L’actuel sélectionneur de la Centrafrique est dans ses heures libres consultant des médias suisses, il voit bien le nouvel entraineur de l’EN relever ce challenge. Dans cet entretien, il décrit le coach bosnien comme l’homme de la situation pour redresser la barre.
Etes-vous surpris que Vladimir Petkovic soit nommé entraineur de l’équipe d’Algérie ?
Non. L’Algérie avait besoin d’un entraineur de complètement différent de Belmadi, je dirais même que Petkovic est l’opposé de l’ancien coach, il est toujours calme, lucide. Il faut rappeler qu’avec la Suisse, il a fait de belles performances et je pense que c’est cela qui a poussé le président de la FAF à le recruter.
Est-ce les seuls motifs qui ont convaincu la FAF à l’engager ?
J’allais venir. Petkovic est quelqu’un qui fédère avec le groupe, il tient toujours le bon discours pour transcender ses joueurs, ce sont autant de qualités qui lui permettent de tirer le maximum des qualités de ses joueurs, en plus les équipes qu’il a entrainées défendent toujours bien.
Mais l’Algérie est une équipe à vocation offensive…
Manchester City est l’équipe qui défend le mieux au monde mais son attaque est également la plus forte et marque beaucoup de buts. Dans les deux phases finales qu’il a dirigées avec la Suisse (Coupe du monde 2018 et l’Euro en 2021), il a toujours su trouver le bon équilibre. S’il a réussi à le faire avec une sélection telle que celle de la Suisse qui est d’un niveau moyen, il peut faire du bon travail avec l’Algérie qui est un géant du football africain mais il doit se préparer à faire face à une pression médiatique qui est plus forte en Algérie à comparer avec la Suisse ou c’était tranquille pour lui !
Y résistera-t-il à cette pression médiatique ?
Ah oui, ça sera souvent chaud dans les conférences mais comme je l’ai dit, Vladimir c’est quelqu’un de calme, je l’imagine pas réagir négativement un jour.
Le fait qu’il n’ait jamais entrainé en Afrique ne constitue-t-il pas un handicap pour lui ?
Je dirais oui et non, car en Afrique le contexte est totalement différent et ne peut pas tout maitriser, néanmoins il y a de bons exemples à citer, notamment celui de Marcel Koller (qui est un Suisse et ancien sélectionneur de l’Autriche, ndlr) qui a remporté de nombreux titres notamment une Ligue des champions avec Al Ahly Djeddah, cependant il est préférable que Petkovic ait à ses côtés dans le staff un adjoint algérien.
Justement, la FAF lui a proposé un adjoint local…
C’est bien, au moins cet adjoint pourrait lui expliquer les réalités du football africain qui sont totalement différentes à celles qui l’a vécues en Europe.
Dans trois semaines, un stage est programmé. Pensez-vous que le délai est très court pour arrêter la liste des convoqués ?
Franchement, non. L’Algérie est une équipe très connue, et puis avec le progrès de la technologie (internet, vidéos…), il est désormais plus facile d’avoir des informations sur l’état de forme des joueurs et puis quand on est sélectionneur, on doit être toujours dans la réaction, pour pallier une défection d’un ou des joueurs (blessures). A mon avis, Petkovic n’aura aucun souci pour arrêter la liste de 23 joueurs pour le prochain stage.
Toutefois en Algérie, conséquence du cuisant échec en Côte d’Ivoire, on évoque une grosse purge dans l’effectif. Etes-vous de cet avis ?
Procéder à une grosse purge, ça n’a jamais bien fonctionné. Evidemment, il faut appeler de nouveaux joueurs tout en gardant ceux qui sont encore susceptibles d’apporter un bon rendement à la sélection, ça tombe bien pour l’Algérie qui n’a pas de matches officiels à disputer dans cette date FIFA du mois de mars (tournoi amical à Alger), donc il est possible de voir quelques nouveaux joueurs mais je persiste à dire qu’il n’y aura pas un remue-ménage car n’oublions pas, il y a des matchs officiels à jouer dès le mois de juin.
La sélection centrafricaine pourrait rencontrer l’Algérie dans les éliminatoires de la CAN 2025, redoutez-vous de croiser les Verts, vous qui rêviez de qualifier cette sélection dans cette compétition pour la première fois de son historie ?
Ce sera une confrontation émouvante, car je garde quand même d’excellents souvenirs de mes passages en Algérie. Allez, ce sera une explication entre deux coaches (Petkovic et lui) qui vivent en Suisse et ont longuement dans ce pays (rires).
M.S.