Entre la débâcle devant la RDC qui a engendré une première élimination des U23 de la course qualificative à la CAN marocaine et la seconde débâcle contre le Ghana, le staff technique de la sélection olympique a connu un changement.

Des départs ont été enregistrés et des arrivées aussi, à l’image de Benhamou et Mesbah qui ont renforcé le staff d’Ould-Ali, au moment où Salim Menad a quitté son poste, ce dernier qui était l’invité d’El-Bilad TV a jeté un pavé dans la mare en évoquant les raisons de son départ de la sélection. Menad a accusé implicitement l’entraîneur national Ould-Ali de cautionner certaines pratiques qui se sont répercutées sur les résultats et le rendement de la sélection. Les faits, selon le concerné, remontent au match aller contre la RDC disputé et perdu sur la pelouse du Stade-de- l’Amitié de Kinshasa 4 à 1, un naufrage qui avait causé plus tard une élimination des Verts de la course à la CAN. Pour les observateurs, la défaite était certainement due aux mauvais choix du coach, surtout que les noms qu’il convoquait n’étaient pas toujours ceux auxquels on s’attendait, mais le mal est plus profond, puisque, selon Menad, le coach se soumettait aux directives de certains agents de joueurs, dont le seul but c’est de faire grimper la cote de leurs joueurs, grâce au fameux statut d’international.

«J’ai décidé de me retirer après le match aller»  

Salim Menad raconte qu’il n’était pas d’accord avec ce qui se faisait, il aurait même pris la décision de démissionner après le match de la déroute (4-1). «J’ai fait 10 stages avec eux, et j’ai assisté au match aller contre la RDC, la période entre l’aller et le retour était courte, je n’ai pas voulu prendre la décision, j’ai laissé passer ce match, qualification ou pas, avant de me retirer, j’ai des principes, je ne peux pas accepter les choses qui ont eu lieu, j’ai 30 ans d’expérience, j’ai roulé ma bosse partout, j’ai formé des joueurs, j’ai aussi travaillé en senior et j’ai eu des résultats.»

«Ma présence dérangeait ceux qui avaient des intérêts»

«On ne m’a pas ramené aux U23 pour mes beaux yeux, mais pour mes compétences, mais, malheureusement, ma personne  dérangeait quelques personnes, qui avaient des intérêts, ils ramenaient des joueurs pour leur donner le statut d’international,  pour augmenter leur cote, et mieux les vendre, on a joué contre la RDC chez eux, on a été battus 4 à 1, 3  joueurs ont joué ce match aller et ont été déclarés blessés au match retour, je ne les ai pas vus blessés, ils ne sont plus revenus ni pour le Ghana ni lors des autres stages», a-t-il raconté pour dénoncer cette pratiques et accuser ouvertement Ould-Ali d’avoir marché dans cette démarche frauduleuse, un fait grave qui doit interpeller la FAF et surtout la DTN, d’autant plus qu’il s’agit des couleurs nationales, malmenées au moment où l’objectif était tracé à savoir aller coûte que coûte à la CAN au Maroc et arracher plus tard un billet qualificatif aux JO.

« j’ai dénoncé ça via un écrit en me retirant»

L’ancien coach adjoint des U23 a donc choisi de se retirer des affaires de cette sélection, il a n’a pas pris part au stage des matches aller-retour contre le Ghana, il a même choisi de tout déballer à ses supérieurs avant de partir : «Je me suis présenté au stage suivant à Alger, j’ai déposé une lettre explicative concernant mon absence, je ne m’entendais pas avec le coach à cause de ce problème», conclut-il.

Les révélations de Menad interviennent quelques jours après l’amère élimination de la sélection U23, confirmant qu’au sein de cette équipe nationale les choses n’étaient pas très saines, il faut dire que bien avant les deux derniers matches, on vous avait fait part des anomalies qu’il y avait au sein de cette équipe, du choix des joueurs au match de la RDC jusqu’à ceux qui ont joué le Ghana, sans oublier la bourde qui a failli se transformer en un scandale au match retour à Kumasi, quand Ould-Ali a emmené avec lui Akram Bouras, pourtant suspendu et incapable de jouer ce match retour, il allait être aligné avant qu’on ne se rende compte à la dernière minute que le joueur n’était pas éligible et qu’ils auraient dû le laisser à la disposition de son club le CRB qui bataillait pour une première place de son groupe en C1 africaine.

Ould-Ali, pour ce qui se rappellent, avait reconnu dans une déclaration radio il y a quelques semaines qu’il s’en remettait aux avis des techniciens et même aux managers dans le choix des joueurs, sauf qu’il n’a pas mentionné qu’il leur rendait des services en plus, comme booster leur cote pour que leurs agents les vendent le mieux possible,  et tout cela sans qu’ils n’aient le niveau requis pour être sélectionnés. Des pratiques pareilles ont coûté à l’EN une élimination aux portes de la CAN, et l’hymne national ne retentira ni au Maroc en 2023 ni à Paris, l’année prochaine, de quoi interpeller la DTN, appelée à barrer la route à ce mouvement malsain qui entoure nos sélections, et qui les éloigne de son but principal, à savoir honorer les couleurs et le drapeau national.

S.M.A