Désignation du pays organisateur de la CAN 2025 : L’humiliation de trop pour la CAF

Les jours passent, le rendez-vous fatidique de l’annonce du pays organisateur de la Coupe d’Afrique des nations 2025 approche, et avec lui les espoirs des pays candidats d’avoir cet honneur, parmi eux deux pays nord-africains, à savoir l’Algérie et le Maroc.

Dans les coulisses, ça parle d’un duel entre les deux pays. Les autres, n’ayant pas assez d’arguments pour convaincre le comité exécutif, la seule partie concernée par ce choix, chaque pays tente de faire valoir ses atouts. Dans ce sens, notre pays a mis les bouchées doubles pour accroître ses chances d’avoir cet honneur qui nous fuit depuis 1990, en introduisant un autre dossier pour l’édition 2027. Ceci dit, beaucoup de voix se sont élevées pour demander le retrait du dossier 2025 à partir du moment que notre pays a décidé de se lancer dans la course de la CAN suivante. Il faut dire que lorsque la FAF a décidé d’enchaîner un 2e dossier, il y avait des certitudes, les choses bougeaient dans les coulisses. Zefizef croyait pouvoir profiter du CHAN et de la CAN U17, organisés par notre pays, pour caresser les membres du COMEX dans le sens du poil. Toutefois, il a compris que cela n’allait pas être suffisant, car les dés étaient quasiment jetés. Mais comme on dit, tant qu’il y a la vie il y a de l’espoir. Les luttes intestines, qui font rage au sein de la confédération, promettaient des rebondissements. Les déclarations de la partie algérienne sont restées positives, malgré quelques réticences de Zefizef, qui renvoie depuis quelque temps l’image d’un dirigeant incertain et peu sûr de lui, avec un discours quasi défaitiste lorsqu’il s’agit de répondre à une question relative à ce dossier de candidature.

 

Excès de zèle

Au moment où l’on s’attaque au dernier virage avant l’annonce attendue d’ici septembre prochain, des déclarations en provenance du Maroc viennent de confirmer la tendance. Lekjaa, le président de la FRMF, s’est exprimé lors d'une rencontre parlementaire dédiée à la prévision budgétaire. Donc, une rencontre publique consultable sur le Net. Il a annoncé que son pays a été désigné prochain organisateur de la CAN2025 : « La ville de Fès va avoir un grand complexe d’une capacité de plus de 40.000 places. Ce complexe va avoir le privilège, premièrement, d'accueillir des matchs de la Coupe d'Afrique 2025 dont l'organisation sera attribuée à notre pays, et, deuxièmement, d'accueillir des matchs de Coupe du monde puisqu'il sera parmi les infrastructures candidates pour 2030 », a-t-il dit devant une assistance toute souriante et contente de cette annonce quelque peu provocatrice. Il faut dire que la CAF doit se réserver cette annonce exclusive, d’autant plus que la décision relèvera des voix de chacun des 23 membres du Comex. Par politesse, le cumulard marocain se devait de respecter ses collègues et l’instance présidée par Motsepe. Mais son insolence lui a fait commettre un énième excès de zèle, allant jusqu’à annoncer la victoire de son pays dans une bataille livrée contre plusieurs autres dossiers.

 

Rapports de force

La sortie du dirigeant de la FRMF met encore une fois la CAF dans la gêne. Motsepe, déjà critiqué, serait en train de passer ses dernières semaines à la tête de la Confédération. Il ne sait plus comment réagir à ce genre de comportements de l’un de ses adjoints. L’instance a dû faire aussi face au récent retrait du Bénin de l’organisation du prochain congrès et les 1.001 mouvements opérés dans les coulisses pour sauver la mise et trouver un refuge à l’assemblée.

La question qui se pose actuellement concerne l’autre dossier, celui de 2027 : l’Algérie a-t-elle des chances de l’emporter ? Pas sûr, si l’on se réfère aux aides précieuses de la CAF au dossier sénégalais. Le pays de Senghor a pu postuler alors qu’il ne faisait même pas partie des postulants au terme de l’ultimatum initial arrêté par la CAF. Ils ont eu une 1re dérogation avant d’avoir une 2e pour compléter leur dossier jugé très insuffisant par la commission des candidatures établie au Caire. Autant de facilités qui laissent entendre qu’il existe des intentions claires de rétrograder le dossier algérien au profit du Sénégal ou même du trio est-africain. Mais entre-temps, il y aura les élections de renouvellement du Comex où Zefizef entend remporter son duel contre le Libyen Shelmani. Certains pensent qu’en cas de victoire algérienne, les choses peuvent changer, les rapports de force aussi. Ce qui relancerait l’Algérie dans la course. A suivre.

  1. M. A.
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