Le choix de la Confédération africaine de football d’attribuer l’organisation de la CAN 2027 au trio de l’Afrique de l’Est, à savoir la Tanzanie, le Kenya et l’Ouganda continue de faire parler de lui. Il faut dire que le fait que Motsepe et son bureau optent pour des pays qui n’ont même pas un stade homologué et qui continuent de recevoir leurs hôtes à l’étranger met plus de pression sur le Comex et son choix jugé anormal.
L’Algérie, qui s’est retirée à la toute dernière minute de la course, a, visiblement, fait le bon choix, car la CAF s’est retrouvée dans un vrai pétrin. En effet, selon des échos, la Confédération aurait souhaité voir notre pays rester en course pour sauver la mise, mais le retrait a mis Motsepe dans la gêne, les 8 membres sur 15 qui ont donné leurs voix au trio d’Afrique de l’Est se sont visiblement retrouvés dos au mur, car, en se référant aux expertises réalisées sur le terrain par le cabinet Rice waterhouse Coopers («PwC») qui dirigeait les opérations, les concurrents de notre pays étaient loin d’être au- dessus, la candidature commune a donc été un choix par défaut, ce qui a provoqué l’étonnement des candidats mais aussi de l’Afrique du football, qui s’interroge déjà sur les réelles capacités des 3 pays à se préparer à cet événement prévu dans 3 ou 4 ans.
Rénovations
Pendant toute la période où le processus était en marche, à aucun moment la CAF n’a laissé croire que l’Algérie allait triompher, pourtant notre pays a doublé ses chances d’avoir une CAN, en déposant un 2e dossier pour l’édition 2027. A ce moment-là toutes les chances étaient de son côté, du moins c’est ce qu’on croyait, mais le travail des coulisses associé à une nonchalance ressentie du côté algérien nous a fait perdre une 2e bataille au profit d’un dossier beaucoup moins important, car le dossier qui a été choisi est ultra-modeste, avec comme principal axe des travaux de rénovation de stades dans les 3 pays, alors que le Kenya entend construire un stade, ça sera d’ailleurs le seul et unique stade nouveau de cette CAN, la première depuis 51 ans dans la région de l’est africain. La candidature présentée par la Tanzanie, le stade national Benjamin Mkapa, certifié par la CAF, est déjà inscrit dans le plan, tandis que le complexe sportif Azam-Chamazi, le stade CCM Kirumba à Mwanza et certains sites à Dodoma, Arusha et Zanzibar sont les autres options que la Tanzanie devrait proposer. Dans sa candidature, le Kenya aurait proposé des améliorations au centre sportif international de Moi, à Kasarani, et au stade Nyayo à Nairobi, le stade Kipchoge Keino à Eldoret, à un peu plus de 300 km de la capitale, étant la troisième option.
Options
L’Ouganda aurait utilisé le stade Namboole (baptisé Nelson-Mandela) comme garantie. On ne sait pas exactement quelles deuxième et troisième options ont été proposées, ni quelles installations de formation ont été promises, l'emplacement du stade Nakivubo, en cours de rénovation, son environnement chaotique et ses mauvaises routes d'accès sont un signal d'alarme pour la CAF, tandis que la préférence pour le gazon naturel maintient St Mary's Kitende en dehors des plans. Certaines sources proches du dossier suggèrent que le gouvernement ougandais cherche à investir dans des enceintes en dehors de la capitale, avec Buhinga à Fort Portal, Akii Bua à Lira et Kakyeka à Mbarara.
Le ministère de la Défense en superviseur de travaux au Kenya !
La question qui s’impose concerne la capacité de ces pays d’être prêts en 2027 ou au plus tard 2028, il faut dire que même s’il n y aurait pas de nouveaux stades, les projets qui vont être lancés pour retaper ce qui existe déjà nécessitent beaucoup d’argent, le Kenya pourrait être le premier pays à s’attaquer à ce défi. Le secrétaire chargé des sports Ababu Namwamba a déclaré mardi que le ministère de la Défense sera le principal superviseur des travaux, alors que c’est le ministère des Sports qui mettra les moyens financiers, il s’agit d’une garantie que le Kenya veut donner à la CAF et à ceux qui s’attendent à des retards dans la livraison des chantiers.
Namwamba qui a déjà remis le dossier au ministère de la Défense a affirmé que son pays a les fonds qu’il faut pour réaliser le projet du complexe de Talanta. «Il sera achevé dans 2 ans», a déclaré Patrick Mariru le secrétaire principal de la Défense. Le Kenya semble déjà bien armé pour cette bataille, on promet même des stades aux normes mondiales. «Les stades qu’on va préparer prendront en compte l’énergie verte renouvelable, ils auront le confort et les commodités qu’il faut, même les handicapés auront leurs places. Une fois terminés ces stades seront un chef-d’œuvre», dira le professeur d’université ayant chapeauté la conception des projets.
Un suivi avec la peur au ventre
Le Kenya donne donc l’exemple et met les moyens, reste à savoir ce qui se prépare dans les deux autres pays, notamment l’enveloppe qui sera dégagée. On sait déjà qu’il faudra beaucoup de sous, à titre comparatif, le coût de la rénovation et de la construction de nouveaux stades ainsi que d'infrastructures tels que des hôtels, des aéroports et des routes au Cameroun a été estimé à 885 millions de dollars, et cela n’a pas suffi, au vu des carences qu’il y avait sur place et les incidents ayant accompagné le déroulement de la CAN. Pour rappel, le Kenya avait remporté la course pour l’organisation de l'édition de la CAN 1996 ainsi que la finale du championnat d'Afrique des nations 2018, mais ces deux compétitions ont eu lieu ailleurs, à cause du retard, une autre raison pour maintenir le doute, la CAF promet de suivre de près l’évolution des projets, une délocalisation de dernière minute n’est pas à écarter.
S.M.A