Tout n’était pas rose dans la ville des roses
Avant le coup d’envoi du match entre l’Algérie et le Cameroun mardi, les supporters ont vécu une journée mouvementée, le climat n’était pas parfait, avec les fortes rafales de vent, et le ciel a changé de couleur, mauvais présage, disaient les plus superstitieux, avant un match qui s’annonçait palpitant entre deux ogres du football africain. Les prémices de l’échec n’étaient pas bien visibles, Belmadi a laissé planer un nuage de doute, concernant son onze de départ, les échos du CTN parlaient d’un système très prudent, certains misaient sur le même que celui de vendredi passé, alors que d’autres avançaient un plan prudent mais avec une sentinelle, et au final, le coach a reconduit le 5-4-1 de Japoma avec comme seul changement : Atal comme latéral gauche à la place de Bensebaïni suspendu.
Atal et Touba
Comme on vous l’expliquait hier, Belmadi voulait un joueur actif sur le couloir, Laouafi n’avait pas l’expérience qu’il faut, alors que Touba n’a pas joué dans ce poste depuis 3 ans, en plus du fait qu’il a rarement pris part aux matches de l’EN, il a donc choisi Atal qui offre plusieurs possibilités avec son jeu porté sur l’attaque, mais au vu de son rendement tout au long du match, on peut dire que Belmadi n’a pas fait le bon choix, Atal qui reprenait avec Nice la veille du début du stage de mars manque terriblement de rythme, il n’a pas été brillant sur son côté, du moins pas comme on le connaît à droite, cela a été visible surtout lorsque Touba a fait son entrée : une montée, un centre précis et but de Slimani, hélas inscrit du bras.
Touba ne se décourage pas et montre un de ses points forts, avec sa présence dans les 18 mètres et sa tête rageuse qui a failli valider le billet de l’EN vers le Qatar, n’était cette balle exploitée par Toko-Ekambi qui a refroidi l’ambiance à Tchaker et transformé la qualification en une élimination.
Zerrouki
L’autre choix, critiquable, n’est autre que celui de Zerrouki, le jeune joueur du championnat néerlandais a eu deux occasions d’affilée d’aider l’EN, mais ni à Japoma encore moins à Tchaker il n’a pu apporter ce qu’on attendait de lui, Belmadi lui a pourtant fait confiance, il a pris un gros risque, car jusque-là, Zerrouki n’a pas eu la chance de jouer de gros matches que l’EN a finis par gagner, ses apparitions ces derniers mois ont toutes coïncidé avec de mauvais résultats, et même lorsque l’EN gagne comme à Japoma, il se contente d’un petit match. Pour les observateurs, l’insistance de Belmadi à vouloir faire confiance à ce joueur pas encore totalement prêt à aller au charbon a été fatale pour la sélection, d’autant plus que dans le même registre, Guedioura et surtout Bendebka avaient ce qu’il faut dans les jambes pour faire face au standing de l’adversaire et au rythme qu’il nous imposait.
Mahrez
A la question de connaître son avis sur le petit match du Citizen, Belmadi n’a pas voulu broncher, il faut dire que si Belmadi devait dire quelque chose concernant le rendement de son capitaine, il aurait sûrement dit des amabilités, mais comme l’entraîneur a joué le protecteur jusqu’au bout, il a évité de s’y attarder. Mahrez a encore manqué l’occasion de prouver qu’il pouvait être performant chez les Verts comme il sait très bien le faire avec son club, il a été transparent, au même titre que Belaïli, seul Slimani était au four et au moulin, là aussi, et d’après les observateurs, un coup de génie de la part du coach pouvait perturber l’adversaire : donner une mi-temps entière à Ghezzal par exemple, voire a Benrahma qui a été ramené d’Angleterre pour chauffer le banc.
En résumé, en matière de choix, le coach national n’a pas été exempt de tout reproche, il pouvait mieux faire, mais il a fait le mauvais choix, et à ce niveau, ça ne pardonne pas, le ciel lui est tombé dessus, comme à l’hôtel Onomo de Douala la soirée de l’élimination contre la Côte d’Ivoire lors de la CAN, Belmadi s’est senti seul au monde, malgré les marques de sympathie manifestées par les présents, le coup a été dur, va-t-il se relever de cela comme sélectionneur ou loin après la fin de sa mission ?
S.M.A