Nouveau rebondissement dans le feuilleton de la crise à la Fédération algérienne de football. Alors qu’on s’attendait à une réunion controversée du BF ce soir, présidée par l’intérimaire Maouche et décidée par le groupe d’opposants mené par le duo Aïssaoui et Bahloul, finalement, le président Charaf-Eddine Amara a décidé de réagir, avec un communiqué publié en début de soirée, à travers lequel il annonce la suspension de ses deux rivaux.
«Le Président de la Fédération Algérienne de Football (FAF), Monsieur CHARAF-EDDINE Amara, en vertu des prérogatives qui lui sont conférées, notamment l’article 39.2 des statuts de la Fédération, a signé, aujourd’hui 10 avril 2022, des décisions portant suspension provisoire de deux membres du Bureau fédéral, en l’occurrence, messieurs Mouldi Aïssaoui et Amar Bahloul», pouvait-on lire dans ce communiqué.
Mesure conservatoire
La FAF précise que ‘’la suspension provisoire des deux membres, au titre des mesures strictement conservatoires, concerne toutes leurs fonctions au sein du BF de la FAF et a pour suite directe et naturelle, dès sa prise d’effet, d’interdire l’exercice de toute activité liée directement ou indirectement à la fonction de membre du BF».
Il est donc clair que l’intervention musclée du président de la FAF vise à annihiler toutes tentatives de la part des 6 membres opposants qui s’apprêtaient à tenir ce soir à l’hôtel Olympic de Dely Ibrahim leur réunion du BF à partir de 22h.
Bahloul et Aïssaoui réduisent donc le nombre de membres devant assister à cette réunion, une manière de la dépourvoir de toute légalité, il faut dire que pour valider cette réunion, il fallait que les opposants réussissent à réunir deux choses essentielles, d’abord la présence de Maouche, installé initialement par Amara (avant de se rétracter) et garantir la présence de 50% des membres du BF, chose qui ne peut plus être satisfaite après la défection de 2 éléments initiateurs de ce mouvement de rébellion.
Atteinte à l’obligation de réserve
Le président de la FAF a donc trouvé les arguments valables pour actionner sa gâchette, il a laissé faire ses rivaux, lesquels ont envahi les plateaux télé et autres chaînes radios, multipliant les déclarations visant la personne du président de la FAF, avant de passer à l’application des règlements stipulés dans les statuts de la FAF : la FAF précise aussi que : «La décision prise par le Président de la FAF a été motivée par le constat d’atteintes répétées à l’obligation de réserve imposée par les statuts de la Fédération et pesant sur chacun des membres du BF» et par conséquent : «Ladite suspension provisoire a également pour conséquence d’interdire toute déclaration sur quelconque question concernant le fonctionnement et les décisions, passées ou à venir, de la FAF». Il faut dire que l’article 35.7 desdits statuts dispose : «A l’exception du Président ou du Porte-Parole de la FAF, les membres du Bureau fédéral sont tenus à l’obligation de réserve en dehors du cadre intérieur de la Fédération. Tout manquement à cette obligation sera considéré comme faute grave et traité comme tel.», ajoute la même source, qui clôture le communiqué en précisant que la suspension «vaut jusqu’à la décision qui sera rendue par l’organe juridictionnel compétent».
Voilà donc qui bloque les opposants d’Amara dans leur élan, mais ces derniers vont-ils s’y soumettre ? Bahloul, Aïssaoui et les autres considèrent toujours Amara démissionnaire, et par ricochet, ses décisions sans la moindre crédibilité, ils devraient maintenir leur plan initial, c'est-à-dire cette réunion de ce soir, mais jusqu’où ira ce bras de fer ? Entre-temps, les voix continuent de s’élever pour réclamer une intervention des autorités afin de mettre un frein à ce cirque qui n’honore ni le football ni le sport algérien.
S.M.A