Le groupe des 31 Verts initialement annoncé avant la série de défections et le rappel en catastrophe de Zorgane était assez étoffé au point de trouver des doublures à la pelle dans plusieurs postes, mis à part celui d’avant-centre où, seul, l’inévitable Baghdad Bounedjah était retenu.
Il existe bel et bien une pénurie de centre-avants rendue encore plus sérieuse par la décision de mettre à l’ecart le buteur historique de l’EN Islam Slimani, pour des raisons que seul le sélectionneur connaît, ce dernier a-t-il regretté cela au vu de la méforme constatée de Baghdad Bounedjah ? Pas sûr, du moment que Slimani n’est plus ce qu’il était, il ne marque plus avec son club et le nouveau coach de l’EN a une folle envie de passer à autre chose, seulement, sur les 67 joueurs recensés par la FAF, il n’existe pas 36 000 avant-centres, seul Mahious avec son statut peu encourageant joue dans le même poste, en plus des options locales comme celles de Naïdji et Bayazid qui ne semblent pas trop emballer le coach national.
En revanche, sur les deux matches du mois de mars, Petkovic a fait sortir à deux reprises Bounedjah, une fois pour le remplacer par Benzia, c’était contre la Bolivie, et ensuite par Bakrar face à l’Afsud, des changements qui en disent long sur les carences existantes dans ce poste d’avant-centre, les solutions de remplacement poste par poste n’existent pas, et en l’absence d’options pour l’avenir, c’est dans l’effectif actuel que le nouveau coach pourrait puiser, un recours à des pratiques qui sont devenues monnaie courante dans le football moderne et qui vont permettre à l’EN de jouer sans avant-centre tout en garantissant une animation offensive efficace.
Faux 9
L’entrée en jeu de Benzia puis de Bakrar, la présence de Gouiri, la très attendue convocation de Sayoud, que de signaux qui laissent croire que l’ancien coach de la Nati pourrait décider de jouer sans vrai 9, en utiliser un faux, un joueur pour qui marquer des buts n'est pas forcément sa fonction première, l'idée est qu'il occupe la position de départ d'un numéro 9 traditionnel, une position avancée et haute sur le terrain, mais le joueur recule plus bas en phase de possession pour se transformer en milieu de terrain supplémentaire, des caractéristiques qui collent parfaitement avec le contenu actuel de l’équipe. Il faut dire qu’on a vu la prestation encourageant de Benzia en 2e période contre la Bolivie ou celle de Bakrar lors du 2e match. Sans être des avant-centres, ils ont été percutants, ça pourrait être le cas d’un Gouiri aussi. En résumé, un 9 qui créera le surnombre en attaque et au milieu et libérera ses équipiers qui peuvent faire le job et marquer des buts.
Depuis 1990, de nombreux faux 9 sont devenus des stars du football mondial, Lionel Messi, Cristiano Ronaldo et Neymar, pour ne citer que ceux-là, sont tous extrêmement talentueux et techniques, ce qui est aussi le cas du joueur algérien en général, d’un Sayoud en particulier, ce qui ouvre des horizons pour le nouveau coach national car, aujourd’hui, le terme «faux 9» c’est une position très polyvalente qui peut être utilisée de différentes manières en fonction du style de jeu de l’équipe. Certains attaquants peuvent jouer plus ouvertement, tandis que d’autres peuvent rester plus proches du but pour maximiser leurs chances de marquer.
En résumé, le chantier du sélectionneur est beaucoup plus large que prévu, avec la baisse de forme de Bounedjah et l’absence d’un remplaçant de qualité, les prochaines dates pourraient être une occasion de passer aux tests et faire en sorte que tout le monde puisse marquer des buts.
S.M.A