Les inconditionnels du CR Belouizdad sont aux anges après leur sacre en coupe d’Algérie, face au MC Alger, leur grand rival algérois. Mustapha Kouici, l’ancien arrière gauche international du Chabab, en est l’un d’eux. Il avoue même que cela l’a guéri d’une maladie. Il s’explique.

Pour un Chababiste comme vous, battre le Mouloudia en finale de la coupe d’Algérie n’a pas de prix ?

Absolument, je suis aux anges. Encore plus même, je vais vous expliquer pourquoi. Quelques jours avant cette finale, j’ai eu une intoxication alimentaire qui m’a mis très mal à l’aise. Figurez-vous que peu après la fin du match, tout est rentré dans l’ordre subitement. Je n’ai plus ressenti la moindre douleur.

En somme, la victoire du CRB contre le MCA vous a guéri…

Oui, et totalement même. Donc, vous pouvez mesurer le degré de ma joie même si cela reste anecdotique. Le CRB devait sauver sa saison, après avoir perdu le titre et a été sorti prématurément de la Champions League d’Afrique. Les joueurs ont bien réagi, ils ont été des hommes sur le terrain, ils ont permis au Chabab de détenir désormais le record de victoires en coupe d’Algérie, avec 9 trophées.

Comment expliquez-vous la médiocre prestation du MCA ?

Je m’y attendais, en tout modestie. Quand on devient champion après une longue absence, il y a fatalement un relâchement qui s’opère. Tous les Mouloudéens étaient aux anges, dans les nuages, ils n’étaient dès lors plus à 100% de leurs moyens. La preuve, même les leaders de l’équipe du MCA qui devaient tirer le groupe vers le haut, à l’image de Belaïli, Naidji et Benkhemassa, sont passés à côté.

Il y a aussi Paqueta, le coach brésilien belouizdadi, qui a bien joué le coup en garnissant son milieu de terrain, non ?

Paqueta a montré sa supériorité dans deux choses. Tactiquement, il a neutralisé Benkhemassa et Zougrana, qui constituent la force du MCA au milieu. Le coach du Chabab a, en outre, bien relevé que l’un des points faibles du MCA réside dans les balles arrêtées, il a exploité cette faille à fond. D’ailleurs, Keddad a marqué de cette façon et il aurait pu ajouter une autre réalisation de la même manière.

Sur le terrain, ce qui était le plus perceptible, c’est que les joueurs du CRB avaient plus envie de gagner cette coupe. Est-ce aussi votre avis ?

Entièrement d’accord, c’était criant. Les duels ont été pour la plupart gagnés par les joueurs du Chabab, ils étaient manifestement plus motivés et ils voulaient plus cette coupe.

Le CRB a sauvé sa saison, mais il ne doit pas oublier qu’il a toujours un retard en Afrique. Que doit-il faire pour y remédier ?

Le CRB doit voir un peu plus loin et grandir sur le continent. D’abord, il doit garder son ossature et, à ce titre, il est impératif de retenir Bouchar qui est annoncé de retour au Koweït. Il a prouvé que sa place est indiscutable au Chabab. Après, il faut se renforcer, mais pas par n’importe qui. Il nous faut trouver cet oiseau rare en attaque, ce chasseur de buts qu’on n’a toujours pas. Aussi, on a plus que jamais besoin d’un meneur de jeu qui fait défaut depuis le départ de Sayoud. L’entreprise Madar doit mettre le paquet, ce ne sera jamais une perte car, en plus de servir l’équipe, une grosse pointure recrutée reste un investissement. On peut la revendre après et gagner bien plus d’argent, c’est une valeur marchande et c’est ce qu’ont bien compris les géants d’Afrique comme le Ahly du Caire, l’ES Tunis, le Raja et le Wydad. A nous d’en faire autant.

1. D.