Comme l’a si bien dit Belmadi, la préparation des barrages contre le Cameroun a commencé très tôt.
Au lendemain de l’élimination des Verts contre la Côte d’Ivoire en coupe d’Afrique, le staff s’est projeté déjà sur l’avenir. A ce moment-là, on ne savait pas encore que le sort réservait à Mahrez et consorts un retour sur les lieux de la chute. Mais malgré ça, le staff technique, emmené par Belmadi, a tracé les grandes lignes de la préparation, car le travail de supervision avait déjà commencé, étant donné que l’EN savait qu’elle allait croiser le fer avec l’une des 5 équipes mal classées du top 10 africain.
Le Cameroun, pour Belmadi, ce n’est donc pas nouveau, mais la CAN a permis au coach de mieux le connaître et mettre la main sur les points forts et les moins forts du dispositif de Conceiçao. Ce dernier a certes été limogé, mais du côté du staff, on pense que Song n’a pas la baguette magique pour tout chambouler. Les Verts devraient donc maintenir le cap et se concentrer sur leur travail qui a déjà commencé. Zefzef, le dernier arrivé dans le wagon des Verts, n’a rien laissé au hasard. Ses virées dans la zone équatoriale de l’Afrique lui ont permis de tout préparer en prévision de l’arrivée de l’EN dans ce pays. Il a la particularité de connaître les lieux, notamment en Guinée équatoriale, où il s’est rendu en catimini sans faire de bruit. Mais le plan discret de Belmadi a été contrarié par des déclarations faites çà et là qui ont attiré la curiosité de la Fecafoot et de son nouvel homme fort Samuel Eto’o.
Curiosité et espionnage
L’information du déroulement d’un stage en Guinée équatoriale a fait le tour des médias locaux, mais aussi camerounais, car en cette période de préparation, on ne rate aucune occasion de lire et de consulter tout ce qui a un lien avec l’adversaire. C’est de cette façon d’ailleurs que les confrères camerounais ont appris les déclarations de Belmadi qui racontait son anecdotique rencontre avec un policier sur les hauteurs d’Alger, lorsque celui-ci lui a résumé les forces et les faiblesses des Lions indomptables. Une déclaration qui a irrité plus d’un chez les Camers. Ils affirment connaître Belmadi et savent que cette sortie médiatique n’était qu’une tentative de provocation visant leur pays. On a pu le constater à travers les forums des journalistes camerounais qui promettent déjà l’enfer à Douala au coach champion d’Afrique 2019.
Prudence
Au même moment, à la Fecafoot, Eto’o n’a pas chômé ; il a mené plusieurs batailles, à commencer par celle du coach et sa bataille avec le ministre des Sports, gagnée haut la main grâce au soutien indéfectible du chef de l’Etat. Il a aussi voyagé et joué au foot à l’occasion de l’inauguration du nouveau stade du Sénégal. Mais pendant toute cette période, il n’a pas quitté des yeux les Verts et la FAF. Il a eu vent des mouvements de la Fédération visant à organiser un stage chez le voisin à Malabo et aurait même entamé une contre-attaque. Il ne faut pas écarter qu’il mobilise une armée d’espions pour suivre le travail des Verts. Selon une source digne de foi, il ne reste pas les bras croisés ; il aurait déjà un plan pour déstabiliser la sélection dans sa préparation. Voilà pourquoi on a rapporté récemment que la FAF a classé le déplacement à Douala à hauts risques. Belmadi a choisi de s’y rendre la veille du match. Mais cela ne va pas suffire, Eto’o sera dans tous les coins, à travers des yeux qui travailleront pour lui et pour Rigobert Song. Il faudra aussi se méfier de l’arbitrage même si, du côté de la CAF, on a un petit peu refroidi les râleurs en laissant filtrer l’information annonçant la désignation d’arbitres d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine pour les 10 matches de barrage. La bataille sera rude et les 9 jours de la prochaine fenêtre FIFA risquent d’être plus intenses que le séjour de 2 semaines à la CAN.
- M. A.