Rien ne va plus entre la FAF et la LFP. Les deux présidents de ces deux instances ne se parlent plus depuis le 20 mars dernier, date de la tenue de l’AGE de la FAF. En plus du fait que Kerbadj ait publiquement soutenu Raouraoua, plusieurs choses se sont passées depuis, qui ont eu comme effet la rupture quasi-totale entre la LFP et la FAF. L’histoire retiendra que c’est Kerbadj qui a décidé de prendre ses distances en premier en boycottant la première réunion du Bureau Fédéral tenue en avril dernier, mais elle retiendra aussi que c’est Zetchi qui a jeté la première pierre. Explication.

 

Le mandat de Mahfoud Kerbadj prendra fin en 2019.  Zetchi, qui venait d’être élu patron de la FAF, se devait, pour le bien de tous, mettre de côté ses différends personnels avec  le patron de la LFP et de travailler en collaboration avec la LFP et la LNF, dans le respect des règlements et surtout des conventions signées en 2011 entre la FAF et les deux ligues professionnelle et amateur.  Il ne l’a pas fait. Le président de la FAF a préféré ignorer l’existence de cette convention et piétiner Kerbadj et agir en solo.

 

Voilà pourquoi Kerbadj a boycotté la réunion du BF

Pour mieux comprendre le problème, il faudra remonter à la première réunion du Bureau Fédéral tenue en avril dernier. Kerbadj, grâce à ses contacts au sein du BF, a su qu’il n’était pas le bienvenu, que son rôle ou sa présence allaient être secondaires, tout comme ceux des représentants de la CD-LFP, de la CRL, de la LNF, de la CFA, ainsi que la commission médicale. Avant même sa tenud, il avait prédit que tout ces « indésirables» allaient être priés de quitter la salle juste après leurs interventions, laissant sur place le président et ses proches collaborateurs discuter et débattre des questions importantes relatives à notre football. Refusant d’être mis sur la touche, il a demandé à son vice-président, Guellil, de le remplacer lors de cette réunion. Cet acte a coupé pour de vrai le fil qui reliait les deux hommes. Depuis, c’est la guerre.

 

La réponse politique de Zetchi

Zetchi ne pouvait pas laisser passer ça. Il attendait le bon moment pour répliquer, et il est venu à l’occasion de la reprogrammation de la coupe d’Algérie et l’établissement du nouveau calendrier du championnat. Ainsi et dès son retour de Bahreïn, le président de la FAF a convoqué Ali Malek, président de la commission d’organisation de la coupe d’Algérie et…Guellil, vice-président de la LFP ignorant ainsi Kerbadj. Le président de la FAF a procédé à l’installation d’une cellule de réflexion pour l’examen de la programmation des matches de championnat et ceux de la coupe d’Algérie dont il s’est désigné chef. Cette dernière a cédé aux pressions de Sétif et a retardé les ½ finales à juin.  A ce moment, Zetchi ne savait pas qu’il allait rendre un énorme service à son «ennemi», qui, n’ayant pas été associé à ces décision, a pu se démarquer de tous les problèmes  survenus à la suite de la publication du nouveau calendrier du championnat et des nouvelles dates des  ½ finales de la coupe d’Algérie. Il s’est aussi fait un ennemi et pas des moindres, Omar Ghrib, et son club, le Mouloudia Club d’Alger.    

 

Kerbadj sort la convention du 4 juillet 2011, la FAF l’ignore

Mis encore une fois sur la touche, Mahfoud Kerbadj, lors de l’une ses interventions à la télévision, a évoqué une convention signée il y a 6 ans entre la LFP et la FAF. Ledit document permet à la LFP de gérer en toute liberté le championnat professionnel et à la LNF de gérer le championnat amateur. Cette convention rédigée et signée un 4 juillet 2011 par Kerbadj, Ali Malek et Raouraoua confie aussi dans son article 4 (elle renferme 24 articles, NDLR) à la LFP, donc à Kerbadj le soin de gérer les rencontres de la coupe d’Algérie à partir des 1/32 de finale «dans le respect des règlements de la FAF». Sous Raouraoua, Kerbadj a bien accepté de céder la gestion de la coupe à Ali Malek, donc à la FAF. Les choses risquent de changer. Pour des raisons évidentes, la LFP pourrait réclamer son droit de gérer la coupe d’Algérie et le championnat sans que la FAF puisse l’en empêcher…à moins que Zetchi ne trouve un moyen légal d’annuler ladite convention. Ce n’est pas son intention pour le moment, puisque Zetchi, à travers l’un de ses relais dans la presse, a fait passer le message de la non-existence de cette convention. Son conseiller chargé de la communication a fait de même lors d’une émission à la radio. 

 

Un communiqué d’appel au calme

Constatant le pourrissement et sentant le danger, Zetchi ne pouvait rester les bras croisés, spectateur de sa propre chute, il décide d’agir.  Sans passer par le Bureau Fédéral, le président de la FAF a décidé de pondre un communiqué dans lequel il a en premier lieu essayé de justifier ses derniers actes,  défendre son bureau, égratigner la LFP tout en promettant de reprendre les choses en main très prochainement. A la lecture dudit document, on peut comprendre que le patron de la FAF veut calmer les esprits et gagner du temps jusqu’à sa conférence de presse programmée au mois de Ramadhan prochain.  En utilisant, tantôt la raison, tantôt les menaces, Zetchi n’a cité aucun nom, même si dans certains passages on peut facilement déduire qu’il parlait de Kerbadj, de Medouar et d’Omar Ghrib.   

 

Trompé par l’un de ses proches, Zetchi appelle Kerbadj

Ce triste épisode, même s’il n’a rien changé à la situation, mérite qu’on en parle. Il y a quelques jours, une personne qui n’a rien à voir avec les instances footballistiques algériennes a réussi, on ne sait pas comment, à décrocher une entrevue avec Zetchi. Une fois dans le bureau de ce dernier, dans le but de décrocher un poste à la FAF,  il lui a conseillé de se réconcilier avec Kerbadj tout en lui garantissant que le président de la Ligue de football professionnel veut la même chose, ce qui ne fut pas le cas bien sûr. Par naïveté ou volonté réelle de mettre un terme à cette guéguerre, Zetchi a pris son téléphone et a appelé Kerbadj, mais ce dernier ne décroche pas. Se sentant blessé, Zetchi a d’abord regretté d’avoir passé ce coup de fil avant de demander à son invité de partir. Nous avons confirmé la réception de cet appel auprès de Kerbadj lui-même. «Oui, j’ai trouvé ses appels, j’allais le rappeler, mais je ne l’ai pas fait pour des raisons qui n’ont rien à voir avec Zetchi, croyez-moi, mais que je préfère garder pour moi. Je le ferai, peut-être, plus tard…», nous dira-t-il. Ceci démontre d’un côté une bonne volonté de Zetchi d’arranger les choses et de rattraper ses erreurs passées, ce qui est une excellente chose, d’un autre côté, on apprendra que le président de la FAF ferait mieux de se rapprocher des gens avec qui il doit et est obligé de travailler et d’éviter certaines personnes nuisibles à la FAF, donc au football national.

S. B.   

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Les deux hommes se sont évités hier au 5-Juillet

Tout le monde pensait que le match d’hier entre le MCA et Sfax allait permettre aux deux hommes de se réconcilier, sauf que ces derniers ont tout fait pour s’éviter. Kerbadj a choisi de s’asseoir à côté des dirigeants du MCA, entre autres Aïzel et Abdelwahab, tandis que Zetchi a pris place de l’autre côté de la tribune en compagnie du ministre de la Jeunesse et des Sports El-Hadi Ould Ali, Bachir Ould Zmirli et Rebouh Haddad. Cela dit, Kerbadj et Zetchi se sont croisés au salon d’honneur avant le match et à la mi-temps. On a essayé d’y accéder sans succès. Une personne nous a dit qu’ils se sont serré la main lorsque Kerbadj est allé saluer le MJS, Haddad et Ould Zmirli, une information qu’on essayera de vérifier aujourd’hui auprès de nos sources.