Treize mois après son arrivée à la tête de la Fédération algérienne de football, le président Walid Sadi se sent visiblement prêt à aller à la conquête de l’Afrique, et ce, à travers le poste tant espéré par notre pays, celui de membre exécutif du bureau de la Confédération africaine de football.
Après un round d’observation du côté d’Addis-Abeba, des discussions avec des responsables de l’instance africaine, entre autres les présidents d’associations, Sadi a trouvé qu’il pouvait enfin aller à la bataille du grand retour de l’Algérie au comité exécutif de l’instance suprême du football africain. Il était à la recherche de garanties fermes pour pouvoir postuler. Sadi a dressé un premier bilan du voyage en Ethiopie. A son retour au pays il l’a exposé aux hauts responsables du pays, mais il n’a pas encore reçu le feu vert pour s’engager dans cette course. Il a annoncé aux membres du Bureau fédéral qu’il reste en stand-by et se tient prêt pour une éventuelle entrée en course pour un mandat dans ce Comex devenu maudit pour les Algériens depuis la fin du mandat de Raouraoua en 2017.
A deux semaines de la fin du délai accordé pour le dépôt des candidatures, Sadi donne l’impression d’être plus qu’intéressé par le poste. Il faut dire que s’il reçoit toutes les garanties voulues pour une élection, il sera l’Algérien le plus heureux, car non seulement il aura permis le retour de son pays sur le devant de la scène africaine, mais aussi il boostera ses chances d’être reconduit à la tête de la FAF, c’est dire que les enjeux sont énormes. On l’a déjà vu avec Zefizef, la perte de son challenge africain l’a vite éjecté de son poste de président de la FAF, avant même la fin de son mandat. En attendant le feu vert, qui doit intervenir dans les 2 prochaines semaines, Sadi peut préparer son dossier dès maintenant, avec la possibilité de s’engager à partir du 12 novembre, dans une campagne visant à gagner des voix. Car, comme on l’a si bien vu par le passé, c’est loin d’être une sinécure. Il y a des rebondissements à tout moment. Il faudra rester vigilant jusqu’au 12 mars, date de l’AG qui élira un président et renouvellera partiellement son bureau.
Stratégie
Il est évident que la fédération a une stratégie en prévision du renouvellement partiel du Comex de la CAF. Si Sadi entre en course, il le ferait sans savoir contre qui il va concourir. Il faut dire que la Tunisie n’a pas encore tranché, même si des échos parlent d’un prochain retrait de cette course. Le danger pourrait dès lors venir des deux autres Nord-Africains, à savoir le controversé cumulard marocain Lekjaâ et l’Egyptien Abourida. Les deux hommes qui siégeaient jusque-là au comité exécutif de la FIFA auront le choix de briguer un autre mandat dans cette structure, ou bien se contenter d’un siège à la CAF. Et c’est dans ce cas de figure que Sadi aura du pain sur la planche, notamment au vu de l’expérience accumulée par les deux responsables, et, surtout, leur redoutable jeu des coulisses.
«L’idéal serait que toutes les grandes nations de football soient présentes dans les instances de décisions, et l’Algérie en fait logiquement partie. Elle a les ressources et les qualités nécessaires pour apporter une valeur ajoutée, et je souhaite qu’elle soit présente dans les instances de décision, comme cela a été le cas par le passé. L’Algérie a toujours eu de grands dirigeants. Nous avons besoin de cette touche algérienne dans ce centre de décision et ce comité exécutif. Personne au sein de la CAF ne peut réfuter le fait que l’Algérie doive siéger au sein de l’instance», déclarait le président de la fédération sénégalaise Senghor en marge de la finale de Beach Soccer la semaine passée, en Egypte. Des propos qui renforcent l’hypothèse du soutien apporté par les dirigeants africains à Sadi, verbalement pour l’heure, en attendant la réalité des urnes dans cinq mois. D’ici là, la FAF aura à faire pour nourrir cet espoir, et tout peut arriver, un retrait après une candidature n’est pas à écarter. Le jeu des coulisses et de la diplomatie sportive est officiellement ouvert.
S.M.A