L’équipe nationale a atteint son tout premier objectif, en arrachant son billet qualificatif pour les quarts de finale du CHAN. Au terme d’un match palpitant, l’EN a su préserver sa maigre avance d’un but, malgré des tentatives dangereuses des Ethiopiens, très offensifs dans le match, mais qui n’ont pas pu défoncer le verrou mis en place par Bougherra.
Le suspense a été gardé jusqu’aux derniers instants avant le coup d’envoi du match, personne ne savait que Bougherra allait jouer la prudence, en alignant pas moins de 5 défenseurs, et 7 joueurs sur 10 à vocation défensive, le retour de Keddad dans le onze a finalement eu lieu, mais dans un autre cadre que celui auquel on s’attendait. La veille du match, on a entendu dire que Keddad allait reprendre sa place, comment et dans quel registre ? On ne le savait pas encore, mais Bougherra avait déjà son plan, il a vu l’Ethiopie à l’œuvre contre le Mozambique et a pu constater qu’il s’agit d’une équipe joueuse et qui attaque, d’où ce choix d’évoluer à 3 dans l’axe. A l’image de ce que Belmadi avait concocté en mars dernier pour le déplacement à Japoma, le sélectionneur a opté pour un 3-5-2 et, contrairement à Belmadi, Bougherra avait pris ses devants, en préparant la tactique lors de son stage en Tunisie, il savait que durant la compétition il va tomber contre des attaques remuantes, il a décidé de renforcer son arrière-garde, mais sans pour autant jouer trop défensif, à vrai dire il avait l’espoir que ses deux latéraux jouent le rôle escompté, qu’ils attaquent et apportent leur soutient à Meziane, à Mahious, voire à Kendouci qui a réalisé une assez bonne partie dans un registre différent du sien. Le rendu était satisfaisant, certes certains ont trouvé l’EN loin du niveau qu’il faut pour avertir les autres participants, surtout sur le plan offensif, mais Bougherra a trouvé que le groupe était meilleur que lors du 1er match, pour lui jouer à 5 ou à 4 ne veut rien dire si l’implication de tous dans le travail offensif est ressentie, cette réflexion nous amène à penser que le staff pourrait reconduire encore une fois ce schéma contre le Mozambique. En effet, on a tous vu comment les Mozambicains ont asphyxié les Libyens mardi après-midi, ils ont renversé la vapeur d’une manière spectaculaire, ils ont confirmé leur prestation du premier match, lorsqu’ils s’étaient réveillés en 2e période contre des Ethiopiens, qui paraissaient seuls sur la pelouse. En résumé, le Mozambique a montré qu’il peut se montrer dangereux, mais est-ce suffisamment pour que le Magic reconduise le 3-5-2 ?
Keddad
Lors de sa conférence de presse, et sans le dire, Bougherra a laissé paraître sa satisfaction par rapport à l’application des consignes, certes il a condamné une nouvelle fois les nombreux ratages et mis l’accent sur le manque de précision de ses attaquants, mais comme il a réussi à garder l’équilibre entre le travail offensif et défensif malgré la présence de 5 défenseurs sur le terrain, cela peut lui donner des idées, il doit cependant apporter quelques correctifs par rapport au rôle de Belkhiter, un peu trop timide, et ne sachant pas trop occuper les espaces laissés libres par le bloc éthiopien, le coach aurait voulu que l’arrière latéral du CRB touche plus de ballons, et c’est dans ce sens que les directives vont être données, Laouafi a été un peu plus percutant sur l’autre côté, ce qui a permis au jeu de virer vers son côté, la présence de Meziane peut aussi expliquer cette tendance à donner la passe vers ce côté, vu que Bougherra a sacrifié l’ailier droit, pour permettre le retour de Keddad dans les plans, d’ailleurs l’on se demandait comment ce retour allait se concrétiser, du moment que c’était Abdellaoui et Belaïd qui avaient débuté la compétition. Ce qui est sûr, c’est que le Mozambique n’est pas l’Ethiopie, la pression sur la défense algérienne ne sera pas la même, un retour à un 4-1-4-1 ou à un 4-2-3-1 n’est pas à écarter, surtout que ça permettrait à des éléments comme Belkhiter de jouer sur leur vraie valeur, et à Kendouci de corriger certaines lacunes dans son jeu de passe.
S.M.A