Raouraoua : «J’ai peut-être fait des erreurs, mais la catastrophe c’est quand ce n’est pas toi qui décides… »

En marge de la couverture de la chaîne El-Bilad TV des travaux de l’AGE de l’UAFA qui a eu lieu à Djeddah en Arabie Saoudite, la chaîne en questions a rencontré l’ancien président de la FAF Mohamed Raouraoua, ce dernier avait pris le soin d’organiser l’AGE qui a vu l’UAFA designer un nouveau président et cela sans passer par les élections, à savoir Turki Al-Cheikh.

«La polémique autour des critères de sélection ne rend service à personne » 

L’affaire des critères de sélection a fait couler beaucoup d’encre, les locaux sont revenus aux devants de la scène ave Madjer, qu’en pense Raouraoua. «J’ai toujours voulu que les locaux puissent concurrencer les pros, depuis 2003 on a essayé de lancer des centres de formation, mais tout est tombé à l’eau, j’espère qu’on va avancer, ça risque de prendre beaucoup de temps, l’implication des pouvoirs publics est primordiale.»

Toujours concernant le conflit locaux-pros, Raouraoua enchaîne : «C’est un conflit qui ne rend service à personne, on est tous Algériens, celui qui mérite de jouer doit jouer, quels que soient son club ou son âge. »

«Il faut prendre les éléments les plus aptes pour le Rwanda»

L’ancien boss de la FAF défend les fédérations arabes qui sont en train de naturaliser des joueurs afin de les prendre en Russie,, l’occasion pour lui d’évoquer l’équipe des A’ et son prochain stage. «L’essentiel, c’est de présenter la meilleure équipe possible, il faut jouer le Mondial avec les joueurs les plus prêts, les dates FIFA ne sont pas nombreuses, nous par exemple on jouera le Rwanda en janvier, il faut prendre les éléments les plus aptes. » et de poursuivre : «Je tiens à signaler avec satisfaction le résultat atteint grâce à notre académie, on est contents de voir aujourd’hui des éléments tels que Ferhat, Abdellaoui ou Benkhemassa atteindre les premières sélections, la FAF doit travailler en collaboration avec les clubs pour fournir des jours pour les differentes sélections et les differentes catégories d’âge. »

« Toucher au but 7 fois sur 10 tentatives est positif »

A la question de connaître la plus difficile décision qu’il a eue à prendre, Raouraoua a eu une réponse directe mais non sans adresser des flèches implicitement vers les actuels locataires du siège de Dely Ibrahim. «J’ai eu à prendre plusieurs décisions osées, quand tu es président d’une fédération ou d’une entreprise, tu dois prendre des décisions et si tu arrives à toucher au but dans 7 sur 10 décisions, on peut dire que c’est positif, mais la catastrophe c’est quand ce n’est pas toi qui décides, c’est ça le plus gros problème. »

«Gourcuff a démissionné, et Queiroz nous a mis dans le pétrin»

L’ancien responsable du football algerien revient sur l départ de Gourcuff en avril 2015, il nie l’avoir demis de ses fonctions. «Gourcuff a démissionné, on ne l’a pas viré.

On a tout fait pour le retenir, les joueurs aussi car il a fait de bons résultats mais il a préféré s’en aller » et de continuer concernant la venue avortée de Queiroz : « Après Gourcuff je voulais Carlos Queiroz, on s’est même déplacés Sadi et moi jusqu’à Lisbonne pour le faire signer, mais les Iraniens l’ont regularisé au dernier centime et l’ont gardé, et il a pu les qualifier au Mondial, on l’a raté et cela nous a chamboulé les calculs, on n’a pas trouvé un entraîneur de niveau pour la sélection. »

«On assume l’échec de l’élimination du Mondial, mais avec 12 points en jeu c’était encore jouable»

L’ancien patron de la FAF avoue qu’il assume avec ses collaborateurs l’échec de la sélection à aller au Mondial mais trouve qu’en 4 matches le coup était encore jouable. «Le gardien du Cameroun est venu d’une autre planète, il a fait un gros match à Tchaker et c’était le tournant, l’arbitre de touche a contribué à notre défaite ensuite au Nigeria en accordant un but pas du tout valable aux locaux…mais je continue de croire qu’en 4 matches le coup était encore jouable mais cela ne veut pas dire que je suis en train de responsabiliser la FAF, je lui souhaite de meilleurs résultats à l’avenir et surtout préparer l’équipe à jouer la qualif’ au Mondial 2022.»

«Avec nous l’Algérie était respectée par les arbitres»

A la question de savoir quel arbitre a fait souffrir l’Algérie le plus durant la période de son règne, Raouraoua rétorque : «C’est vrai que plusieurs arbitres nous ont fait souffrir, mais par la suite on a retrouvé notre notoriété au niveau de la CAF et surtout au sein de la commission d’arbitrage, et la plupart des arbitres nous respectaient. »

«Gagner la CAN ne sera pas une partie de plaisir»

Gagner la CAN en Afrique ne sera pas une sinécure, Raouraoua invoque un jeu de coulisses très contraignant. «Ça sera très compliqué de gagner la CAN, il y a un jeu de coulisses et plusieurs paramètres qui compliqueront davantage notre mission.»

«Le professionnalisme demeure la seule issue pour faire progresser notre foot»

Après le symposium, Zetchi est en train de tout faire pour stopper la roue du professionnalisme, il veut revenir à la vieille méthode, mais Raouraoua y voit un pas en arrière, pour lui mieux vaut frapper fort et sévir avec les équipes ne présentant pas les garanties qu’il faut. «Je lance un appel aux responsables de la FAF et même aux pouvoirs publics pour faire progresser le professionnalisme, assister les clubs et sévir contre les équipes qui ne répondent pas aux critères, pour moi c’est la seule issue pour faire progresser notre football », conclut-il.

M.A

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