Tim Guillemin, journaliste qui couvre les matchs de la sélection suisse pour le quotidien « Blick », nous parle de la relation du néo-coach de l’EN avec ses joueurs et les médias helvétiques lorsqu’il était sélectionneur de la Nati.
Avez-vous suivi la première conférence de Petkovic à Alger ?
Oui, je l’ai bien suivie. J’avoue que vous les journalistes algériens, vous avez de la chance, il a répondu longuement à vos questions. En plus, j’ai été étonné qu’il ait répondu à des questions sur les joueurs Bentaleb, Adli… Franchement, je vois qu’il fait déjà des efforts dans sa communication.
Vous le pensez ?
Quand il était sélectionneur de la Suisse, quand on l’interrogeait sur un joueur, même s’il marque un triplé, il ne répondait jamais et préfère plutôt parler du mérite de tout le groupe. Là, j’ai vu que dans sa première conférence à Alger, il a répondu à plusieurs questions concernant vos joueurs.
En Algérie, on se souvient de ses exploits avec la Suisse, la Lazio mais également de son échec à Bordeaux. Voulez-vous nous éclairer davantage ?
A Bordeaux, il était dans un contexte ultra-compliqué. Il s’est trompé en prenant cette équipe. Cependant, c’est un entraineur calme, qui ne panique jamais et dégage une grande sérénité. Aussi quand un de ses joueurs est dans une situation compliquée en club, il lui maintient sa confiance. On l’a vu avec Haris Seferovic. Alors que ça n’allait bien pour lui à Benfica, il le faisait toujours jouer, c’est sa façon de protéger ses joueurs.
Autrement dit, il s’appuie sur un noyau de joueurs…
Effectivement, là où il est passé, il a toujours bossé avec 25, 30 joueurs, c'est-à-dire stabiliser son effectif. Même quand la presse exerce la pression sur lui pour convoquer qui émerge dans un autre championnat européen, il reste indifférent et continue à faire confiance à ses joueurs. Avec Shaqiri, c’était pareil, mais ce dernier le lui rendait bien sur le terrain en étant performant avec l’équipe nationale. Par ailleurs, il gère bien les phases finales, à l’image de la France ou la Belgique. Avec Petkovic, la Suisse est passée au second tour. Dans notre pays, on retient surtout l’exploit de l’Euro en 2021 quand la Suisse a sorti la France.
En revanche, que peut-on lui reprocher ?
De se contenter d’aller au second tour, en 2018 (Coupe du monde). On était déçus qu’il perde son match contre la Suède. Une équipe abordable pour notre sélection. En un mot, il peut assurer le minimum mais jamais le maximum. Peut-être qu’avec l’Algérie, il fera mieux.
Avec l’Algérie, les exigences seront plus élevées. Qu’en pensez-vous ?
Je suis sûr qu’il qualifiera l’Algérie à la prochaine CAN et Coupe du monde 2026, après qui sait qu’en Algérie, le football est presqu’une religion. Avec les émotions et la passion qui caractérisent les Algériens, il dépassera ce cap en allant pourquoi pas plus loin. Je pense que la Fédération algérienne l’a recruté parce qu’il a le même profil que Vahid Halilhodzic, même si ce dernier est réputé d’être un personnage colérique à l’opposé de Vladimir Petkovic qui est toujours très calme.
Il est membre actif d’une association caritative
Pendant ses heures libres, Vladimir Petkovic travaillait pour une association caritative pour laquelle il contribuait grâce sa notoriété à récolter des fonds destinés aux gens démunis. Il y déployait beaucoup d’efforts dans cette noble mission, nous rapporte notre confrère suisse.
M.S.