«Belfodil est pétri de qualités»

Qui n’a jamais entendu sa voix à l’antenne de RMC où il fait régulièrement des interventions dans les émissions vedettes de la radio française, à savoir «l’After», «Luis Attaque» ou encore «Larque foot». Edouard Jay est le correspondant permanent à Lyon d C’est en marge d’un match de l’Olympique Lyonnais,  son équipe fétiche, qu’Edouard Jay a accepté de répondre à nos questions et d’éclairer notre lanterne sur le jeune espoir Ishak Belfodil et sur le passage de Nadir Belhadj à Lyon.

- Dans toutes les émissions de la radio RMC et de la chaîne BFM tv, votre nom est associé à l’Olympique Lyonnais. Depuis combien d’années suivez-vous cette équipe ?
- J’ai commencé à suivre l’Olympique Lyonnais en novembre 1998, il y a déjà presque 14 ans. J’ai eu la chance de les suivre toujours sur le podium. Ma prise de service à l’OL a coïncidé avec la phase ascendante du club, car en février 1999, il y a eu de nouveaux moyens qui ont été mis en place avec l’arrivée de grands joueurs comme le Brésilien Sonny Anderson, ainsi que les Français très en vue à l’époque, Pierre Laigle et Tony Vairelles. C’était le début de la saga lyonnaise ; actuellement, Lyon est en train de descendre et c’est tout nouveau pour moi.
- Comme vous suivez ce club chaque jour pour RMC, que pouvez-vous nous dire sur le jeune attaquant algérien de Parme, passé par  l’OL, Ishak Belfodil ?
- Il était arrivé il y a 4 saisons déjà, en provenance du club de deuxième division de Clermont foot. C’est un jeune originaire de la ville de Trappes, en région parisienne, la petite ville défavorisée de banlieue qui a révélé tant de stars en France dont Nicolas Anelka et les acteurs Djamel Debbouze et Omar Sy. Le problème d’Ishak, qui était promis au même destin que Karim Benzema à l’Olympique Lyonnais, c’est que son arrivée à Lyon a coïncidé avec des problèmes de santé liés à sa croissance qui ont empêché son éclosion et son arrivée rapide en équipe première.
- Pouvez-vous nous expliquer ces problèmes de santé ?
- En fait, il a eu les problèmes de l’Argentin Lionel Messi mais inversés. A son arrivée, Ishak Belfodil s’est mis à grandir d’un seul coup et trop vite par rapport à la courbe normale qui était la sienne ces dernières années. Il a pris beaucoup de centimètres d’un coup et cela a occasionné une multitude de blessures liées à des déchirures musculaires car les muscles ont été tirés trop vite par la croissance rapide. Il a dû sans cesse se soigner, être éloigné des terrains et il a dû digérer tout cela avant de profiter de l’arrivée aux commandes lyonnaises de Rémy Garde, son mentor et des blessures des attaquants lyonnais qui lui ont  permis d’avoir du temps de jeu lors de la première moitié de la saison dernière en Ligue 1 et même en Ligue des champions. Ce qui lui a permis vraiment de démarrer sa carrière.
- Comment était-il perçu par les dirigeants du club ?
- Ishak Belfodil, depuis son arrivée à Lyon et jusqu’à son départ pour l’Italie, a toujours été un joueur très suivi. Ce jeune, c’était l’une des pépites du club, tout simplement parce qu’il a beaucoup de talent et qu’il a été ici à Lyon toujours très bon notamment avec les jeunes et l’équipe réserve. Mais je trouve que dans la foulée de sa dernière demi-saison avec Lyon, cette année, il a pris une autre dimension et il progresse de match en match.
- Vous qui le connaissez bien, comment expliquez-vous cette éclosion de Belfodil, alors que beaucoup de jeunes aussi talentueux que lui se sont cassé les dents et n’ont jamais confirmé ?
- Je pense qu’il a bien compris lors de sa dernière saison lyonnaise que le talent ne suffisait pas et que lorsqu’on fait partie d’un club comme l’Olympique Lyonnais, Bologne ou Parme, il fallait aussi beaucoup travailler. Il a montré aussi du caractère car il était promis à un avenir radieux à son arrivée, puis à cause de ses problèmes de blessures et de croissance, il a dû déchanter et charbonner pour arriver là où il est aujourd’hui. Il est vraiment sur la bonne voie et avec Parme on le sent plus mature.
- Quel a été le facteur déclenchant de ce regain de forme ?
- Honnêtement, hormis le fait d’être débarrassé de ses pépins de santé, je ne vois qu’un facteur, la montée de Rémy Garde au poste d’entraîneur de l’équipe fanion de l’OL. Rémy Garde qui dirigeait le centre de formation, l’avait repéré et supervisé durant plusieurs mois avant de le ramener personnellement à Lyon. Rémy Garde qui lui a toujours fait confiance et qui lui faisait encore confiance la saison passée alors que l’attaque lyonnaise était décimée. C’est cette confiance là de son coach de toujours à Lyon qui lui a donné des ailes et lui a permis avec ce qu’il a démontré sur le terrain, après le retour des attaquants lyonnais blessés, notamment Lisandro Lopez, d’accrocher un prêt pour Bologne au mercato hivernal passé, qui lui a permis de signer à Parme cette saison.
- Maintenant Edouard, je vais vous poser une question que toute l’Algérie se pose. Que s’est-il passé exactement entre Nadir Belhadj et l’Olympique Lyonnais ?
- Nadir Belhadj, c’était il y a longtemps, en 2007 je crois. Mais bon si je me souviens bien, il n’y avait qu’un gros problème entre Belhadj et l’OL, le temps de jeu. Il avait été recruté au mercato d’hiver précédent puis en arrivant à Lyon, l’entraîneur Alain Perrin lui a préféré l’Italien Grosso, qui était auréolé d’un titre de champion du monde avec la Squaddra Azzura. Moi le souvenir qui me reste de Nadir Belhadj, c’est un après-match de Ligue des champions, à Stuttgart, où Nadir Belhadj, furieux de ne pas avoir été titularisé, que j’ai croisé au pied des escaliers au téléphone avec son agent et lui disait en criant qu’il devait partir du club. Il lui avait dit : «Moi, je n’en peux plus de cet entraîneur (Alain Perrin) ! Il faut que tu me transfères dès le mercato d’hiver !». Ensuite, il est parti à Lens.
- Donc, selon vous, c’est juste une histoire de «Je ne joue pas, donc je m’en vais» ?
- Non, c’est plus compliqué que ça en fait. Nadir Belhadj avait une relation très difficile avec son entraîneur, Alain Perrin, qui datait de plusieurs mois. Le conflit datait entre eux du match de Ligue des champions FC Barcelone-Olympique Lyonnais au Camp Nou où après l’avoir laissé longtemps sur le banc, il le titularise comme milieu gauche. C’est le fameux match où Lyon est corrigé (3-0) et Nadir Belhadj comme le reste de l’équipe a été noyé dans cette rencontre et à côté de la plaque. Comme il est passé un peu plus à côté de ce match, il en a pris plus que les autres. Voilà, je ne vois que ça concernant Nadir Belhadj.
- Merci beaucoup Edouard Jay, pour avoir éclairé notre lanterne. Bonne continuation sur RMC et continuez à nous régaler et nous informer sur l’OL…
- Merci à vous et un petit bonjour aux Algériens qui écoutent beaucoup RMC.

M. B.

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