Hadj Moussa : «Succéder à Mahrez ? Pas encore le moment»

A seulement 22 ans, Anis Hadj Moussa est présenté comme un futur crack en Europe à tel point que plusieurs clubs du Vieux Continent ont tenté de le recruter avant que Feyenoord ne finisse par arracher la timbale. Conseillé par Momo Dahmane, un ancien attaquant du CRB et du CSC, le petit Anis que des spécialistes voient comme le successeur de l’auguste Riyad Mahrez en EN garde la tête sur les épaules et préfère suivre le plan de carrière établi en accord avec son conseiller sportif.

En mars dernier, vous avez reçu votre première convocation en équipe nationale. Votre sentiment ?

C’est un rêve d’enfant qui s’est réalisé. J’étais aux anges quand j’ai appris cette bonne nouvelle. En foulant pour la première fois le stade Nelson- Mandela, j’avais des frissons. Vous n’imaginez pas la fierté que je ressentais à cet instant. Porter le maillot de l’équipe nationale de, surcroît à Alger, la ville d’où est originaire ma famille, ce moment restera gravé dans ma mémoire.

 

Racontez-nous avec détails qu’elle a été votre réaction quand vous avez reçu votre convocation ?

J’étais dehors. Après quand je rentre chez moi, j’ouvre ma boite émail, j’aperçois un message envoyé par la FAF dans lequel on m’informe que mon nom figure dans la liste des présélectionnés. J’étais très, très heureux en l’apprenant. Pour moi, peu importe que je sois dans la liste définitive ou non. Déjà c’était une fierté et en même temps pour mes parents que j’ai appelés tout de suite après. Ils étaient eux aussi plus heureux que moi car dans ma famille, on est tous fans de l’EN et on a cet amour pour l’Algérie notre pays. Vous comprenez tout le bonheur qu’on a ressenti ma famille et moi après cette première convocation.

 

Et avec le groupe, comment a été l’accueil ?

Là-dessus, il n’ya absolument rien à dire, tellement que l’accueil était bon et convivial. On dirait que je vivais avec ce groupe depuis longtemps. Pour les anciens, je suis une sorte de petit frère, cela m’a permis de me relâcher et surtout d’accélérer mon intégration dans un groupe que je découvrais pour la première fois. Cet accueil a confirmé tout le bien qu’on a souvent dit de ce groupe et de l’ambiance fraternelle qui y règne à son intérieur.

 

Incorporé lors des deux matchs de FIFA Série 2024, comment avez-vous vécu vos premiers sur le terrain ?

Disons que c’était un peu compliqué, j’ai eu quelques déchets et cela était prévisible étant donné que je découvrais un nouvel environnement. Même si au fond de moi, j’avoue que je pense que j’ai fait une prestation honorable pour mes débuts avec la sélection nationale, mais honnêtement je suis convaincu qu’avec l’enchainement des matches, je pourrai beaucoup mieux, chose que je promets aux supporters de l’EN.

 

Avant de vous libérer après la fin du stage, que vous a dit Vladimir Petkovic ?

Il s’est adressé à tout le groupe pas spécialement à moi et nous a demandé à continuer à travailler sérieusement et prouver en club afin qu’on puisse se revoir bientôt (stage de juin). J’espère que ce sera le plus vite possible pour moi Inch’Allah (sourire malicieux !)

 

Dommage que votre modèle Riyad Mahrez ne fût pas présent à ce stage !

Effectivement, ça aurait été un grand plaisir de faire un stage ensemble. Je suis sûr que l’émotion aurait été plus forte, si je l’avais croisé dans mon premier stage avec les Verts mais ce n’est que partie remise, Riyad Mahrez est un grand joueur et je suis très fasciné par sa façon de jouer, sa technique très fine…

 

En Algérie, on prétend que vous êtes son successeur sur le côté droit de l’EN, êtes-vous flatté ?

Ça ne me dérange pas. Certes, je préfère faire ma carrière à moi, mais je reconnais que le fait que les gens me comparent à Mahrez, c’est flatteur, car c’est un joueur qui a brillé dans les rangs du meilleur club au monde, en l’occurrence Manchester City. Riyad est une référence pour tous les jeunes footballeurs. Néanmoins, je reconnais que l’héritage est assez lourd pour ceux qui seront appelés un jour à lui succéder en équipe nationale. Quant à moi, je dois d’abord faire mes preuves et ce n’est pas après deux entrées de jeu (contre la Bolivie et l’Afrique du Sud) qu’on va me présenter comme son successeur, soyons raisonnables. Je suis à l’aube de ma carrière, donc il ne faut absolument brûler les étapes, d’autant que ma marge de progression est énorme. Je dois bosser durement et attendre que mon heure vienne.

 

Mais ce sont vos crochets et feintes de corps qui ont poussé les gens à vous comparer à Mahrez…

Tiens pas plus tard que dimanche dernier (Ultrecht-Vitesse Arnhem 1-0), on me l’a rappelé après une feinte de corps où j’ai mis dans le vent un adversaire. Pour être sincère, c’est un truc que j’ai appris de Riyad qui a la particularité de feinter ses adversaires avant d’entrer à l’intérieur. C’est un coup que je réussis toujours avec brio d’ailleurs.

 

Avouez que c’est votre modèle…

Oui, mais j’apprécie aussi Yacine Brahimi qui est un super joueur, Youcef Belaïli, dommage qu’il n’était présent au stage de mars, Ismail Bennacer et Aïssa Mandi, ce sont eux aussi des joueurs très intelligents.

 

Le mois prochain, l’EN aborde des échéances importantes, avec en ligne de mire la qualification à la Coupe du monde 2026, aimerez-vous vivre ses matches sur le terrain ?

Que ce soit maintenant ou plus tard, je rêve de faire une grande carrière en équipe nationale. Prendre part à des compétitions prestigieuses telles que la Coupe du monde et la CAN, tous les joueurs aimeraient vivre sur le terrain les sensations exceptionnelles qu’elles procurent. Cependant, je n’en fais pas une obsession, je vais continuer à travailler sérieusement afin de progresser davantage et gagner tôt ou tard une place de titulaire en sélection nationale.

 

Un raisonnement logique quand on s’aperçoit que vous venez de découvrir le haut niveau depuis seulement quelques mois

(il évoluait en division inférieure belge avant de rejoindre cet hiver Vitesse Arnhem, ndlr)…

Maintenant que des portes se sont ouvertes devant moi, je ne peux pas me plaindre bien, au contraire j’apprécie ces moments à leur juste titre. Après avoir joué avec la réserve du RC Lens jusqu’en 2022, j’ai signé à Patro Eisden Maasmechelen, un club de la D2 belge en 2023, avant de connaitre réellement le haut niveau après avoir été prêté à Vitesse Arnhem en janvier dernier, et la saison prochaine, je vais franchir un nouveau palier avec mon transfert à Feyenoord.

Avant de vous engagez avec ce grand club, avez-vous pris des renseignements auprès de Ramiz Zerrouki qui évolue cette saison à Feyenoord ?

Comme on partageait la même chambre au CTN de Sidi Moussa, je lui ai parlé de l’intérêt de Feyenoord. Il m’a encouragé à signer dans ce club. Après quand j’ai visité ses installations, mon choix était déjà fait et je n’ai pas hésité à signer un contrat avec ce grand club.

 

Sauf que du côté de Vitesse Arnhem, on a mal pris la chose et depuis vous êtes victime de représailles, parait-il ?

Je comprends la réaction des responsables de Vitesse Arnhem, car Feyenoord a anticipé en annonçant mon transfert assez tôt, et cela a été mal pris par mon actuel employeur. Néanmoins, je dois préciser que mon attitude et mon implication sont restés les mêmes, donc, pour moi, le débat est inutile.

 

Votre entraineur et un coéquipier vous ont critiqué publiquement après l’annonce de votre transfert, êtes-vous déçu ?

Heureusement l’entraineur de Vitesse s’est rattrapé en conférence d’après en assurant que c’était juste un malentendu car il ignorait pourquoi je me suis absenté à une séance d’entrainement (Hadj Moussa avait informé le club qu’il était grippé, le jour où il était absent à une séance d’entrainement). Pour le coach, l’incident était clos.

 

Et votre coéquipier, vous a-t-il présenté ses excuses ?

Non, il ne l’a pas fait. Ça ne me dérange pas, car depuis, je suis passé à autre chose.

 

Arne Slot, l’entraineur de Feyenoord qui vous a convaincu de le rejoindre dans ce club, va remplacer Klopp sur le banc de Liverpool, qu’est-ce que ça change pour vous ?

Disons que c’est une bonne chose pour lui d’entrainer ce mythique club. Je suis même content pour lui. Après on doit se dire quel est l’entraineur qui refuse de prendre les destinées techniques de Liverpool.

 

Peut être que plus tard, il vous demandera à le rejoindre à Liverpool…

Pourquoi pas Inch’Allah. Comme on dit, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.

 

Cette ascension fulgurante, comment vous la prenez ?

Pour être sincère, cela n’a rien changé dans ma vie de tous les jours. Je garde les mêmes habitudes, celles qui étaient les miennes lorsque j’évoluais en amateur. Par contre, tous les jours, je remercie le Grand Dieu de m’avoir permis de franchir des étapes importantes dans ma carrière.

 

L’autre jour, vous avez déclaré que votre famille est originaire d’Alger plus précisément du quartier la Pointe-Pescador, est-ce que vous y rendez souvent dans ce vieux quartier de la capitale ?

Oui, assez souvent. La plupart de mes vacances, je les passe avec ma famille à la Pointe-Pescador. J’aime beaucoup ce coin.

 

Anis supporte-t-il le MCA ou l’USMA ?

Je suis un grand fan du MCA, je suis son parcours depuis le début de saison, regarde les vidéos de ses matchs, et surtout content de la réussite actuelle que connait l’équipe et puis les supporters du MCA sont uniques. J’avoue que j’apprécie beaucoup l’ambiance qu’ils mettent dans les gradins et l’équipe leur rende bien cette saison sur le terrain.

 

Avez-vous prévu dans votre agenda un déplacement à Alger pour assister à la finale de la coupe d’Algérie entre le MCA et le CRB ?

Si je suis au moment de la finale à Alger, j’irai au stade pour soutenir le MCA afin d’apprécier en outre la formidable ambiance qui y régnera ce jour-là, car même le CRB possède une grande galerie. C’est une affiche qui promet d’être très alléchante.

M.S.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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