Le passage de 24 heures du président de la CAF Patrice Motsepe à Alger a été largement exploité par la partie algérienne, cette dernière a tout fait pour profiter pleinement de cette courte mais très importante visite du patron du football africain.
Lorsque la CAF a publié officiellement le programme de la visite de Motsepe à Alger, que nous vous avons d’ailleurs rapporté le lendemain, soit le jour de la tournée du Sud-Africain dans la capitale, le point essentiel qui a attiré l’attention des observateurs c’est cette rencontre prévue avec le Chef de l’Etat algérien Abdelmadjid Tebboune. Rares sont les fois où l’Algérie a réservé un tel honneur à un responsable de l’instance africaine, cela prouve l’attention et l’importance accordées par le premier responsable du pays au sport roi, mais aussi aux relations entre l’Algérie et la Confédération africaine de football. Il y a eu donc un programme bien détaillé à suivre durant cette visite et, surtout, des sujets clés, qu’il ne fallait pas manquer, à commencer par le CHAN, raison pour laquelle Motsepe a décidé de faire ce saut de 24h dans notre pays. L’Algérie a donc rassuré la CAF en se mettant à fond dans ce dossier et présentant les garanties qu’il faut pour que les sites réservés au tournoi soient prêts à temps, idem pour le tournoi des U17 qui permettra à la jeunesse africaine de se retrouver en Algérie le printemps prochain pour une compétition à laquelle notre pays veut donner une autre dimension.
Organisation d’une CAN
Le CHAN et la CAN U17 étant déjà garantis, l’Algérie s’attaque au lourd, à l’organisation d’une compétition plus lourde à savoir la CAN. Il faut dire que depuis des années il ne se passe pas une année sans qu’il y ait des risques d’annulation, de report, voire de délocalisation du tournoi, tantôt à cause d’une maladie, parfois à cause du climat ou même à cause de l’inaptitude du pays désigné, on a eu déjà ce cas en 2015, en 2017 et même pour 2019, avant de frôler le ridicule en 2022, et a chaque fois des pays se sont préparés pour briguer cette organisation, dont notre pays qui avait joué cette carte à fond en 2017 avant que le Gabon ne rafle la mise, pourtant à cette période le pays n’avait pas encore des stades neufs, mais voilà qu’aujourd’hui ces derniers sont en train de devenir une carte à jouer, un moyen de pression sur la confédération car, malgré le passage à une CAN à 24 équipes, l’Algérie croit en ses chances, et c’est dans cette optique que le Président de la République Abdelmadjid Tebboune a laissé entendre à son invité qu’à l’avenir l’Algérie va postuler pour un maximum de tournois, et c’est justement là que le sujet de la CAN 2025 a été évoqué. Certes, pour le moment, la Guinée n’a pas encore lâché le morceau, et veut s’accrocher à sa CAN, mais comme les chantiers ont du mal à avancer, il y a toujours cette possibilités de délocalisation de la CAN, et donc la possibilité qu’elle atterrisse dans un autre pays, pourquoi pas le nôtre ? La démonstration partielle à laquelle Motsepe a eu droit, en visitant les stades de Douera et de Baraki, sans parler du stade d’Oran, celui de Tizi, ou encore Hamlaoui, Annaba, le 5- Juillet et même Tchaker, était un message clair de la part de l’Algérie, qui veut bonifier ses biens et les exploiter à plein régime, c’est pour cela que nos responsables ont décidé de se positionner en vue de cette possible délocalisation. On sait tous que d’autres pays fixent des yeux cette compétition depuis quelques semaines, le Maroc n’a pas caché son intention de la récupérer, ils savent maintenant qu’ils devront se défaire d’un sérieux concurrent qui défendra crânement ses chances, se basant sur des infrastructures flambant neuves, un atout non negligeable qui devrait peser dans la balance. En tout cas, ce dossier semble mettre mal à l’aise Motsepe, en témoigne sa réaction lorsque Zefizef l’a taquiné à Douera lui déclarant devant les medias que le stade allait être prêt pour la CAN, il ne veut pas abîmer ses relations avec les Guinéens et préfère temporiser, l’Algérie, de son côté, respecte ce pays, et ne compte pas brûler les étapes, par contre, elle est prête à tout pour arracher une organisation de la CAN suivante à savoir la CAN 2027. Certes, Motsepe veut respecter toutes les zones et leur donner leurs chances, en témoignent ses encouragements à l’Ouganda et à la Tanzanie pour une organisation commune, mais comme rien n’est encore sûr, l’Algérie va postuler et espérer une réponse favorable, soit pour cette CAN ou celle d’avant.
Un congrès de la CAF et un retour aux affaires à Alger
Dans son programme de travail à Alger, Motsepe a eu un break, exploité par Zefizef pour lui présenter les membres de son nouveau BF, la cérémonie n’a pas eu lieu dans un hôtel, pourtant c’était plus facile à faire, mais les organisateurs ont choisi le grand et somptueux Centre international des conférences, un coup de maître en matière de planification, car en offrant un déjeuner dans cet endroit en l’honneur du président de la CAF, ce dernier a pu découvrir un des endroits les plus intéressants que l’Algérie peut faire valoir pour attirer l’attention de l’instance africaine. Un congrès de la CAF prochainement à Alger ? Oui, c’est possible, c’est l’autre message transmis par les pouvoirs publics à Motsepe, il a donc pu visiter les lieux, et il a eu droit à des propositions dans ce sens, l’Algérie n’a fait que réclamer un droit, elle qui fait partie de ce continent, et qui est prête à le servir, il faut dire que notre pays n’a rien à envier à la Tanzanie à titre d’exemple qui accueillera la prochaine Assemblée générale de la CAF le 10 août prochain dans la ville d’Arusha, il est donc possible qu’on fasse partie des plans de la confédération dans ce domaine, d’autant plus que notre pays va organiser le CHAN, mais aussi la CAN des U17, soit deux opportunités d’attirer les responsables du football africain vers notre pays, et l’idéal serait d’organiser sur nos terres les prochaines élections zonales pour l’élection d’un membre nord-africain au sein du Comex de la Confédération.
L’Algérie reste sur 3 échecs de suite, Raouraoua en 2017 a chuté lourdement devant Lekjaâ, suivi d’une candidature de l’ancien 2e vice-président de la FAF, Bachir Ould-Zmirli, rejetée par l’instance continentale en janvier 2018 pour dépôt de dossier hors délais, avant qu’Amar Bahloul ne subisse la 3e défaite de suite algérienne la veille de la finale de la CAN en Egypte, la candidature algérienne avait récolté 21 voix contre 29 voix pour le président de la Fédération libyenne de football, Abdelhakim El-Shalmani, qui a pris le poste de membre au comité exécutif de la zone Nord pour remplacer son compatriote Jamal El-Jaâfri. La traversée du désert a donc duré 5 années, et on veut briser coûte que coûte cette série, profitant de l’absence dans la course de la Tunisie, de l’Egypte et du Maroc, tous représentés au niveau de la FIFA, l’idéal serait donc d’organiser ces élections en Algérie en marge d’une des deux prochaines compétitions qu’on va organiser, et encore une fois il faudra se défaire du voisin, qui vient d’avoir l’honneur d’organiser la CAN U23 qualificative aux JO de Paris 2024, le tournoi aura lieu à Marrakech, et c’est là-bas que les Marocains voudront organiser ce congrès, et cette bataille algéro-libyenne qui risque encore une fois de nous échapper, c’est dire toute l’importance du lobbying entamé cette semaine en vue d’une organisation de ces élections sur le sol algérien.
L’arbitrage africain
Le proverbe dit : il vaut mieux s'adresser au Bon Dieu qu'à ses saints, et la présence de Motsepe à Alger était l’occasion donc d’évoquer avec lui le fameux dossier de l’arbitrage. Le monde a vu comment l’Algérie a souffert en mars dernier contre le Cameroun, mais aussi en Zambie, au Botswana ou encore au Zimbabwe, l’arbitrage de Sikazwe, de Gassama ou des autres arbitres n’a jamais été correct, soulevant le courroux de Belmadi, et de tout un peuple, le match barrage contre le Cameroun est venu achever notre équipe, qui a subi un comportement louche de Gassama, et depuis l’Algérie a décidé de répliquer, des réclamations, des études détaillées sur le comportement de l’arbitre et autres méthodes pour prouver au monde que le pays est ciblé, que dire de la souffrance de nos clubs qu’ils jouent en Afrique ou chez les voisins au nord. L’Algérie n’est pas la seule victime, la dernière CAN a montré que le problème est plus profond, il fallait donc crever l’abcès, et il ne pouvait pas y avoir meilleur moment pour le faire que face au premier responsable de l’instance, l’Algérie par une voix officielle a transmis son inquiétude et demandé à ce que la CAF fasse quelque chose pour améliorer ce secteur, un message qui n’a pas laissé indiff érent Motsepe en témoignent ses déclarations après l’entrevue qu’il a eue ave le Président Tebboune ainsi que Zefizef. «Nous allons régler d’une manière définitive le problème de l’arbitrage à la CAF», a-t-il promis devant les camera, en souhaitant atteindre le niveau mondial et que nos referees soient les meilleurs à l’avenir. Cette promesse faite à la partie algérienne a rassuré les responsables de notre pays, qui attendent à présent que Motsepe joigne l’acte à la parole, car durant ca virée algéroise des promesses il y en a eues, en attendant leur concrétisation.
S.M.A