Le président de la CAF Patrice Motsepe a terminé hier soir sa visite en Algérie, après 24h qui lui ont permis d’appliquer son programme à la lettre et de découvrir l’un des 54 pays affiliés à la confédération, une belle découverte, si l’on se réfère aux propos du premier boss du football africain à la fin de ce séjour express dans notre pays.
Pour Motsepe donc, la visite était une occasion de découvrir le plus grand pays africain, marginalisé par son prédécesseur le Malgache Ahmad Ahmad, et voir de près ce qui s’est fait de bien dans le domaine du football, à l’image des infrastructures préparées pour le CHAN et pour la CAN U23, tous les deux prévus l’an prochain, mais pour la partie algérienne, cette visite est beaucoup plus importante, l’objectif était de passer des message et corriger une image mal entretenue par les deux derniers bureaux fédéraux. Il s’agissait donc d’une opération séduction de la part de l’Algérie, et on peut dire que notre pays a mis les moyens pour laisser bonne impression, d’abord avec l’accueil et l’intérêt réservés à l’arrivée de Motsepe samedi soir à Alger. Accueilli dans le salon d’honneur de l’aéroport par le président fraîchement élu, Djahid Zefizef, un discours d’arrivée assez sympa, avant une nuitée dans l’un des plus beaux hôtels de la capitale pour l’invité de l’Algérie et ses accompagnateurs.
Intérêt
Le programme réel a commencé hier avec un tête-à-tête entre le président Motsepe et le président de la FAF Djahid Zefizef, autour d’un petit- déjeuner à l’hôtel Sheraton, c’était l’occasion propice pour le nouveau patron du football algérien d’exposer les grandes lignes de son programmes, mais aussi les aspirations de son pays, l’Algérie ne veut plus se contenter des rôles secondaires, et ne veut plus être la victime des pratiques douteuses de certains cercles, traduites par un acharnement de l’arbitrage contre tout ce qui est algérien, le message a été donc passé une première fois, car au programme, il y avait une rencontre très importante entre le Sud-Africain et le Président de la République Tebboune, direction El-Mouradia et le palais présidentiel, un honneur qui en dit long sur l’intérêt porté par l’Algérie à son invité, cela fait partie bien évidemment de l’opération séduction amorcée par notre pays. En un temps très court, Motsepe a donc eu à traverser la fameuse rocade sud direction le centre de la capitale, ce n’est que le début d’une visite guidée qui donnera forcément à réfléchir au patron de la CAF.
CIC
La rencontre avec Tebboune se passe comme prévu, le SG de la CAF est présent, au même titre que Zefizef, ainsi que le conseiller du Président de la République, Abdelhafid Allahom, et le MJS Abderrezak Sebgag, les deux parties ont échangé dans un climat de sérieux, l’occasion pour l’Algérie de donner toutes les garanties nécessaires pour une excellente organisation du rendez-vous africain en janvier, mieux encore, l’Algérie s’est dite prête à organiser d’autres rendez-vous du football africain. L’audience accordée par le Président Tebboune à Motsepe prend fin, la délégation se rend au CIC pour une séance de présentations, Zefizef a eu à présenter les membres du BF, eux aussi fraîchement élus, cette présentation sera suivie d’un déjeuner en l’honneur de l’invité de l’Algérie, la scène se passe dans le grand centre international des conférence Abdellatif Rahal, l’un des joyaux de l’Algérie, capable d’accueillir un jour un congrès de la CAF en marge d’une grande compétition que l’Algérie organiserait, un autre point de gagné, vu le standing offert par cette infrastructure située en bord de mer.
Réseaux routiers
Après une matinée chargée, les visites ont enfin pu commencer, les invités de l’Algérie se dirigent vers le stade encore en chantier de Douera, ils empruntent la pénétrante de Chéraga, très fluide, moins de 20 minutes sont suffisantes pour joindre les deux bouts, un des critères sur lesquels la CAF et la FIFA se basent dans leurs choix d’organisation des grandes compétitions, Motsepe constate que le stade avance bien, mais il est encore en retard, il demande aux présents si cette enceinte est concernée par le CHAN, son adjoint et Zefizef lui expliquent que non, et lui promettent de voir mieux dans quelques minutes, à Baraki, le temps de rallier l’autre bout de la capitale, près de 25 kilomètres vers l’est, l’occasion de réaliser une autre démonstration en empruntant la fameuse autoroute Est-Ouest et les miracles qu’elle fait, d’ailleurs 20 minutes ont suffi pour passer de Douera à Baraki, où le beau stade situé à l’intersection de deux routes principales à Alger surplombe les lieux. Impressionné, Motsepe affiche un large sourire, après être apparu un peu crispé à Douera, il demande si c’est le stade principal du tournoi, ce qui lui a été confirmé par Zefizef et les autres responsables présents, Motsepe qui découvre les lieux s’est même permis une virée sur le gazon, ou des agents d’entretient tondaient un gazon pas totalement prêt, mais qui donne déjà des signes positifs à 6 mois du début de la compétition.
Promesses
Pour clore la journée et la visite et avant de rallier l’aéroport, Motsepe fait un saut du côté du CTN, le bijou de l’EN et des différentes sélections algériennes, cela lui a permis de voir de près l’endroit où les champions d’Afrique 2019 travaillaient et où ils vont travailler pour revenir à leur meilleur niveau, cela coïncide avec la réouverture récente de l’hôtel du Fennec, QG préféré des A, restauré et mis au niveau des standards mondiaux, sans oublier les autres pavillons du centre à l’image du 2e hôtel, du château, de la mosquée, de l’amphithéâtre, du centre médical, de l’administration et évidemment les terrains d’entraînement, une ultime preuve de force en guise de bienvenue, en attendant de prochaines réunions, et visites, la prochaine étant en septembre lorsque l’Algérie organisera la cérémonie du tirage au sort de son CHAN. C’est donc ainsi que s’est achevé le voyage de Motsepe à Alger, un saut de 24h plein d’enseignements et de messages, le Sud-Africain a compris que parmi les 54 nations de sa confédération, il existe un potentiel negligé de surcroît dans une terre qui respire le football, des promesses ont été faites en ce qui concerne la réforme de l’arbitrage africain. En attendant du concret, la visite a été donc fructueuse, reste à présent à la partie algérienne de faire ses preuves, et montrer que l’Algérie peut quand elle veut.
S.M.A