaili devrait avec le travail retrouver son poids de forme et une meilleure condition physique, soit un domaine où il était en souffrance depuis longtemps. Gageons toutefois que son nouveau coach à Brest Michel Der Zakarian lui accordera du temps de jeu. Cet entraineur avait, durant son passage à Montpellier, permis à Andy Delort de franchir un cap en devenant l’un des meilleurs attaquants de la L1. On souhaite bien qu’il fasse de même avec notre Belaili national.
- S.