Ce dimanche, la plus prestigieuse des compétitions de football baissera le rideau avec cet alléchant Argentine- France. Ce sera la fin d’un cauchemar pour les Algériens qui a duré de longs mois, mais aussi pour le pays organisateur le Qatar, qui aura un sentiment de soulagement, celui d’avoir réussi à organiser une compétition de cette envergure.

 Le petit émirat du golfe Persique a subi, depuis que la FIFA lui a attribué l’organisation de la Coupe du monde 2022, une campagne hostile qui s’est estompée après le début de la compétition, après qu’on a constaté que les Qataris ont réussi à relever le défi. Si les Qataris sont soulagés, pour les Algériens qui ont vécu l’élimination de l’EN comme un drame, regarder la Coupe du monde se dérouler sans les Verts était plus qu’une souffrance. Tandis que certains s’étaient accrochés au rêve utopique d’une disqualification du Cameroun, qu’on prétendait avoir soudoyé l’arbitre gambien Bakary Gassama et que la FAF disposait de preuves irréfutables. « On a un dossier lourd. » Une phrase lâchée même par Djamel Belmadi dans une interview accordée au média de la FAF, alors que d’autres vendaient du vent aux malheureux supporters de l’EN à travers des vidéos sur Youtube en criant sur tous les toits que l’Algérie sera repêchée en Coupe du monde une fois que l’affaire sera traitée par la FIFA. Avec le temps, on s’est rendu compte que ces Youtubeurs le faisaient pour empocher de l’argent puisqu’il suffisait de poster une vidéo concernant cette affaire Gassama pour que, en l’espace de quelques minutes, elle est vue par des millions d’Algériens, ce qui engendre des gains financiers considérables. En clair, ces Youtubeurs ont joué sur les sentiments des fous des Verts, dont certains croyaient aveuglément à un dénouement en faveur de l’Algérie. Quand leurs espoirs se sont évaporés, ils finiront par déchanter le 20 novembre, jour du match de l’ouverture de la Coupe du monde. Très affectés par cette élimination, nombre d’entre eux ont boudé les matchs. « Moi si je tombe sur un match de Coupe du monde, je le zappe en regardant une chaîne TV », avoue un supporter algérien. « De toute façon, ajoute-t-il, la Coupe du monde en hiver, ce n’est pas intéressant à voir ! » Sans commentaire.

Belmadi : « On a envie que ça finisse»

Ce n’est pas seulement les supporters algériens qui ont été affectés par cette élimination, l’un des pires moments de l’histoire de l’équipe nationale. Contrairement à ce que l’on pensait, les joueurs n’ont pas totalement savouré leurs vacances bien qu’ils en auraient bénéficié en raison du déroulement du Mondial. « J’en veux à certains joueurs de m’avoir privé de cette compétition. Si tout le monde avait bien joué ce match retour contre le Cameroun, on aurait arraché la qualification malgré les injustices de cet arbitre (Gassama) », se serait plaint un des cadres de la sélection à ses proches. Il n’est pas le seul à avoir ce sentiment d’amertume. Très affecté plus que les autres, Djamel Belmadi qui se voyait aller loin dans cette compétition qui se déroule près de chez lui (il réside à Doha), n’a fait aucune apparition publique durant tout le tournoi. Des anciennes stars du football algérien telles que Belloumi, Madjer ou Dziri ont marqué leur présence lors de ce Mondial. En revanche, aucune trace de Djamel Belmadi. Il se dit ici et là que celui-ci aurait décliné la proposition d’une chaîne TV étrangère pour commenter les matchs et qu’il aurait délibérément décidé d’aller à Paris où ses parents résident toujours afin d’éviter d’être témoin de l’évènement et, par conséquent, avoir plus de remords. D’ailleurs, en septembre dernier après le premier match contre la Guinée au complexe Hadefi-Miloud, en conférence, le coach national avait prévenu : « J’ai envie que cette Coupe du monde finisse car la douleur de la rater est encore présente.» Ce dimanche après la cérémonie de clôture, lui et tous les Algériens se tourneront vers autre chose et oublieront cette soirée cauchemardesque du 29 mars dernier avec une élimination concédée à deux secondes de la fin du match contre les Lions indomptables.

1. S.