«Fini les matches combinés et l'argent sous la table»

C’est devant un parterre de journalistes, lors de la conférence de presse, que le nouveau président du CSA/MCA Amar Brahmia a présenté son nouveau bureau et a parlé de la fusion entre Sonatrach et le MCA.
Le président du CSA/MCA, Amar Brahmia, a parlé du retour de Sonatrach et a assuré que lui et son bureau mettront les bouchées doubles afin d’y arriver. D’ailleurs, à cet effet, il dira : «Nous voulons y aller à la rencontre de Sonatrach et on veut y aller unis dans l’intérêt du MCA et le sport national. Le public algérien n’est pas content de ce que donne le sport algérien. Participer à la relance du sport algérien, ça passe par la refondation du MCA. J’appelle toute la famille mouloudéenne à participer à ce renouveau.» Si Brahmia est pour le retour de Sonatrach, ce n’est pas pour le souvenir tout simplement, mais parce qu’il a des objectifs à atteindre que Brahmia a cité en déclarant : «Nous voulons récupérer nos sections dans la sérénité, sans perturbation. Nous voulons récupérer nos athlètes. Nous voulons donner une âme à nos sections. Nous voulons retrouver notre place.» Mais l’objectif primordial, selon Brahmia, n’est autre que «la grande ambition de ce bureau et toute l’AG,  c’est que nous voulons avoir notre siège, notre stade, notre centre de formation, notre centre médical, notre musée, notre piscine, notre centre de rééducation… » En résumé, le président et son bureau veulent se mettre «au même niveau des grandes équipes du monde, ou du moins celles de l’Afrique ou encore nos voisins du Maghreb».

«Si ce n’était pas dans les règles, je ne me serais pas engagé»
Par ailleurs, tout le monde sait que Zeddek et consorts assurent à tout bon entendeur que le 7 septembre, ils tiendront une assemblée générale élective pour élire le nouveau président du CSA. D’ailleurs, Omar Ghrib a assuré qu’il postulerait pour le poste de président. A cet effet, Brahmia répond par dire : «Les amis sont là et prêts à en témoigner, jamais je ne me serais engagé, si ce n’était pas dans les règles, des élections saines, pures et dans les règles et j’ai les documents qui prouvent tout cela. Les guéguerres doivent s’arrêter. Je ne vise personne, mais ces gens-là doivent arrêter ces comportements qui ne sont pas dignes. J’en appelle à la sagesse, l’AG élective qu’on a tenue est dans les règles. Toutes les autorisations sont là.» Seule l’AG qui se tiendra le 30 août est légale dans la mesure où Zeddek se doit de présenter le bilan moral et financier et faire la passation de consignes pour permettre au nouveau bureau de prendre place au QG. 

«Avec nous, le MCA payera ses impôts»
Brahmia promet que tant qu’il sera à la tête du MCA, il ne tolérera jamais les coups bas, tels que la corruption ou encore les matches combinés. Il utilisa ces paroles pour dire : «Fini le temps des matches combinés et l’argent donné sous la table. Je vous promets que pendant les jours, les semaines ou les mois qu’on passera à la tête du MCA, il n’y en aura pas des fuites, le MCA payera ses impôts. Chaque action qu’on fera, on demandera conseil à nos aînés qui se trouvent dans l’assemblée générale.» Les pro-Zeddek assurent que Brahmia n’est pas le président et sont décidés quand même à tenir une AG élective. Tout le monde craint de vivre le même scénario vécu par Zeddek et Amrous. 

«Le MCA d’aujourd’hui est une armée sans soldats»
Deux présidents pour une seule association. Des guerres intestinales que les Mouloudéens ne voudraient pas revivre et dans ce sens, Brahmia ajoute : «C’est malheureux de le dire, mais le MCA d’aujourd’hui est une armée sans soldats, une coquille vide. Le 14 août, ils ont eu l’autorisation pour tenir une AG. Les deux tiers ont parlé et nul ne pourra les contrer. Avant d’être sportif, je suis réglo. Ils ont tenu une AGEX et j’ai tous les documents. Je suis très soulagé», avant d’ajouter : «La liste officielle annule celle de 2008.» Une façon de dire que Zeddek ferait mieux de tenir son AGO avant de se retirer en silence pour laisser place à une nouvelle ère faire son entrée en trombe. Il nous montre le document qui montre la liste des 126 membres avec le cachet de l’huissier de justice et celui du MCA pour affirmer à tout le monde que c’est lui le président légitime du CSA et que tout ce qui se dit çà et là ne sont que des paroles en l’air. Il fallait demander au président, si le 30 août il sera présent, Brahmia répond : « Si on m’invite, je serai présent à l’AGO, bien sûr.» On verra si Zeddek lui enverra l’invitation ou pas…

«On n’a pas l’intention de demander la dissolution du GSP»
Comme tout le monde le sait, le Mouloudia d’Alger veut récupérer les 13 disciplines. Dernièrement, ça a fait parler plus d’un. Mais dernièrement, le PDG de Sonatrach avait assuré que le GSP ne sera pas dissous et il y a même le nom de Belhocine pressenti pour prendre la tête de ce groupe. La réaction de Brahmia à tout cela est simple, puisqu’il dira : «On ne veut pas mettre fin au GSP. Je suis pour que le MCA reprenne sa place. C’est ce Mouloudia qui a gagné le championnat de France pieds nus à deux reprises. Par respect à nos aînés disparus, je me dois d’essayer de reprendre les disciplines.» Mais Brahmia n’a pas été mandaté par Sonatrach, mais il défend plus les intérêts du MCA et donc il devra tout mettre en œuvre pour le bien-être du doyen des clubs algériens. Brahmia rassure : «Dans les statuts du club et si on se réfère à l’article 45 qui nous permet d’aller vers une fusion. L’article dit : changer les statuts ou aller vers une fusion. Je pense que cette dernière est la meilleure formule. Le MCA doit reprendre ses droits. Nous devrons prendre notre vocation de club formateur. Aller vers la fusion : c’est reprendre notre bien.»

«Quand les autres prenaient des milliards, personne n’a eu une pensée pour le MCA»
Ces derniers temps, Serar, Hannachi et d’autres présidents de clubs n’ont pas été tendres et ont montré leur désarroi vis-à-vis du retour de Sonatrach au MCA en assurant pourquoi juste le Mouloudia et pas eux. Brahmia, sans évoquer X ou Y, fera un rappel d’histoire avant de dira : «Le conseil des ministres a décidé de la réforme en 1977 et il a été décidé que le MCA fusionne avec Sonatrach. Sans le foot, le MCA n’est rien, c’est notre locomotive. L’actionnaire majoritaire : le P-DG a dit que Sonatrach prendra le tout ou rien, alors OK. C’est une histoire de 31 ans qui a connu une rupture de 4 ans et qui doit continuer», et d’ajouter : «Je ne comprends pas pourquoi ça dérange pour autant, alors que quand les autres prenaient des milliards, personne n’a eu une petite pensée pour le MCA. Pourtant, on n’a pas de stade, ni de stylos… Mais ce qu’on veut aujourd’hui, c’est de voir le MCA prendre sa part. C’est légitime, dans la mesure où ce club a fourni le plus grand nombre de sportifs algériens.» Une façon de dire que le MCA est pour une autre réforme, mais sans tomber dans les erreurs du passé : «Une société ne peut pas prendre tous les clubs. Ce n’est pas faisable. Ce qu’on veut, c’est travailler dans la transparence et que les matches combinés ne feront plus partie de notre quotidien, que l’argent net rentrera dans les caisses, pas de l’argent qu’on ne connaît même pas sa nature. On veut remettre le MCA sur de bonnes bases. D’ailleurs, je remercie Haddad pour ce qu’il fait à l’USMA et j’invite les investisseurs à faire comme lui.»

«Sponsors, venez vite, vous ne le regretterez pas !»
Pour clore son intervention, Brahmia dira : «Sonatrach a tendu une main. Je sais qu’il y a un grand projet avec des gens derrière. S’il y a une injonction politique, c’est tant mieux pour nous. En ce qui me concerne, je resterai le temps de la fusion. Je me suis fixé un temps, dès qu’il y a la fusion, je quitte. Ceux qui vont venir avec leur argent prendront les rênes. Pour ce qui est de la présidence de la SSPA, je tiens à dire que je ne serai jamais le président de la SSPA, mon métier c’est entraîneur ou manager» avant de résumer : «Tout le bureau sauf moi qui ira à la rencontre de Sonatrach. Le RDV est pris en fin de semaine. Je lance un appel à tous les sponsors de venir maintenant et ne pas attendre 2016, car c’est un cheval gagnant. Personne ne le regrettera.» Dans la bonne humeur, Brahmia a mis fin à la conférence en espérant rencontrer tout le monde dans des jours meilleurs.                         A. Z.

Pour ce qui est de la reprise du siège Rachedi : «On le fera légalement»
«On attend simplement les choses légales. Nous aurons les autorisations, on prendra place. On ne cherche pas des affrontements avec les autres. On ne va pas se donner en spectacle. Doucement et sereinement, on y arrivera». 

Le bureau, sans Brahmia, rencontrera Sonatrach
Etant donné que c’est un cadre de la Sonatrach, Amar Brahmia a préféré rester en dehors des négociations avec Sonatrach qui débuteront en cette fin de semaine. Il a chargé son bureau à faire le nécessaire, mais sans prendre de décision, car le président compte informer avant tout les membres de l’AG, puis prendre la décision ensemble. «Le retour de Sonatrach est un retour à la normalité. Un mariage de raison qui a bien réussi et qui devra réussir.»

Kesbadji : «Très fier du retour de Sonatrach»
«En 1999, la loi algérienne était changée, on revient au club civil indépendant, le MCA n’a pas suivi la démarche des autres clubs, et on l’a fait avec notre allié de toujours Sonatrach en signant le protocole d’accord, mais une décision qui n’a pas été menée à son terme parce que ceux qui l’ont démarré n’étaient plus là et ça c’est une erreur. En 2008, aucune des personnes qui sont là n’a été d’accord avec cette démarche et dans l’idée, et heureusement, on est en train de la corriger aujourd’hui. Je suis très fier du retour de Sonatrach.»

Nacer Bouiche : «Gommer les erreurs du passé»
«On a gagné trois titres, deux championnats et une coupe puis des hauts et des bats, mais on a fourni de grands joueurs. Pour ce qui est des autres disciplines, je donnerai comme meilleur exemple l’équipe de handball, la majorité des joueurs de l’équipe nationale sont des Mouloudéens. Ils ont terminé 7 fois champions d’Afrique. Le sport algérien a profité un peu de ce premier mariage. Le MCA a fourni de grands talents. On va gommer les erreurs du passé et partir sur de bonnes bases. Le MCA était la locomotive. Le défunt président (Boumediene) a décidé de cette réforme en 1977 et ce retour ne sera que bon pour le club.»

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