Lorsque la belle histoire des A’ avait commencé au mois de juin 2021, au stade d’Oran lors du fameux match inaugural entre nos A’ et le Liberia, beaucoup s’attendaient à ce que cette sélection suive l’exemple de son ainée chez les A, et atteigne son haut niveau en enchainant les victoires. Le processus a été bien entamé, avec pas moins de 8 à 9 mois de travail et de prospection de la part du sélectionneur Madjid Bougherra qui a pu achever une première étape durant ce stage tenu il y a un an avec un noyau assez solide.
La suite a été plus difficile, avec moins de possibilité de se regrouper, due à la crise sanitaire mondiale, mais cela n’a pas découragé Bougy, Mesbah et le reste du staff, qui entre-temps, ont mis de côté ces plans initiaux, pour se concentrer sur la coupe arabe, remportée en utilisant d’autres armes.
Une fois l’épopée qatarie bouclée, Bougy a retrouvé son projet initial, basé sur le pur produit du championnat algérien. Il faut dire qu’un noyau avait été dégagé, et le but c’était de le maintenir pour essayer d’aller remporter en janvier 2023 le tournoi du CHAN, mais c’était compter sans la saignée qui avait commencé déjà après le fameux match du Liberia. Les Amoura, Ghacha et autre Laouafi ont rejoint des clubs étrangers, et la suite promettait d’être plus délicate, d’autant que Bougy n’avait aucun outil valable pour éviter une autre saignée, si ce n’est se mettre à l’abri en renforçant les rangs et en élargissant encore plus le champ de prospection.
Au début de ce mois de juin, Bougy a eu le tournoi qui lui tenait à cœur, 3 nations africaines sont venues le disputer, et cela a permis au coach national de voir ses joueurs dans 2 matches au lieu de 3 (à cause du décès de Benhammouda), c’était déjà bon à prendre car ça a permis de voir de nouveaux éléments et d’avoir plus de certitudes concernant d’autres, parmi eux Bensayah, auteur d’un but contre le Congo. Un élément du noyau, comme décrit par Bougherra en avril dernier, lorsqu’il évoquait le vent du renouveau qui a soufflé au lendemain de la Coupe arabe. Bougy a parlé aussi de ses craintes liées à la période qui va venir, les 6 prochains mois qui nous séparent du début du CHAN, car aucune loi ne peut priver les joueurs d’aller poursuivre leur carrière à l’étranger. La signature avant-hier de Bensayah, justement, en Arabie saoudite, ne peut qu’accroitre les craintes d’un départ massif des joueurs sous d’autres cieux. Cette défection est déjà de taille, vu le statut du désormais ex-joueur de la JSK au sein du groupe, et qui vient asséner un coup violent après celui du décès de Benhamouda, nouvelle pièce maitresse de la sélection, disparue dans un accident de la circulation. Il faut dire que Bougherra en sait quelque chose, lui qui a eu des discussions avec ses éléments, et qui savait que le risque de voir son effectif se vider dès cet été était très grand.
Le mercato hivernal, la grosse menace
L’annonce du départ de Bensayah met à exécution ces menaces, et très bientôt l’exode pourrait se poursuivre, car du talent dans cette sélection des A’, il y en a, et les regards des recruteurs depuis quelques années, est de plus en plus braqué sur le produit algérien, après la réussite du produit du PAC dans les championnats européens. «Nous avons testé beaucoup de joueurs, c'est une équipe inédite. Je profite de ce tournoi pour voir à l'œuvre l'ensemble des éléments convoqués, et ensuite réduire le groupe lors du prochain stage de septembre, où les choses sérieuses vont commencer en vue du CHAN-2022», disait Bougherra récemment en dévoilant son plan de travail basé sur la stabilité dès septembre. Le coach promettait en avril aussi de garantir des doublures à chaque poste, afin de parer à toute éventualité. Le groupe est donc assez solide, mais du travail, il y en aura, car en mars aussi l’équipe avait éprouvé toutes les peines du monde à scorer. Le départ d’un Bensayah en cette période risque de remettre les compteurs à zéro. Bougy doit lui trouver un successeur et cela ne va pas clore définitivement le dossier, car d’ici le CHAN il y aura une autre fenêtre des transferts, et un autre risque de voir des éléments-clés partir à l’étranger. Une instabilité inquiétante qui nécessite un double travail, et des revues d’effectif continuelles, et surtout une prospection encore plus large pour toujours avoir la doublure efficace aux éléments partants. Une défection d’un élément comme Kendouci à titre d’exemple, fin décembre (c’est fort probable), risque de chambouler les plans du staff, à moins qu’il y ait des compromis et des sacrifices dans le but de réussir la participation algérienne dans son propre CHAN, et tenter une 2e consécration de suite des A’ après la belle victoire décrochée au Qatar en coupe arabe.
S.M.A